La liberté, rien que la liberté

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mercredi 23 septembre 2009

DETOURNEMENTS A LA BEAC



Un détournement total estimé à plus de 19 milliards de francs Cfa aurait eu lieu au niveau du Bureau extérieur de Paris. Plusieurs personnalités gabonaises impliquées dans le scandale. Le président Téodoro Obiang Nguéma de Guinée Equatoriale serait à la manœuvre avec l’idée de mettre à mal la direction générale pilotée depuis 35 ans par le Gabon.
Le scandale est révélé par l’hebdomadaire Jeune Afrique. Dans une enquête exclusive publiée lundi dernier, 14 septembre 2009, on apprend que trente millions d’euros (dix-neuf milliards de francs Cfa) au minimum ont été détournés au sein du bureau de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) à Paris entre 2004 et 2008. ” De 2004 à juillet 2008, 2400 chèques frauduleux ou suspects ont été émis, 38 virements suspects ont été repérés, 1298 retraits en liquides non reversés et non enregistrés dans le livre de caisse ont été effectués ” peut-on lire dans l’hebdomadaire. A partir d’audits et de rapports internes, le journal dresse également la liste des personnes concernées par l’affaire. Et là, l’on découvre que ce sont principalement des gabonais qui sont visés. ” les affinités nationales gabonaises ont joué un rôle clé dans les dérives coupables du bureau de Paris apprend-on.
Armand Brice Ndzamba, gabonais de 34 ans et comptable du bureau extérieur de Paris est présenté comme ” l’homme clé de l’affaire”. Si le gabonais est “l’homme clé de l’affaire”, son compatriote Maurice Moutsinga, directeur de la comptabilité et du contrôle budgétaire au siège de la Beac à Yaoundé de 2000 à décembre 2007 et en retraite. La commission d’enquête le considère “comme professionnellement responsable des fausses informations comptables entretenues dans les comptes de la banque sur la période en revue “, ainsi que ” des opérations de régularisation tendancieuses offrant à M. Ndzamba l’occasion de valider ces irrégularités “. Sur le plan personnel, il aurait bénéficié de chèques frauduleux pour un montant minimal de 54.000 euros (soit 36 millions de francs Cfa).D’autres personnalités de la sous région Afrique Centrale sont également indexées. C’est le cas du camerounais Roger Kemadjou qui purge actuellement une suspension. Il aurait bénéficié de quelques chèques et virements frauduleux pour un montant de 14.000 euros, soit environ 10 millions de francs Cfa. Ce qu’il ne reconnaît cependant pas, selon le rapport d’enquête de la Beac. Le Centrafricain Gaston Sembo-Backonly aurait quant à lui bénéficié de chèques frauduleux pour un montant de 139.000 euros (environ 92 millions de francs Cfa). Le Tchadien Gata Ngoulou, actuel ministre tchadien des Finances et du Budget et ancien secrétaire général de la Beac de 1998 à 2008 est aussi cité. Il est accusé de ne pas s’être beaucoup intéressé à des “approvisionnements massifs et sans commune mesure avec les besoins réels du Bep “. Il aurait par ailleurs passé directement des commandes aux sociétés Ruby Export et Smartrade Company alors qu’il n’était pas sans savoir l’identité de leur générant, Armand Ndzamba. Le Congolais Rigobert Roger Andely, ancien ministre des Finances et vice gouverneur de la Beac, les anciens gouverneurs de la Banque Jean Félix Mamalépot et Philibert Andzembe être interrogés par le comité d’audit même si leurs responsabilités ne sont pas clairement définies dans le rapport.
Ces révélations surviennent quelques mois seulement après que l’actuel gouverneur de la Béac ait failli être évincé. Les chefs d’Etats présents à Libreville avaient décidé de ” suspendre, à titre de mesure conservatoire, toute pratique de placement jusqu’à nouvel ordre [et de commanditer] un audit général de la Beac et un audit spécifique sur les opérations de placement [en vue de] réexaminer les modalités internes de fonctionnement (de la Beac) et de faire la lumière sur la façon dont lesdites opérations de placement ont été conduites ]”. Une mesure prise suite à un placement d’environ 530 000 euros (environ 238 milliards de francs Cfa) sur les places financières européennes, via la Société générale en France.
Cette fois, le scandale risque de ne pas seulement avoir des conséquences sur les économies des pays de la sous région Afrique Centrale. Il y a un risque d’impact sur le système monétaire français. C’est pourquoi, selon Jeune Afrique, le ministère français de l’Economie et des Finances souhaite que ” toutes les responsabilités, y compris en plus haut lieu, soient établies”. Bercy estime en effet que ” sa propre garantie est engagée par le scandale “.
Ce scandale pourrait en tout cas déboucher sur la remise en cause consensus de Fort-Lamy au Tchad où il avait été décidé que le siège de la Beac serait à Yaoundé et le poste de gouverneur de la Beac serait attribué à des ressortissants gabonais. Si le Gabon venait à perdre la Direction Générale de la Beac, ce serait le premier échec politique de Ali Bongo Ondimba dont le feu père de président avait souvent réussi à calmer le jeu et à maintenir ses compatriotes au sommet de l’institution bancaire en pareille circonstance. Pour le président de Guinée Equatoriale qui souhaite depuis accroître son influence dans la sous région, ce serait alors une victoire. Surtout que le rapport du comité d’audit est présidé par le Directeur du Budget de Guinée Equatoriale, Miguel Egonga Obiang.
Affaire à suivre.

4 commentaires:

  1. c'est sûr que paul BIYA est dans le coup, lui qui vole tous les jours l'argent des camerounais.

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  2. les chefs d'États de la sous-région n'ont qu'a s'en prendre à eux même,car ceci est révélateur du manque total de contrôle de gestion et de transparence qu'ils sont les premiers à entretenir dans leur style de management et de leadership des États à eux confiés(ou arrachés) pour entretenir la fraude... Laurent Douala;

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  3. les détournements à la BEAC se rangent dans la lignée des chefs d'Etats pilleurs en Afrique qui passent la majeur partie de leur temps à imaginer les strategies pour enfoncer leurs peuples qu'ils détestent et méprisent.que Obiang Nguéma cesse de s'agiter,il est loin lui même d'être un example;tout comme Paul Biya,ce sont des vautours... Vidal , Douala

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  4. allez demander à la Banque Mondiale et au FMI;pour tout ça j'accuse ces deux institutions malveillantes pour l'Afrique... Thierry, Douala. merci Laurent de m'avoir fait découvrir ce Blog

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