La liberté, rien que la liberté

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vendredi 18 décembre 2009

Cameroun : Le RDMC dénonce la faillite du système en place



Incendie au marché central de Douala : Le RDMC dénonce la faillite générale du pouvoir dictatorial de Paul BIYA


Les années se suivent et se ressemblent malheureusement au Cameroun. Après les accidents ferroviaires qui ont endeuillés Yaoundé, il y a quelques mois, les inondations à Douala, voilà à nouveau cette ville victime d’une catastrophe, l’incendie du Marché central. Lequel a provoqué non seulement des intoxications dues à l’émanation des gaz mais aussi de nombreux dégâts matériels fragilisant encore plus les commerçants en bute déjà de manière récurrente aux tracasseries administratives, fiscales et policières.De nombreux cas similaires se sont produits à travers le pays (Yaoundé, Bafoussam etc.…)
Le RDMC constate la capitulation des pouvoirs publics indiquant soit que les autorités compétentes ne prennent pas la mesure de la gravité de la situation soit qu’elles ne prennent pas les dispositions adéquates pour réduire de tels risques. On doit dire que les interventions des sapeurs pompiers au Cameroun laissent sans commentaires eu égard aux moyens matériels rudimentaires utilisés et aux ressources humaines déployées en pareille circonstance.
La première pensée de notre parti va aux nombreuses victimes économiques qui ont perdu tout leur fond de commerce, et qui pour beaucoup d’entre eux, voient leur vie brisée. Qu’ils trouvent ici l’expression de notre compassion et de notre soutien moral. En l’absence d’assurances qui pourraient couvrir ces pertes, et dans l’attente des enquêtes qui établiront peut-être les responsabilités, il est impératif que l’état vienne en aide à ceux qui ont tout perdu.
En réalité ces incendies à répétition résultent d’une politique à court terme de la ville faite de demi-mesures, de solutions provisoires, de replâtrage.
On ne peut s’empêcher de dénoncer à cette occasion l’inacceptable état de délabrement et d’encombrement du marché central de Douala. La promiscuité et la saleté qui y règnent étaient certainement des facteurs favorisant le déclenchement et la propagation du feu. Un pouvoir dirigé par le RDMC construirait des marchés et en nombre et en surface suffisants pour couvrir les besoins commerciaux de nos villes et de nos villages. Douala en particulier, lieu de transactions commerciales pour toute l’Afrique centrale, doit bénéficier d’une attention à la hauteur de son importance commerciale nationale et internationale. Les campagnes de salubrité organisées ces dernières années dans ces marchés vétustes, certes nécessaires, ne remplaceront jamais les marchés modernes, équipés d’installations électriques aux normes, de postes incendies appropriés.
Il est urgent de mettre donc en place une politique gouvernementale volontariste permettant aux élus locaux de la ville de Douala tout comme celles des autres principales villes du pays, d’élaborer et de mettre en œuvre rapidement un vaste plan pluriannuel de construction de marchés couplés avec des casernes de pompiers.
Il s’agirait de façon urgente de construire premièrement, à la lisière de nos grandes villes, près des nœuds de communication, des M.I.N (Marché d’Intérêt National) qui serviraient de plateforme d’achats et ventes de gros de produits, puis deuxièmement de marchés secondaires dans les différents arrondissements.
Mais ce n’est pas tout de construire des marchés, il faut aussi les entretenir et les gérer convenablement. Cette gestion et cet entretien devraient être confiés aux usagers eux-mêmes. Ceux-ci veilleraient bien plus consciencieusement à leur outil de travail que les agents municipaux qui viennent sans cesse rançonner les commerçants et malmener les pauvres « Bayam selam ». Le rôle des autorités tant nationales que municipales serait alors de faire respecter par l’organisme autonome qui gère le marché les exigences du maintien de bons rapports entre les usagers, de l’entretien régulier et de la salubrité des lieux.Il est inadmissible par ailleurs que Douala et Yaoundé, grandes métropoles, ne disposent chacune que deux casernes de pompiers.Quelque soit leur équipement et leur bravoure, ces soldats du feu ne peuvent en aucun cas couvrir, par leur intervention, l’ensemble de ces villes.
Comment financer ce plan d’urgence?
Le RDMC propose au gouvernement de faire adopter par le parlement, pour cette année de démarrage du plan d’urgence, un collectif budgétaire à la loi des finances 2010 qui vient d’être voté.Celui-ci sera alimenté par les ressources provenant de la réduction des dépenses inutiles de fonctionnement notamment de carburants prévues pour certains départements ministériels au premier rang desquels la Présidence de la République.
Rien ne justifie que les provisions de carburant pour cette institution puissent s’élever à plus de 3 milliards de FCFA alors que les fonctionnaires qui y sont affectés résident en grande majorité dans la capitale et qu’aucun sommet de l’envergure de Copenhague, potentiellement budgétivore en carburant, n’est prévu durant l’année 2010 dans notre pays.
Logo RDMC
Le RDMC exige également du gouvernement qu’il diligente une enquête dont la célérité et les moyens devraient être au moins à la hauteur de celle en cours concernant le cambriolage de l’appareil militaire Français survenu récemment à l’aéroport de Nsimalen.
Si besoin avec les sanctions exemplaires comme celles que le Ministre chargé de la défense vient de prendre à l’encontre des responsables de la gendarmerie en charge de la sécurité dans le centre et particulièrement de l’aéroport.
Le RDMC demande aussi, sans toutefois se faire d’illusion que le Président-candidat Paul BIYA, à son retour de voyage, aille sur les lieux apprécier personnellement la gravité des pertes qui ont une incidence directe sur l’économie nationale et de soutenir les victimes.Si tel est le cas nous ne pourrions mieux saisir le sens de l’appel à bâtir l’avenir avec Paul BIYA que lancent ses partisans qui feignent d’ignorer pour des raisons électoralistes que nos compatriotes sont habitués à être abandonnés à leur sort depuis 27 ans.
Pour la cellule de communication du RDMC.
Augustin MEUTCHEDJE Porte Parole, Adrien Macaire LEMDJA Conseiller
© Correspondance : Cellule de communication du RDMC, camer be

Cameroun : Et si Christian TUMI était le prochain Président de la République ?


La candidature du Cardinal Christian Tumi aux élections présidentielles de 2011 ?


Depuis quelques années déjà, le nom de l’ex Archevêque de Douala le Cardinal Christian W. Tumi a circulé et circule encore comme potentiel candidat, en suscitant au passage des interrogations et polémiques au sein du landernau politique local et voire même au delà par rapport à une probable candidature à l’élection présidentielle de 2011. Ce prélat, de part ses convictions, et très farouche au régime de Yaoundé, puisqu’on sait ses positions fermes à l’encontre de celui-ci, est interpellé, voire même invité par une certaine opinion qui pense qu’il est le seul à pouvoir apporter le changement au Cameroun, à se porter candidat à l’élection présidentielle.
Mais cet appel incessant et récurrent n’est pas vraiment pas anodin, ce qui nous amène à nous interroger sur l’idée même qui motive ceux-là qui invitent un vieil homme de 85 ans, usé par sa générosité, et qui a d’ailleurs été pendant longtemps au service de l’humanité à briguer un mandat, c’est-à-dire à entrer en politique.

Christian Tumi, candidat de la démission collective
Nous allons une fois de plus convenir avec Maurice Druon qui affirmait que « c’est dans la démission collective que les tyrans fondent leur puissance ». A observer la vie politique au Cameroun depuis 1988, il y a lieu de se poser des questions complexes qui trouveront pour la plupart des cas leurs réponses dans nos agissements au quotidien, dans nos peurs, dans nos petites faillites, dan nos lâchetés, dans nos complexes de grandeur, dans nos visions limitées de la chose politique, dans nôtre amour pour la dépendance à autrui, dans nos jugements hâtifs, ce qui est bien évidemment déplorable. Curieusement, l’actualité nationale et internationale qui traite les sujets concernant le Cameroun aurait focalisé son attention sur le différent juridique qui oppose la Commercial Bank of Cameroun (CBC) à la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), à l’aune des élections présidentielles capitales de 2011.
Le Rassemblement démocratique du peuple Camerounais, parti au pouvoir depuis 27 ans est déjà en campagne alors que le corps électoral n’a pas été convoqué et qu’en plus, l’organisme chargé de l’organisation des élections serait une boite à pandores- -j’ai dit un outils à semer le vent de la discorde selon le régime et dont Hilaire Kamga et Garga Haman stigmatisent les tours de passe-passe qui visent à faire du candidat naturel du RDPC un vainqueur à priori, candidat qui aurait déjà remporté l’élection à plus de 60% sur ses potentiels Candidats. Pour ceux qui pensent ainsi, le candidat déclaré Sosthène Fouda, Bello Bouba ou Célestin Djamen auraient déjà perdu face au Candidat Biya., qui, hier encore, était contesté pour avoir modifié la constitution pour s’éterniser au pouvoir, mais, entre-temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et l’opinion semble avoir pardonné le Soldat Biya qui semble désormais jouir de tous les privilèges d’un candidat en lice qui aurait déjà été inverti par le RDPC puisqu’on parle déjà de sa candidature effective au rallye électoral de 2011. Ce désordre dans le militantisme, cette négligence, ce désintérêt à l’action citoyenne, à la chose politique, ne cautionne-t-il pas le Candidat naturel du RDPC à briguer un nouveau mandat de 7 ans et á manipuler les textes de la « république ethno-centrée » pour ses convenances personnelles ? Et qu’est ce qui nous dit qu’à 83 ans il ne briguera pas de nouveau un autre mandat, profitant ainsi de la caution politique que les Camerounais lui donnent ? S’il faut arrêter Biya c’est tout de suite et maintenant.
A ces questions assez simples, les camerounais trouvent qu’il serait nécessaire d’aller chercher un vieil homme de 85 ans, fatigué par un demi siècle de sacerdoce pour faire de lui le héros tant attendu ; celui-là même, qui viendra, comme le petit jésus, libérer les camerounais du joug, de l’oppression d’un clan extrêmement pourri et mafieux qui surfe sur le pays ,sans véritable partage depuis 27ans. Cette manière d’agir, je fais ici allusion à ces appels récurrents à l’encontre du cardinal Tumi ne serait-il pas une manière de l’inviter à tuer ? Doit-il venir essuyer la merde que certains Leaders incompétents, lâches et malins ont laissé sur le plancher depuis 1990 ? Doit-il venir mourir où aucun Camerounais ne veut mourir ? Le cardinal Tumi est un homme noble et aimé de tous, mais de grâce, laissons ce patriarche là ou il se trouve.
Si nous voulons exercer le pouvoir, si nous voulons proposer une alternative aux camerounais, engageons-nous au lieu de vouloir nous cacher derrière un homme qui a longtemps été au service des autres, afin d’assouvir nos envies, nôtre soif pour le changement. Je le sais, le cardinal ne se présentera pas puisque le Cardinal ne veut juger personne (Tu ne jugeras point). Le cardinal fait des constats clairs sur la gestion du pays et donne ses opinions comme vous et moi. Donner son opinion après un constat clair et rigoureux ne fera pas de lui-même pour la période de transition, un homme politique aux commandes d’un pays devenu un grand foyer de mafia car le prochain chef d’état doit être extrêmement libre, sévère et patriote.
Que ceux qui jettent les tomates sur le Paul Biya nous propose dans un plan détaillé et précis, leurs plans et programmes au cas ils venaient aux affaires en 2011.Que ceux qui critiquent et insultent Biya à longueur de journée nous présentent chacun un don offert à un parti politique ou à une ONG comme participation à la lutte pour le changement. On ne chassera pas Biya en nous cachant dans des bureaux, des chambres ou en lui lançant des tomates et œufs pourries.
C’est dans nos démissions collectives, dans nos excès de pessimismes, dans nos propensions à traiter l’autre de con, d’imbécile, de moins sage que Biya a pu asseoir sa Puissance. Biya gagne parce qu’il n’ y a pas rapport de force équitable. Un soldat n’a peur que d’un autre soldat. Un civil pour un soldat, dans un régime dictatorial ou autocratique, est comme un insecte qu’on peu tuer à sa guise.
A bon entendeur …
© Correspondance particulière (Camer.be) : Alain Nanzé, Militant politique

Cameroun : Le célèbre dictateur maintient la répression


Reporters sans frontlères demande la remise en liberté du journaliste Jean-Bosco Talla, accusé d’"offense au chef de l’Etat"


"Je n’ai fait que reproduire des extraits d’un livre. Je ne vois pas ce que j’ai fait de mal et je suis donc tout à fait serein", a confié Jean-Bosco Talla, le 17 décembre 2009, au correspondant de Reporters sans frontières au Cameroun, Jules Koum Koum, venu lui rendre visite à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Détenu depuis une semaine, le journaliste est jugé pour "offense au chef de l’Etat". Il a été présenté au tribunal de grande instance de Mfoundi, le 16 décembre, et a plaidé non coupable. Il doit à nouveau être entendu le 21 décembre prochain.
"Une fois de plus, nous rappelons aux autorités camerounaises que rien, dans une affaire de diffamation, ne saurait justifier la détention d’un journaliste", a déclaré Reporters sans frontières.
Jean-Bosco Talla , directeur de publication de l’hebdomadaire privé Germinal, a été arrêté le 10 décembre et conduit au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED), une unité policière en charge de la lutte contre le grand banditisme. Quatre jours plus tard, dans la soirée, il a été transféré à la prison Kondengui et a été présenté, le 15 décembre, au procureur de la République.

Les autorités reprochent à Germinal d’avoir publié, dans son édition n°46, un extrait du livre d’Ebale Angounou, intitulé "Sang pour sang", évoquant l’existence d’un "pacte secret" entre Paul Biya et son prédécesseur Ahmadou Ahidjo. L’auteur du livre prétendait que ce pacte, asujettissant l’actuel chef de l’Etat à Ahmadou Ahidjo, aurait été scellé "par un acte homosexuel." Jugé diffamatoire par les autorités, ce livre a été interdit en 2001.

Journaliste particulièrement militant, Jean-Bosco Talla est dans le collimateur des autorités. Fin juin 2009, il s’était plaint de recevoir des menaces de mort anonymes, quelques jours après la publication d’un rapport du CCFD auquel il avait collaboré, sur les biens mal acquis par Paul Biya.
Reporters sans frontières rappelle qu’un autre journaliste est actuellement détenu au Cameroun. Depuis le 26 septembre 2008, Lewis Medjo, directeur de publication de l’hebdomadaire La Détente Libre, est incarcéré à la prison centrale de Douala. Accusé de "propagation de fausses nouvelles" pour avoir publié un article sur une manœuvre présumée du chef de l’Etat pour contraindre le premier président de la Cour Suprême à prendre sa retraite anticipée, le journaliste a été condamné, le 7 janvier 2009, à trois ans de prison ferme, assortis d’une amende de deux millions de francs CFA (plus de 3 000 euros).

Au Cameroun, le gouvernement maintient toujours dans le Code pénal des articles qui répriment durement les délits de presse. La publication d’un article jugé diffamatoire peut valoir à son auteur ou au responsable de publication une peine pouvant aller jusqu’à plusieurs années d’emprisonnement.
Reporters sans frontières

jeudi 17 décembre 2009

Cameroun : Interpellation du peuple camerounais par rapport aux échéances de 2011


Le Poème d'un jeune au peuple Camerounais



Valsero a écrit au Président des camerounais
Mais moi j'écris au peuple camerounais
Pour l'appeler à l'action.
Car, il est auteur de ses propres malédictions.
Aujourd’hui nous nous plaignons du régime en place.
Nous voulons qu'ils libèrent la place.
Mais qu'avons nous fait
Pour les défaire?
Nous avons baissé les bras
Devant des gens sans bras.
Nous sommes tous des lâches
Qui avons peur d'effectuer leurs tâches.
Pourquoi dire cela? Vous me le demanderez
Sachons donc qu'il est temps de réclamer
Ce qui nous revient de droit
Mais que nous avons vendu sans droit.
Voilà, une dernière occasion nous est donnée
De considérer les choses come n'étant pas données
Afin de restituer l'ordre national tant voulu.
Ce que je sais, c'est que nous avons remis
Notre pays à Biya et sa bande d'amis.
Et nous leur demandons nous-mêmes tous les jours
De nous conduire au gouffre pour toujours.
Chose qu'ils respectent à la lettre
Comme des marionnettes.
Chers compatriotes réveillons nos esprits
Pour payer courageusement le prix
De nos multiples erreurs
Que nous devons corriger sans peurs.
Ce que je sais aussi, c'est que les camerounais
tout comme des laquais,
Ont abandonné leurs destins
Entre les mains des Samaritains
Qui n'ont pour seul but
Que rendre ce pays sans buts.
Chers compatriotes, je nous demande juste
De penser au sort de notre pays juste
et à celui de générations futures
Pour un futur pays mature.
Je ne nous demande pas de jouer aux martyrs
Et non plus de partir.
Mais de choisir nous-mêmes nos dirigeants
En nous inscrivant sur les listes électorales massivement.
Il est stupide de penser que nous ne pouvons rien
Car sans nous ils ne sont rien.
Il est donc temps de changer nos mentalités
Et sanctionner les mauvaises mentalités.
Cessons nous-mêmes de corrompre
cessons d'oublier qu'on nous trompe
La faute est à nous
Et c'est nous qui sommes mous.
Battons nous corps et âmes
Et sauvons nos âmes.
Allons aux élections
Afin d'infliger des sanctions.
Eliminons les obstacles depuis l'enregistrement sur les listes électorales
Jusqu'aux résultats des élections présidentielles.
C’est le seul moyen pour nous
De retrouver notre Glamour.
Lisons donc ceci et faisons lire
Afin que s'arrête le délire.
Nos enfants nous le demanderont
Et je ne sais pas ce que nous leur dirons.
Ce qui est sûr c'est qu'ils ne comprendront pas
Comment tout un peuple a pu pas à pas
Se laisser tromper par si peu de gens
Tout le temps.
Préparons nous donc à l'action
Pour mettre fin à ces manipulations.
Je crois en la force du peuple
Pour débarrasser ce pays des assaillants du peuple.
© Poème anonyme publié en commentaire le 17 décembre 2009 sous un article de ce site du 02 août 2009 intitulé « l’argent du peuple dilapidé dans la publicité ; Paul BIYA n’aime pas les journalistes camerounais ».

Cameroun : Vincent Bolloré s'attaque à France Inter



Procès en diffamation de Bolloré contre France Inter, ou comment intimider les médias qu’on ne peut pas contrôler ?


Devant les révélations qui se multiplient sur les pratiques du groupe Bolloré en Afrique, Vincent Bolloré contre-attaque par voie judiciaire. Une manière de prévenir tous ceux des journalistes et militants associatifs, français et camerounais, qui enquêtent sur ses activités africaines ?Ce mardi 15 décembre, France Inter, Lionel Thompson (producteur) et Benoît Collombat (journaliste) sont cités à comparaître pour diffamation publique devant la 17ème Chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Paris. La raison ? Le 29 mars 2009, France Inter diffusait dans le cadre de l’émission Interception, à de multiples reprises primée pour sa qualité, « Cameroun, l’empire noir de Vincent Bolloré ». Un reportage riche en témoignages sur les entreprises Bolloré au Cameroun : gestion du chemin de fer, dragage du port, gestion des plantations de palmiers... C’était un éclairage supplémentaire sur les pratiques du groupe Bolloré après les nombreuses accusations de violation des droits sociaux, déforestation ou pollution environnementale portées par Survie, des personnalités (1) et ONG françaises (2) et camerounaises. Après avoir investi dans le contrôle direct de la presse écrite et audiovisuelle (Direct 8, Direct Soir…) ou indirect via ses annonceurs (par exemple Havas), le groupe Bolloré, soucieux de préserver l’image de ses juteuses activités africaines, opte aujourd’hui pour la stratégie d’intimidation à l’égard des médias et journalistes qui délivrent encore à son sujet une information fiable et indépendante.Atteint dans « son honneur », Bolloré n’est pourtant plus si pressé d’en découdre. Alors que la défense fait appel à des employés du groupe Bolloré, syndicalistes, journalistes, organisations de défense des droits de l’Homme et même hauts cadres de l’administration camerounaise ayant traité avec le groupe Bolloré, celui-ci a demandé, sans succès, le report de l’audience, espérant visiblement limiter la présence de ces témoins camerounais (3). Peur d’un grand déballage ? Curieux hasard : l’un des témoins s’est même vu refuser le visa d’entrée en France alors qu’il y voyage très régulièrement, et surtout, qu’il est cité à comparaître !L’association Survie dénonce ce nouvel exemple d’instrumentalisation de la Justice pour étouffer l’information liée au pillage françafricain, à l’instar des procès subis par Survie, Denis Robert ou encore les auteurs et éditeurs de Noir Canada outre-Atlantique. Alors que le groupe Bolloré s’en prend au devoir d’informer des journalistes, il est important de rappeler que la liberté de la presse est un pilier non négociable de la démocratie, surtout lorsque sont mis en cause des pouvoirs économiques proches de l’exécutif.

(1) Eva Joly, Présidente de la Commission du Développement au Parlement Européen, l’a classé en bonne place parmi les pilleurs françafricains du continent.
(2) Le groupe Bolloré s’est notamment vu attribuer le mois dernier la première place du « Prix Pinocchio du développement durable », catégorie « Droits humains », décerné chaque année par les Amis de la Terre.
(3) Pius Njawé, directeur du journal Le Messager, Emmanuel Etoundi Oyono, actuel directeur de la Mission d’aménagement et d’équipements des terrains urbains et ruraux (Maetur), Hilaire Kamga, président de l’ONG Nouveaux droits de l’homme, Edouard Tankoué, secrétaire général du Syndicat national des inscrits maritimes et assimilés du Cameroun et Jean Marc Bikoko, président de la Centrale syndicale du secteur public.

mardi 15 décembre 2009

Cameroun : La réppublique de tous les échecs



Les 10 échecs retentissants du régime de Paul Biya



Il ne reste plus qu’un mois au gouvernement Yang pour présenter son bilan en matière énergétique. Nommé le 30 juin 2009, il avait reçu six mois pour réussir où les autres ont échoué. Dès 2010, le gouvernement met en oeuvre le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce). Il prend la place du Dsrp, adopté en 2003, et qui s’est révélé un échec à réduire la pauvreté. La même année 2010, le Cameroun va expérimenter la décentralisation avec le transfert des compétences et des moyens aux collectivités territoriales décentralisées.
Un aveu d’échec de l’Etat central à irradier les populations des commodités élémentaires du développement jusqu’aux confins du pays. Beaucoup d’échecs de choix, de méthodes, de projets jalonnent l’histoire de notre pays. « Les 10 grands échecs du gouvernement » est un choix subjectif de la rédaction de « Repères », un regard décalé sur les naufrages et les sinistres les plus marquants de l’histoire récente du pays. Ils ont été choisis en fonction de l’onde de choc propagée et de l’impact sur les populations, notamment à faibles revenus, sur l’image du pays, sur les espoirs suscités et sur le potentiel gâché. Les chantiers qui interpellent le gouvernement, la modernisation de l’administration, la construction des infrastructures énergétiques, routières et ferroviaires, l’amélioration du climat des affaires, etc. le mettent en permanence sur le qui-vive. Parce qu’il garde bien visible les stigmates de ses dérives, tergiversations et atermoiements passés. Actuellement à la croisée des chemins, le Cameroun a le choix entre se transformer et sombrer. Le répertoire de ses maladies passées pourrait servir à prévenir les risques d’une rechute, mortelle aux générations futures.

1. Avion présidentiel
Un Président en classe affaires 46 milliards de F CFA ont été sortis des caisses de l’Etat pour l’acquisition d’un aéronef pour les déplacements du chef de l’Etat camerounais. Mais toujours pas d’avion présidentiel. Paul Biya ne dispose toujours pas d’un avion de souveraineté pour ses déplacements. En dépit d’une saignée financière de quelque 46 milliards de F CFA infligée aux caisses publiques. Courant 2001, l’Etat du Cameroun, obligé de tromper la vigilance du Fmi et de la Banque mondiale opposés à toute « dépense de prestige » pour un pays sous ajustement structurel, met à la disposition de la Camair par l’entremise de la SNH, une avance de 31 millions de dollars pour l’acquisition d’un Boeing Business Jet 2.
Seuls deux millions de dollars, représentant une avance pour l’achat et l’aménagement d’un aéronef évalué globalement à 68 millions de dollars, sont virés dans les comptes de la firme Boeing. Le reste échoue chez GIA International Ltd, entreprise créée un an plus tôt et déjà moribonde. Ce pactole lui permet de se refaire une santé en acquérant pour son compte un Hercule 130, un Beech 1900 C et un Boeing 767. Ce dernier avion est ensuite loué à la Camair à 300.598 dollars par mois. Pendant que cet intermédiaire s’engraisse sur le dos du contribuable camerounais, le président n’aura même pas droit à une épave d’avion. Le projet d’acquisition d’un avion présidentiel est relancé quelques années plus tard. «The Albatros », un Boeing 767- 200, est acquis pour un coût d’environ 30 milliards de F CFA.
Mais son illustre utilisateur ne l’empruntera qu’une seule fois. A cause d’une défaillance mécanique ayant causé des sueurs froides à la famille présidentielle lors du vol inaugural du 25 avril 2004. Cet incident prête le flanc à une vive polémique. D’aucuns parlent d’un simple fusible manquant, d’autres d’un avion défectueux sorti de l’usine en juin 1986 qui affiche 58.000 heures de vol au moment où Air Madagascar, son dernier utilisateur, le sort de sa flotte en 2002. Dans ce projet lancé depuis près d’une décennie, l’affairisme semble donc avoir primé sur tout dans les deux tentatives d’acquisition d’un nouveau « coucou » présidentiel pour remplacer le «Pélican » usé par le temps. En lieu et place d’un avion, M. Paul Biya gère aujourd’hui le plus retentissant feuilleton judiciaire, de par la qualité des acteurs qu’il met en scène.
Dans la galaxie des têtes couronnées ayant joué un quelconque rôle, il y a, entre autres, MM. Jean Marie Atangana Mebara, ex-secrétaire général de la présidence de la République (Sgpr), Jérôme Mendouga, ex-ambassadeur du Cameroun aux Etats-Unis d’Amérique, tous deux aujourd’hui en détention préventive à la prison centrale de Yaoundé, Ephraim Inoni, ex-Premier ministre et secrétaire général adjoint à la présidence de la République au moment des faits, Edgar Alain Mebe Ngo’o, actuel ministre de la Défense alors directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Adolphe Moudiki, administrateur directeur général de la SNH, Marafa Hamidou Yaya, Sgpr de l’époque, Yves Michel Fotso, Adg de la Camair, et Michel Meva’a m’Eboutou, ancien ministre des Finances et du Budget. MM. René Owona, ancien Sgapr et Blaise Benaé Mpeckè, ancien chef d’Etat major particulier du président de la République sont aujourd’hui morts. En attendant d’établir un jour la responsabilité de chacun, M. Paul Biya va continuer à effectuer ses multiples voyages en classe «Affaires ».
Par Dominique Mbassi

2. Cellucam : 1200 milliards en pâte La Cellulose du Cameroun devait produire de la pâte à papier.
L’usine a fermé après seulement deux ans d’activité. C’est, assurément, le plus grand éléphant blanc jamais produit jusqu’à ce jour par un pays africain. Pour ce pharaonique projet de production de la pâte à papier, le Trésor public se déleste de près de 1200 milliards d’anciens francs CFA, presque le double de l’enveloppe que la Loi de finances adoptée le 1er décembre 2009 réserve aux investissements publics du Cameroun en 2010. Aveuglé par son rêve de grandeur, M. Ahmadou Ahidjo lance en 1976 les travaux de construction de Cellucam (Cellulose du Cameroun), malgré les fortes réserves émises par les experts de la Banque mondiale sur la rentabilité du projet. La mise en place de ce second projet phare dans la ville d’Edéa s’achève quatre longues années plus loin.Cellucam emploie près de 2000 personnes au moment de sa mise en exploitation en 1980. Comme traquée par un mauvais sort, l’usine est victime d’une série d’accidents industriels d’origine à priori inconnue.
En février 1982, deux explosions endommagent entièrement une partie de l’usine. Dix mois seulement plus tard, une panne la met totalement hors d’usage alors que Cellucam n’a encore quasiment rien produit. Au moment de dresser l’acte d’un décès prématuré d’une entreprise qui aurait pu augurer des lendemains prometteurs pour l’industrialisation du Cameroun, le diagnostic des experts est sans équivoque : le projet avait été mal conçu dès l’origine.
Se faisant l’écho de ces experts, M. Enoh Meyomesse, écrivain et homme politique, écrit dans le volume 60 du mensuel « Les Cahiers de Mutations » : « (…) un expert avait découvert que de nombreux problèmes techniques n’avaient pas été résolus au moment de la conception de l’usine ; de même, la pâte que produisait l’usine nécessitait infiniment plus de bois que prévu; (…) la capacité de l’aire de stockage de l’usine était insuffisante et était en permanence engorgée; de même, il y avait de sérieuses carences au niveau de l’écorçage du bois, carences dues à une mauvaise conception initiale; les filtres des machines posaient d’énormes problèmes, ce qui entraînait un niveau anormal de produits déclassés; les conduites d’eau se corrodaient trop rapidement (… )» A ces manquements techniques, se greffe l’improbable rentabilité économique et financière de Cellucam qui, pour une fois, confirme les craintes et prédictions de la Banque mondiale.
Afin redonner vie au site de la Cellucam, le ministère des Finances, la Société nationale d’investissement, la communauté urbaine d’Edéa et la société italienne Comefin ont signé le 11 mars 2008 une convention d’un peu plus de 3,5 milliards de F CFA. Elle permettra de développer une technopole prévue pour accueillir des acteurs des filières bois, production de l’énergie électrique, traitement des eaux, un institut universitaire de technologie spécialisé dans les métiers du bois, etc. Maigre compensation à l’ambition démesurée et peut être trop mirobolante que la Cellucam faisait miroiter aux Camerounais.
Par D.M.

3. ONCPB (Office national de commercialisation des produits de base)
Un roman au beurre noir L’Office national de commercialisation des produits de base (Oncpb), fleuron des entreprises publiques, est dissoute en 1991, tout comme l’espoir des producteurs de cacao, de café et de coton. C’est la liesse populaire quand l’Oncpb sort des fonts baptismaux en 1976, créé par M. Ahmadou Ahidjo.
Ce dernier, par cette réalisation, consacrait la place prépondérante des cultures de rente pour l’économie camerounaise. Il avait déjà mis fin au système colonial de commercialisation du cacao et du café. L’Oncpb parachevait le rêve du gouvernement Ahidjo de réguler le florissant marché de la commercialisation des produits de rente. M. Bobo Hamatoukour, le premier directeur général de cette structure, et son équipe, ont du pain sur la planche. Les ressources de l’Oncpb venaient des opérations de stabilisation. L’entreprise tirait des bénéfices considérables de l’écart entre le prix versé aux planteurs et celui obtenu sur le marché mondial. Jusqu’à l’arrivée de M. Roger Melingui aux commandes du bateau.
Sous le nouveau directeur général, ancien de Hec-Paris, qui a fait ses armes à la Société Nationale d’ Investissement s (Sni), l’entreprise dépense sans compter. Elle fait étalage de toute sa puissance financière. La légende se construit. On prête à l’Oncpb l’achat du Combi Boeing 474 de la Camair, le financement de la constrution de la télévision nationale, des bourses de l’université, le salaire des fonctionnaires. Quoi qu’il en soit, elle se dote d’une tour de 13 étages près du port de Douala. Et d’autres réalisations immobilières, à l’instar du fameux immeuble Shell à Yaoundé. Mais aussi des villas cossues, des emprises foncières sans oublier un imposant parc automobile. La démonstration se poursuit avec l’ouverture de onze agences, dont une à Paris, et des prises de capital dans de nombreuses entreprises parapubliques. Le personnel pléthorique reçoit des avantages multiples. Ce qui donne à penser à un chroniqueur de l’époque que l’Oncpb, sous l’ère de M. Roger Melingui, avait pris la grosse tête. Une analyse qui ne sonne pas faux.
Alors que dès 1987, sur le marché mondial, les prix des produits de base tombent en chute libre, l’Oncpb maintient un train de vie élevé. La suite est plus triste. Les subventions et les ristournes versées aux producteurs disparaissent. Ce qui fait dire à la chronique populaire que : « L’Oncpb vit sur la misère des planteurs ». Elle livre M. Roger Melingui et compagnie en pâture à la colère du peuple. L’Oncpb est épinglé par le premier plan d’ajustement. Elle est dissoute en 1991.
A l’époque, elle coûtait aux planteurs camerounais 15 milliards par an. Sa liquidation n’a pas permis de retracer tout son patrimoine. Certains se disputent encore la charogne. Les planteurs, vrais financiers de la boîte, regrettent toujours cette époque où ils étaient bien encadrés. La production cacaoyère, caféière et cotonnière attend toujours de retrouver les niveaux d’antan.
Par Michel Ange Nga

4. Immeuble de la «mort»
La «plaie» de Yaoundé L’objectif des pouvoirs publics, dans les années 1984-1985, était de construire, au carrefour de la poste centrale, un véritable joyau architectural. Le projet a viré au cauchemar.
Il s’agissait d’un édifice futuriste sur une superficie de 30.000 m², avec jets d’eau, plus de 1000 bureaux administratifs en quatre blocs : une tour de 18 étages, trois immeubles de trois, cinq et sept niveaux. Alors que les ouvriers commençaient les finitions, un architecte fit la révélation que des vibrations menaçaient cet ouvrage aux passages des trains. D’où l’arrêt des travaux de l’édifice bâti au-dessus d’un tunnel. Voilà la version populaire. A la vérité, l’Etat manque d’argent, on est en 1987, c’est le début des plans d’ajustement structurel. A l’arrêt des travaux, l’édifice revendiquait un taux de réalisation de 85%, selon des témoignages au ministère des Domaines et des Affaires foncières. Ce mastodonte à l’aspect lépreux enlaidit le centreville de Yaoundé. L’utilisation de ses façades pour la publicité de certains sponsors ne voile pas tout le mal que ce tas de béton fait à l’architecture urbaine.
Et à la sécurité des personnes. L’«immeuble de la mort» doit son nom à une série de meurtres, d’agressions ou de rapts dont il a servi de quartier général. Une vraie plaie béante sur l’itinéraire présidentiel, qui se rappelle à M. Paul Biya et à ses illustres hôtes. Mohammed VI, le souverain chérifien en avait pris pitié au point de vouloir aider à la réhabilitation. Transnational Parker Industries, société américaine qui suscita l’installation de Le Bus et Le Car, s’était aussi intéressé à la «sale Dame», promettant d’y injecter 22 milliards. Comme maudit, les projets de réhabilitation de l’«immeuble de la mort » se sabordent continuellement. Le 10 avril 2005, le Premier ministre a créé le comité de pilotage du parachèvement de l’immeuble ministériel numéro un, avec un financement Ppte à la clé.
Le ministre du Développement urbain et de l’habitat, M. Clobert Tchatat, promettait alors le début des travaux de réhabilitation « avant la fin de l’année ». Il est question de la réfection des cages d’ascenseur et d’escaliers, des parvis, bureaux et parkings, la climatisation, les carreaux, les sanitaires, le marbre, la peinture, l’électrification, l’étanchéité, les poutres, les fenêtres, etc. Les habitants de Yaoundé attendent toujours. Des études, menées en 2002, ont conclu que rien ne menace l’édifice. Il faut juste achever les travaux. Cela dure depuis 22 ans.
Par Jean Robert Fouda

5. Fondecam-Pme
Juste le temps d’un rêve en argent Lancé le 25 juin 2007, le projet de cette banque des Pme est mort le jour de sa naissance.
L’Etat et les partenaires camerounais ont tardé à libérer leurs parts du capital. Pour le ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat, M. Laurent Serge Etoundi Ngoa, le chantier du financement des petites et moyennes entreprises doit ressembler à un véritable serpent de mer. La dernière tentative de mettre sur pied une banque pour cette catégorie de structures a fait long feu.
Le Fonds de développement des petites et moyennes entreprises (Fondecam Pme), lancé le 25 juin 2007, avait suscité les espoirs du gouvernement tout entier. Pour le signifier, c’est le Premier ministre d’alors, M. Ephraim Inoni, qui était allé présider la cérémonie de présentation de cette nouvelle banque. L’histoire de ce projet va s’arrêter au niveau du rêve. Plus de deux ans après le lancement, aucune trace de la banque. Dans un article paru dans Repères le 17 juin 2009, l’administrateur général de cette structure laissait entendre que «Fondecam Pme est mort-né». Malgré toutes les assurances données au départ, les partenaires du projet parmi lesquels la Deutsche bank et Carficam, filiale camerounaise de Caroussel finance international Ltd, se sont simplement retirés.
Il était attendu d’eux leur concours pour la mobilisation de 65 milliards de FCFA, préalable au démarrage de la banque et nécessaire pour le financement des projets des Pme. Mais, face aux lenteurs des partenaires camerounais et des pouvoirs publics, dont l’intérêt pour la structure semblait s’être limité à la cérémonie officielle du 27 mars, ces partenaires ont jeté l’éponge. Dans une interview accordée à Cameroon tribune le 8 octobre 2009, le ministre des Petites et moyennes entreprises, M. Laurent Serge Etoundi Ngoa, répondant à une question sur le financement des Pme, proposait un nouveau schéma : « … Il faut créer des établissements à capital risque. C’est là qu’intervient la perspective de la banque des PME qui offrirait des taux de crédit faible, de l’ordre de 2,5 à 5,5%, alors que dans les banques commerciales ils sont au-delà de 10 à 12%, et parfois même, aux environs de 20%, sinon plus. Deuxièmement, il faudrait, des agences de promotion. Ce sont des agences qui ont le bagage technique d’encadrement, qui permet à la politique élaborée par le gouvernement de rentrer en application.
Enfin, il y a ce qu’on appelle des fonds de garantie. Etant entendu que les crédits aux PME sont des crédits à capital risque, il faudrait garantir ce capital risque.» Une déclaration qui fait encore plus regretter l’échec cuisant de Fondecam-Pme.
Par Rodrigue Nino Nganzi

6. Camair
Une gabegie de haut vol La défunte compagnie camerounaise reste dans les mémoires comme l’échec cuisant d’un symbole de grandeur et d’orgueil national. 1000 employés dans la rue, des milliards engloutis. La Cameroon Airlines naît en 1971, après la sortie du Cameroun de l’actionnariat de la défunte Air Afrique. Avec un capital initial de 1,5 milliard de francs CFA, la Camair avait pour mission d’exploiter les droits de trafic aérien internationaux du Cameroun et d’assurer le transport aérien civil des passagers, bagages, fret, poste et colis postaux. C’est le symbole d’un peuple fier et d’un chef de l’Etat orgueilleux de la puissance montante de son pays.
Ses avions, notamment le Boeing 747 Combi, sont considérés comme la onzième province du Cameroun. En succédant à M. Ahmadou Ahidjo, M. Paul Biya hérite d’une Camair qui vole bien et haut. Mais tout ceci va virer au crash. De 1995 à 2006, la Cameroon Airlines (Camair) a usé pas moins de cinq directeurs généraux et administrateur (Samuel Minko, Cyrille Etoundi Atangana, Yves Michel Fotso, Dakayi Kamga, Ngamo Hamani), pour empêcher sa descente aux enfers. Mais même le purgatoire de l’administration provisoire n’a pas empêché la damnation de la Camair, à cause de nombreux dérapages de gestion.
A preuve, M. Ngamo Hamani, le dernier manager de l’entreprise, est actuellement incarcéré parce que soupçonné de détournements des fonds de l’entreprise. En outre, les retards de la compagnie, par exemple, devenus légendaires lui avaient valu le surnom «d’Air peut-être». Sureffectif, utilisation abusive de la Cameroon Airlines par l’Etat, retard, surpoids des bagages… l’entreprise fonctionne comme une grosse épicerie moderne. Pendant ce temps, sa flotte d’avions ne cesse de se rétrécir au point où en juin 2003, la Camair n’a même plus d’avion mais continue d’employer près de 1000 personnes. Ce qui a eu pour effet de creuser davantage son déficit déjà évalué à plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. Pour stopper la saignée, des experts préconisent la liquidation de la Cameroon Airlines Finalement, la création en parallèle de la compagnie Cameroon Airlines Company (Camair Co), par décret présidentiel du 11 septembre 2006, vient de facto mettre un terme au processus de scission - liquidation.
Le licenciement des 882 employés doit coûter 22 milliards de F CFA, selon le cabinet Bekolo & Partners. Les dettes de la Camair sont estimées à 100 milliards de F CFA, notamment vis-à-vis de l'Agence internationale du transport aérien (Iata), qui retire le certificat de transport à la compagnie, le 23 mai 2006. Le Cameroun a perdu sa souverainté dans les airs. Le dernier avion de la Camair, Le Dja, est garé à Douala depuis le retour d’une révision en Irlande. Il attend.
Par Sylvain Andzongo

7. Fogape - Crédit agricole
Les emprunteurs n’étaient pas obligés de rembourser Le Fonds d’aide et de garantie aux petites et moyennes entreprises (Fogape) et le Crédit agricole servaient des crédits qui n’ont jamais été remboursés.
Tout avait été taillé sur mesure pour la réussite des opérations. Le Fogape contribuait à la création des petites et moyennes entreprises (Pme) de divers secteurs. Pendant que le Crédit agricole du Cameroun boostait les Pme du secteur agricole. Pourtant, tous ces deux établissements n’ont pas atteint les objectifs à eux fixés. A sa création par décret du 13 juin 1984, le Fogape devait apporter un concours financier et technique aux petites et moyennes entreprises nationales. Il pouvait accorder sa garantie aux crédits et aux engagements consentis aux Pme par les banques et établissements financiers, prendre des participations au capital des Pme, consentir des prêts participatifs et des prêts directs pour l’acquisition des matériels et équipements, financer des besoins en fonds de roulement, etc. Le promoteur devait contribuer à 20% des besoins.
Mais, le non remboursement des créances a érodé les capacités financières du Fogape et entraîné sa chute. Comme le Fogape, le Crédit agricole du Cameroun, créé en 1990, a connu une fin tragique. La banque avait pour principale mission l’octroi des crédits aux particuliers aux fins de création des Pme pour booster le domaine agricole. Le scénario du Fogape s’est répété. La banque d’Etat a consenti des crédits, défiant toutes les normes prudentielles. Le Crédit agricole est en liquidation depuis 1999. Dans un cas comme dans l’autre, les dérives de gestion du top management et les prêts consentis à des personnes qui ne les méritaient pas ont précipité la chute de ces deux institutions. La liste des débiteurs du Crédit agricole indique à suffisance la qualité de ceux qui y bénéficiaient des crédits, au détriment des acteurs du milieu agricole. Le scandale de sa faillite a impliqué un nombre considérable de personnalités allant des politiques aux hommes d’affaires.
La facture se chiffrait à plusieurs dizaines de milliards de francs parties en fumée ou octroyées à des débiteurs devenus insolvables. La fermeture du Fogape a désagrégé une bonne partie du tissu des Pme, entraînant un sévère chômage. L’Etat paie encore la note de l’échec de ces deux structures. Actuellement, les opérateurs économiques font face à des contraintes qui les obligent à apporter plus de 50% des besoins financiers avant de se voir octroyer des prêts par des banques. Les agriculteurs ont du mal à financer leurs projets. La production agricole stagne ou a regressé dans presque tous les domaines, lorsque l’agriculture est considérée comme un secteur fortement porteur de croissance. Les multiples plans de relance adoptés, y compris le plan d’urgence pour répondre aux émeutes de la faim, échouent faute de financement. L’Etat même hésite à mettre sur pied une nouvelle banque agricole et une autre de soutien aux Pme.
Par Marie Danielle Moussi

8. Caisse d’épargne postale : Un si beau gâchis 800 000 déposants.
Une épargne de plusieurs dizaines de milliards de francs CFA. Une des meilleures couvertures nationales. Tout s’écroule en 2004. La Caisse d’épargne postale du Cameroun (CEP) n’aura pas longtemps lutté pour sa survie. C’était « Le Titanic » : grandiose et insubmersible. Il n’y avait pas de plan B, parce qu’on était sûr du plan A. Du liquide à gogo et à tout moment.
L’épargne de 800 000 déposants qui avaient entièrement fait confiance à cette caisse adossée sur le Trésor public. Elle soutient la belle époque des Postes et Télécommunications avec un budget annexe et des salaires qui échappent aux baisses décidées par le gouvernement en 1993. L’Etat en difficulté plonge le premier la main dans la Caisse d’epargne postale (Cep) et se sert goulûment pour régler des engagements n’ayant aucun rapport avec le service de l’épargne postale. Tant que cela n’est pas su, tout va bien. La réforme du secteur postal de 1999 passe par là sans rien améliorer à la situation.
En 2003, la pompe à fric s’assèche, les caisses de la Cep sont vides. Le vent de panique qui s’empare des épargnants fait le reste. Les demandes de retrait affluent, l’offre est mince. On frise l’émeute. Les clients nagent en plein cauchemar. La Cep n’est pas une institution comme les autres, c’est la naque des pauvres, celle qui a collecté les dépôts des couches les plus vulnérables de notre société. Elle a accueilli tous les déçus du système bancaire et conservé les dépôts de nombreuses tontines, associations, groupes d’initiative commune ou de Pme. Le choc est largement partagé. Candidat à la présidentielle de 2004, M. Paul Biya parle de la recapitalisation de la Cep, mais c’est simplement une promesse électorale. 800 000 épargnants, c’est 800 000 électeurs. La dissolution de la caisse d’épargne intervient donc inévitablement en 2004. A la place arrive la Campost.
Qui n’a jamais reconstitué l’image d’Epinal de sa dévancière. Les caisses n’ont pas retrouvé tous leurs moyens et on ne sait toujours pas si l’Etat est le seul responsable de l’échec de la Cep. Des audits réalisés par le cabinet canadien Tecsult, dès sa prise de fonction en 2007, a révélé que de gros crédits n’avaient pas été remboursés, à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs CFA pour certains clients. Dans son cahier de charges, Tecsult devait créer une filiale bancaire à la Campost. Nouvel échec. Depuis, les clients sont allés voir ailleurs. Sauf ceux des zones où seule la Campost peut collecter et conserver l’épargne. La crise de confiance n’est pas terminée, les bas de laine ont été ressortis. C’est le règne de la thésaurisation.
Par Michèle Ngosso Wandji

9. Dsrp
Une pauvre stratégie sans croissance Des centaines de milliards de francs CFA dans les secteurs sociaux sous le prétexte de la lutte contre la pauvreté. Un vrai tonneau de Danaïdes, qui n’a pas amélioré les revenus des populations pauvres. C’était le remède, importé de Bretton Woods, pour combattre les effets néfastes de la longue période d’ajustement structurel.
Mis sur le banc des accusés, le Fmi et la Banque mondiale consentent que de nombreuses ressources issues de l’annulation de la dette des pays pauvres aillent non plus uniquement à soigner des indicateurs macroéconomiques, mais aussi directement dans les villages et les villes. Il faut aller combattre la pauvreté où elle se trouve. Le gouvernement camerounais se jette sur le nouvel os et le ronge jusqu’à la moelle. Avec l’atteinte du point de décision de l’initiative Ppte en 2000, qui libère environ 217 milliards de francs CFA au bénéficie du Cameroun, des émissaires parcourent le pays pour des consultations populaires. L’idée est de demander aux pauvres ce qu’il y a de mieux pour eux en vue d’une sortie du sous-développement.
D’éminents professeurs d’économie font partie des délégations, où c’est désormais les populations qui choisissent les priorités de développement. Partout, les problèmes soulevés sont les mêmes : les routes, l’électricité, l’eau, les écoles, les hôpitaux, les centres de formation… Ce sera la quintessence du document de stratégie de réduction de la pauvreté (Dsrp), finalement adopté en 2003. L’Etat injecte donc plusieurs centaines de milliards de francs dans la construction des ces infrastructures sociales. Son raisonnement est simple : ces chantiers vont produire sur leur lieu d’implantation d’importantes ressources et des emplois. Et tout le monde sera content. Les choses ne se passent pas exactement de cette façon. Résultat : des écoles sont construites où il n’y a pas d’élèves ou d’enseignants, les entreprises exécutantes viennent des villes et lèsent la main-d’oeuvre locale. À cela s’ajoutent la mauvaise exécution des prestations et les détournements de fonds.
Dans la discrétion, le gouvernement, qui attendait des points de croissance à travers la construction des points d’eau et des hôpitaux, se rend compte de l’échec du Dsrp à relever les revenus des populations. A la faveur d’une autonomie dans la formulation de sa politique économique, le Cameroun vient de rendre public le document de stratégie pour la croissance et l’emploi (Dsce), qui est le nouveau cadre de référence de l’action gouvernementale. Le gouvernement met l’accent sur les investissements dans les secteurs porteurs de croissance, qui permettront de générer des emplois. Une plus grande ambition, qui tourne la page du Dsrp, où le pays a perdu près de dix ans et de centaines de milliards de francs CFA.
Par Arthur L. Mbyé

10- CAN
Un demi-siècle de passage à vide Le Cameroun est incapable d’accueillir une compétition de football d’envergure depuis la huitième Coupe d’Afrique des nations (Can) en 1972.
Malgré des victoires engrangées sur la scène internationale par l’équipe nationale du Cameroun, les Lions indomptables, notamment quatre coupes d’Afrique (1984, 1988, 2000 et 2002), une médaille d’or olympiques en 2000 et six participations à la coupe du monde de football (1982, 1990, 1994, 1998, 2002 et, bientôt, 2010), la qualité des infrastructures sportives au Cameroun reste préoccupante. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement la qualité, c’est aussi devenu la quantité. Le pays des Roger Milla, Samuel Eto’o, Oman Biyick, Théophile Abéga, Thomas Nkono, Joseph Antoine Bell…, présente un visage infrastructurel pathétique, en tout cas ingrat en rapport avec ce que le football lui a apporté.
Les stades de Yaoundé et de Douala, construits pour de la huitième Can en 1972, il y a donc 37 ans, ne répondent plus aux normes internationales : absence d’Internet, de téléphone ou de fax, d’eau, éclairage caduc, cabine de reportage exiguë, toilettes non fonctionnelles, vestiaires délabrés, etc. Le stade de Garoua, bien qu’opérationnel depuis 1980, n’a malheureusement pas vu ses travaux s’achever. Aussi toutes les velléités des ministres de Sports successifs du pays d’obtenir l’organisation du CAN ont été sacrifiées à l’autel du dénuement infrastructurel en matière de stades de football.
Face à ce constat, le ministre de l’Economie, M. Louis Paul Motazé, et l’ambassadeur de Chine au Cameroun, M. Huang Changqing, ont signé le 5 novembre 2009, quatre accords de prêts, dont un porte sur le financement de la construction de deux stades de football, d’une capacité de 15.000 places chacun, à Limbé et à Bafoussam. Avec un délai prévisionnel de réalisation de 40 mois, ce projet dont le coût s’élève à 33,8 milliards de FCFA, constitue la 1ère partie du Programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis). Ce projet, à sa réalisation, permettra au Cameroun de disposer de cinq stades capables d’accueillir une grande compétition internationale de l’envergure d’une coupe d’Afrique des nations. Le rêve d’organiser une Can pourrait se concrétiser aux alentours de 2016-2020. La Confédération africaine de football ayant déjà confié les éditions de 2010, 2012, et 2014, respectivement à l’Angola, Gabon- Guinée Equatoriale et la Libye. Le Maroc, positionné pour 2016, serait alors un challenger sérieux. Autant dire que ce n’est pas demain la veille.
Par Jean Robert Fouda
© Source : Repères, camer be

Cameroun: Le pouvoir dictatorial de Paul BIYA doit libérer Jean Bosco Talla

Après 27 ans de pouvoir, Paul biya s'exprime toujours par la violence


Le journaliste Jean Bosco Talla, Directeur de Publication du Journal Germinal est en détention dans les locaux du SED à Yaoundé, depuis le Jeudi 10 décembre, pour «Outrage au Président de la République et propagation de fausses nouvelles».
Ce n’est pas la première fois que Jean Bosco Talla est confronté à la répression du régime dictatorial de Paul Biya.

En 2007, alors qu’il enquêtait sur l’enrichissement illicite des dignitaires du pouvoir corrompu de Yaoundé, JB Talla a été enlevé à Zoétélé, menotté, les yeux bandés et transporté dans le coffre arrière d’un véhicule et conduit à Douala. Pour rappel, les informations ainsi recherchées par Jean Bosco Talla étaient fondées et ont pu servir au rapport sur les biens mal acquis rédigés par l’ONG CCFD.

En juillet 2009, J. B Talla avait reçu des menaces très explicites de mort, après la publication de ce rapport de la CCFD qui accusait Paul Biya et les membres de sa famille biologique de posséder des biens mal acquis en France. Mr Talla avait alors été accusé par les thuriféraires du régime antidémocratique de Paul Biya, d’avoir fourni de «fausses informations» à l’ONG française.

Le 03 décembre 2009, suite à la parution du No 46 du Journal Germinal, le journaliste J. B. Talla a de nouveau reçu des menaces d’un haut cadre du régime qui lui a balancé les propos suivants: « Faites très attention à ce que vous écrivez parce que vous pourriez connaître le même sort que celui qui a été réservé à la "Princesse"», (NB: La «princesse», sœur cadette du «feyman» (escroc) Donatien Koagne, a été retrouvée égorgé à son domicile, au quartier Santa Barbara à Yaoundé, il y a deux ans !). Toujours dans cette journée du 03 décembre, un autre dignitaire du pouvoir de Yaoundé a déclaré à Mr Talla «faites très très attention car vos éditoriaux dans Germinal sont hautement subversifs et sont de véritables appels à la révolution contre le régime».

Il est donc très évident que Jean Bosco Talla est un journaliste dont les écrits dérangent le pouvoir liberticide de Paul Biya.
Face à un régime criminel habitué depuis 27 ans à maquiller en faits divers les plus cocasses, les assassinats politiques des Camerounais et des étrangers (braquages dans la rue, accident de la route, affaire de mœurs, etc.), les menaces de mort contre Jean Bosco Talla méritent toute l’attention des Organisations nationales et internationales de Défense des Droits Humains et de tous les femmes et femmes épris de liberté. Le CODE les appelle ici à ériger de fermes condamnations et de vives protestations contre ces atteintes répétées à la liberté d’expression et à ces pratiques scélérates du régime barbare de Paul Biya.

Le CODE dénonce le harcèlement dont est victime le journaliste Jean Bosco Talla et exige sa libération immédiate.

Le CODE demande aussi que les auteurs des menaces de mort à l’endroit de Mr Talla soient démasqués et traduits devant les tribunaux.

En tout état de Cause, nous tiendrons Paul Biya en personne, responsable de toute atteinte à la sécurité physique du journaliste Jean Bosco Talla, dont le seul crime est d’avoir fait sérieusement son métier de journaliste.

Fait à Paris, ce 13 décembre 2009

Pour le Comité de Coordination du CODE,

Tene Sop Moise Essoh
Secrétaire à la Communication Secrétaire Exécutif

Cameroun : Menaces de mort contre le Professeur Agrégé jean GATSI


Les deux loubards de service identifiés


Il faut dire la vérité aux camerounais. Les évènements dont je suis victime ces derniers temps sont l’œuvre du pouvoir BIYA qui organise et laisse faire faire à leur guise des individus au passé douteux pour destabiliser la science et corrompre l’opinion.Je publiais dernièrement un article pour montrer comment le jeune garçon qui s’était acharné sur mon honneur avait été crapuleusement manipulé à cette fin ignoble. Les commanditaires ont exploité sa vulnérabilité psychologique (le jeune se retrouve aujourd’hui au département psychiatrique de l’hôpital Laquintinie à Douala), pour l’encourager à commettre toutes les exactions dont il a été l’auteur dans cette semaine trouble. Les auteurs directs de ce plan ignoble sont déjà identifiés. Il s’agit de deux individus au passé douteux. Je tairais leurs noms, car ils sont d’une célébrité tellement triste que je ne leur ferais pas l’honneur de les mentionner. Mais ils se reconnaîtront par les traits que je vais exposer ici.

Ils ont en commun de promouvoir la fraude à grande échelle au sein de l’Université de Douala, à la faculté des sciences juridiques et politiques en particulier. Leur rancœur vient de ce que le réseau mafieux de vente de notes, qui leur procurait un chiffre d’affaires d’à peu près cinq millions chacun par semestre, a été démantelé par le nouveau Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois, et les gens de la haute administration de l’Université qui les soutiennent aujourd’hui savent qu’ils ont toujours eu des problèmes avec les Doyens successifs de la Faculté pour ce genre de Pratiques. Ils sortent d’ailleurs d’une période de trois ans de suspension des fonctions d’enseignant, pour fraude aux examens.Incapables de produire le moindre travail scientifique pour changer de grade à l’Université, ils justifient leur stagnation promotionnelle en accusant les autres de tous les maux. Habitués qu’ils sont à acheter tout, ils croient pouvoir acheter même les grades qui sont le fruit de l’apport scientifique. Rien n’y fait justement car de temps en temps, la science sait être objective.

L’un, éternel Assistant, aura fait tous les métiers de ce monde qui ont tout sauf un rapport avec l’enseignement. En effet, de couturier, il a longtemps exercé comme marabout, manipulant aisément formules incantatoires, potions magiques et autres écorces hallucinogènes. L’on comprend que le langage de secte, incantations et bougies rouge lui soit familier. L’on se souvient d’ailleurs qu’il a tenté avec son acolyte de passer le concours d’Agrégation avec une canne magique. A se demander comment il a procédé, après son service de marabout notoirement connu, pour se retrouver contractuel aux impôts. Il en sera d’ailleurs très vite chassé pour vol (les habitudes étant têtues). Il se lance donc dans les études supérieures. Après un doctorat douteux, qui lui permet néanmoins d’être recruté comme assistant (premier grade d’un enseignant du supérieur), il n’a jamais pu glaner le moindre autre grade. Il faut d’ailleurs signaler qu’il vit avec l’état civil de son petit frère décédé très jeune dont il porte le nom et l’âge aujourd’hui. Ces antécédents de thaumaturges font surtout qu’il est surtout accusé dans son village d’avoir donné la mort de ce parent pour se substituer à lui. Vu sa cupidité, sa voracité, une telle éventualité n’est pas à négliger. Il semble que la consommation prolongée des écorces et une escroquerie aggravée lui ont coûté toutes ses dents. Aujourd’hui, il est obligé d’arborer un appareil dentaire.

L’autre, un chargé de cours retraitable, répercute sur son entourage ses déboires sentimentaux. Ce sexagénaire, qui n’assume pas son âge, a justement un lourd passé trouble. En effet, ses problèmes remontent au temps de sa jeunesse estudiantine où il se payait les bonnes grâces d’une jeune magistrate, qu’il envisageait d’épouser. Mais son rêve dut très vite être abandonné car avec sa paresse habituelle, il n’arrivait pas à offrir à la jeune diplômée de l’ENAM, l’objet de ses rêves : un mari bardé d’un Doctorat d’Etat. Elle le quitta pour un autre plus ambitieux. Il faut dire le chemin de la Thèse d’Etat a été difficultueux pour le chargé de cours. L’individu se complaisait, avec un DEA qui lui avait valu un recrutement à l’université, à faire du commerce des notes pour s’enrichir et éblouir les jeunes filles. Il oublia ainsi l’essentiel : faire une Thèse d’Etat. Quand il s’y résolut, ce fut avec la pression d’un maître, le regretté Pr. RGN, contre qui il n’hésita pourtant pas à conspirer aux derniers moments de sa vie à l’université. Remarquons tout simplement que le départ de sa femme diplômée l’affecta tel qu’il devint farouche et revanchard comme s’il avait été victime de conspiration au même titre que ses nombreuses victimes. Aujourd’hui, il se console auprès d’une call boxeuse qu’il n’est même pas fichu de respecter, puisqu’il l’insulte tout le temps et partout où cela lui plaît : c’est sa nature !

Voila brossé le portrait des deux lugubres personnages qui s’attaquent à un Agrégé pour le compte du pouvoir dictatorial de Paul BIYA. Leur stratégie démontre leur faiblesse, car ils n’osent pas m’attaquer de face. Comme à leur habitude, ils préfèrent corrompre pour atteindre leur but. Seulement cette fois, ils ont démontré le plus haut degré du cynisme en se servant d’un enfant qui plus est, ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Et ils se disent juristes, enseignants dans une faculté à côté de nous autres ! Jugez-en vous-même.
© Pr. Jean GATSI, Agrégé des facultés de droit, Université de Douala - Cameroun

Cameroun : Menaces de mort contre un Professeur Agrégé à cause de ses opinions politiques


Pr. Agrégé Jean GATSI : « Je suis plus que jamais prêt à payer le prix de la liberté »


Tient-on tant la vérité en horreur au Cameroun ? Jusqu’où irait le régime de Paul BIYA pour opprimer la liberté ?En tout cas, les évènements de cette dernière semaine me montrent à quel point le pouvoir dictatorial de Paul BIYA est prêt à tout, même sacrifier les jeunes innocents pour éteindre le combat de la liberté ou du moins le couvrir d’opprobre. Figurez-vous qu’ils n’ont pas hésité à exploiter la vulnérabilité d’un étudiant d’à peine 23 ans pour le pousser à médire de moi, à me saboter sur le campus, en me traitant d’homosexuel et d’adepte d’une secte dangereuse. Ils s’attendaient ainsi à une réaction violente de ma part, mais rien n’y a fait. Préparé que je suis à ce genre d’ignominies, je suis resté égal à moi-même et le scandale qu’ils ont projeté a été évité sur le campus.
La réalité est que comme "le critère de réussite dans leur régime est justement le sectarisme à outrance, l’homosexualité et toutes les déviances que vous pouvez imaginer", toute personne qui réussit doit, pour eux, forcément passer par là. Convaincus sont-ils qu’en verrouillant le système, ils contrôlent tout, toute progression dans ce système primitif devrait notamment passer par leur conditionnalité. Mais Monsieur BIYA et sa clique ont oublié une chose : ceux qui se font prendre à leur piège sont évidemment des gens naïfs, assoiffés de pouvoir, d’honneur et de luxe. Cela va de soi, à partir du moment où la population est en proie à une psychose leur tenant pour modèles les gens en vestes roulant dans de grosses voitures habitant de très belles maisons même s’ils ne peuvent pas justifier l’origine de leurs revenus. Ils ont oublié que "le vent de la liberté et de la vérité souffle toujours à contre-courant de toutes les conspirations de ce monde". Sans quoi, l’apartheid n’aurait jamais pris fin en Afrique du Sud, le racisme en Amérique n’aurait pas connu l’apaisement que nous observons aujourd’hui, pire l’esclavage n’aurait pas été éradiqué.Face à ma détermination, ils n’ont d’autres armes que la délation, la calomnie, le sabotage. En effet, après que j’ai bravé leurs menaces de mort tout au long de la semaine précédente, ils ont monté un enfant de la faculté pour jeter le discrédit sur moi. C’est bien ridicule ; ils auraient en bon stratèges qu’ils se targuent, pu imaginer quelques chose de vraisemblable pour m’ébranler. De toute façon, je suis Agrégé et ma détermination n’a d’égale que le prestige de ce titre compétitif. "Si les menaces de mort, les agressions tant langagières que physiques dans la rue n’ont pu me faire reculer, ce ne sont pas des soubresauts aux arrières plans poltrons qui y arriveront". Monsieur BIYA et ses acolytes s’en sont rendu compte ; ils ne peuvent m’affronter directement. Mais qu’ils le sachent désormais, ils m’ont rendu la peau plus dure que celle d’un crocodile.Au fait, peut-on être pardonné de céder au chantage, au mensonge, à la calomnie, au sabotage, aux menaces de mort, au risque de trahir la science, la vérité et la liberté ? Que non, NON ! De toute façon, je n’abandonnerai pas le combat que je me suis assigné pour ces idéaux, porteurs de réconfort à l’égard de cette jeunesse manipulée, martyrisée et sacrifiée.
Je l’ai dit dans une précédente publication, le dessein de ce pouvoir n’a jamais été noble pour le Cameroun. Il se résume à deux mots : d’une part, enrichir les membres de sa tribu ou les camarades politiques, d’autre part se servir du peuple pour arriver à ses fins. Dans ce système, la vérité est un poison qui tue lentement les démagogues.
J’ai choisi le combat pour la liberté, pour la libération de la "jeunesse séquestrée dans les geôles macabres d’un système corrompu, tribaliste et dépravé". Tout cela choque et je m’en rends compte chaque jour. Mais tout cela n’est rien, comparé aux idéaux que je défends. En s’attaquant à moi par les méthodes mises en place cette semaine, le régime dictatorial de Paul BIYA montre ses limites, sa faiblesse. Pour ce que tu fais, Monsieur BIYA, "tu n’es qu’un lâche", et pour ta gouverne, sache que "je suis plus que jamais prêt à payer le prix de la liberté".
© Pr. Jean GATSI, Agrégé des facultés de droit, Université de Douala - Cameroun

Cameroun : L'article à problème de Jean Bosco Talla



Paul Biya serait-il ou aurait-il été homosexuel ?


Nous vous proposons ici un des articles publies dans le n° 46 de Germinal date du 3 décembre 2009, articles qui seraient à l’ origine de l'interpellation de Jean-Bosco Talla, le Directeur de Publication de l'hebdomadaire Germinal.


Selon le "Petit ami" de Paul Biya, Ebale Angounou, auteur de l'opuscule Sang pour Sang, le pacte secret entre Ahmadou Ahidjo et Paul Biya est un rapport sexuel homosexuel. De sorte que si le bénéficiaire de la mesure vient à trahir ou à violer les bases de ce pacte, il mourra. Il voudrait démissionner de ses fonctions de président de la République. Mais il n'est pas facile de renoncer absolument au pouvoir, après l'avoir exercé pendant près d'un quart de siècle, de manière totalitaire. Il y a toujours quelqu'un qui vous force à revenir. Alors, il lui est venu dans l'idée de s'assurer une garantie; quelqu'un qu'il laisserait à sa place, et qu'il manipulerait à sa guise, en sorte qu'à travers cette personne, il continuerait d'exercer le pouvoir, considérant qu'il se sera juste retiré physiquement. C'est qu'il doit avoir de sérieuses raisons pour démissionner, car manifestement, rien ne l'y contraint. Cependant, il semblait y avoir une urgence. Certes, çà et là, on évoque des raisons de santé. Mais le Président Ahidjo est un homme de solennités, un homme à suspens, événementiel. Il aime créer la surprise, et sait lui donner un cachet particulier. Il lui eût été facile de positionner un tout autre successeur, en nommant un nouveau Premier Ministre, et démissionner ensuite. Suivant les mécanismes de la Constitution, le nouveau Premier Ministre qui succéderait à la tête de l'État. Entre le Président et son successeur, il se passa quelque chose de très profond: un pacte. Car, Ahidjo voulut s'assurer la fidélité de Biya. Or, Ahidjo était franc-maçon. Et Paul Biya lui avait été recommandé par Louis Paul Aujoulat. Ce parrain de Paul Biya était lui-même franc-maçon, une puissante confrérie qui agit efficacement en milieux politiques. A son retour de France où il a suivi de grandes études, le jeune Paul n'est pas tout à fait imbu des réalités et pratiques en cours en Afrique, qui demandent qu'on se compromette lorsqu'on veut s'intégrer dans les hautes sphères du pouvoir. Le fait est que, on ne peut pas faire certaines choses, sans faire certaines autres choses. Paul Biya est né le 13 février 1933 dans un village appelé Mvomeka'a, arrondissement de Meyomessala, département du Dja et Lobo, au sud-Cameroun. Il obtient brillamment un baccalauréat en 1956, au lycée Général Leclerc à Yaoundé. L'ancien séminariste d'Akono et Edéa s'envole alors pour Paris où il suivra ses études supérieures, au lycée Louis-Le-Grand, à l'université de Paris-Sorbonne, à l'institut d'Études politiques et à l'Institut des Hautes Études d'Outre-Mer.[…] De retour au pays en 1962 avec Atyam Jeanne Irène, une sage-femme originaire d'Akonolinga, qu'il a rencontrée puis épousée à Paris au début des années 60, il va commencer un riche parcours professionnel en pente ascendante, soutenu auprès d'Ahidjo par le docteur Aujoulat. En octobre 1962, il est nommé chargé de missions à la présidence de la République ; en janvier 1964, il est directeur du Cabinet du Ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture. En décembre 1967, il est fait directeur du Cabinet civil du président de la République, pour devenir en 1968, le Secrétaire Général de la Présidence de la République. En juin 1970, il est ministre d'État, confirmé aux mêmes fonctions. En 1975, il est nommé Premier Ministre de la République unie du Cameroun. Ahidjo, pour démissionner de ses hautes fonctions de président de la République, se soumet à ce calcul et cette précaution politiques qui consistent à placer comme successeur, un inconditionnel, qui lui obéirait à l'oeil et à la baguette. Ainsi, non seulement il se met à l'abri de quelques désagréments, mais en outre, l'influence qu'il exercerait sur son successeur lui permettrait d'orienter le cours de la vie du pays. Mais qui donc va être l'homme du Président ? Membre de la Franc-maçonnerie, Ahidjo appartient aux cercles initiatiques. En conséquence, il sait sur quelles bases lier quelqu'un. Or, son Premier Ministre lui semble d'évidence l'homme de la situation : il réunit tous les critères nécessaires I de par son parcours, il peut valablement le relever aux fonctions présidentielles et de par sa psychologie, il ferait une bonne marionnette. Car, Ahidjo croit avoir en face de lui un lâche, un timide, discret et effacé, incapable de prendre ses responsabilités à proprement parler. C'est la personne idéale en matière de manipulation. A travers lui, Ahidjo compte pouvoir intervenir dans les grandes décisions du pays, bien que n'étant plus officiellement aux affaires. Mais le tout n'est pas là. Il faudrait que Paul Biya prenne pleinement conscience de ce qu'il est et demeure un instrument ; il faudrait qu'il sache que s'il est porté à la tête de l'État, il devrait le considérer comme une faveur particulière du Président Ahidjo, et lui en être forcément reconnaissant. Car, d'autres personnes, dans le pays, dotées d'une plus forte personnalité, auraient pu être prisées par le chef de l'Etat, à l'instar d'Ayissi Mvodo, d'Eboua Samuel etc ... Le président a eu des critères subjectifs et non objectifs, pour marquer sa préférence sur Paul Biya. La Constitution, le Président Ahidjo pouvait la faire et la défaire sans rencontrer la moindre opposition. Il aurait pu disposer autrement que du Premier Ministre en matière de succession, et personne n'aurait bougé le petit doigt. Il aurait même pu, malgré les dispositions constitutionnelles, nommer ou désigner son successeur, que cela se serait passé sans obstacle. Si bien qu'en laissant les choses telles qu'elles se présentent, il met Paul Biya en position de lui succéder car, telle est sa volonté. Mais ce poste, le futur Président doit l'avoir sous une condition quelque peu saumâtre : un pacte. Il y a alors un rapport homosexuel entre les deux hommes, pour sceller le pacte. Si le bénéficiaire de la mesure vient à trahir ou à violer les bases de leur pacte, il mourra. Et, les bases du pacte sont simples : Paul Biya doit obéissance et soumission à Ahidjo. Cet acte d'homosexualité, Paul Biya ne va pas forcément l'approuver. Mais si tel est le prix à payer pour devenir chef d'État, il accepte de le payer. D'ailleurs, il n'en est pas à son premier. Déjà, fils de catéchiste, il devait fatalement côtoyer et fréquenter les vieux prêtres missionnaires auxquels sa famille s'était liée. Nombre d'entre ceux-ci n'étaient pas indifférents à la beauté et aux allures féminines de l'adolescent, en sorte qu'il fut quelques fois victime des missionnaires pédophiles. Des scandales furent plusieurs fois étouffés par son père qui tenait à ne pas hypothéquer sa carrière de catéchiste à laquelle il devait tout, et qui lui valait au moins le privilège d'être proche des missionnaires blancs. De nombreux avantages en découlaient. […]
Source, Sang pour sang, Yaoundé, Sphinx, Editions, 2001, pp 7-8. Via Germinal n°46 du 03 Décembre 2009".

CAMEROUN : LE REGIME BIYA VEUT LA MORT D’UN JOURNALISTE


La sécurité à tout prix pour un regime aux abois

(AGA MEDIAS, Douala) L’option d’arrêter le Dp de Germinal et sa probable traduction devant un juge pénal, pour une probable condamnation à des peines à la fois pécuniaire (amendes dans le cas d’espèce) et privative de liberté (l’emprisonnement que préfigure sa détention actuelle avant même l’ouverture d’un procès alors que le corps du délit présumé n’est plus à rechercher, le document ayant été publié dans le journal est un indicateur suffisant) confirme la volonté de prééminence de la tradition répressive des délits d’opinion par voie judiciaire au Cameroun. Privilège absolu des sécurocrates du régime qui ne veulent point le voir évoluer vers plus d’ouverture et de modernité.
Comment comprendre en effet autrement la gestion actuelle de l’affaire Talla/Germinal et autres moins d’un mois à peine que le Cameroun, ses autorités politiques et gouvernementales en tête, aient achevé de transporter, accueillir, loger et nourrir pendant plus de cinq jours quelque 300 professionnels des médias et spécialistes du droit des médias de l’espace francophone à un sommet qui s’est terminé avec deux résolutions fortes. Notamment, d’une part mettre fin, là où cela persiste encore, au règne de la sanction par les emprisonnements et autres détentions de journalistes d’éventuelles fautes déontologiques et/ou professionnelles ; et d’autre part, s’agissant de la nécessaire régulation des médias et l’exercice professionnel des journalistes, de renforcer les instances d’autorégulation là où elles existent et d’en créer là où ce n’est pas encore le cas. Ce qui apparaissait aux yeux de quelques observateurs comme la preuve de l’ouverture irréversible du gouvernement camerounais dont le ministre de la Communication Issa Tchiroma ainsi que le Premier ministre n’ont cessé d’en magnifier les dispositions d’esprit et l’occurrence ?
Ce qui sera probablement connu dans les prochaines heures comme l’affaire Ministère Public contre Jean Bosco Talla, le Journal Germinal et autres est une indication évidente qu’il ne faut pas trop vite pavoiser dans l’océan camerounais de résistance déterminée des sécurocrates et autres prédateurs de la liberté d’opinion formés et nourris à la surenchère répressive. Où l’on voit qu’alors que le Chef de la Communication présidentielle, Joseph Le, - et probablement le ministre de la Communication Issa Tchiroma et dans une moindre mesure le Premier ministre, sont courcicuités par les entrepreneurs du « tout-répressif ».
En effet, vendredi dernier, au moment où le monde entier apprenait par les médias le quasi-enlèvement du Directeur de Publication de Germinal et sa détention dans ce cabinet de Police judiciaire d’exception qu’est le SED/Yaoundé, dans la tribune publiée le même jour dans divers quotidiens de la capitale, - et probablement préparée plusieurs jours durant vue la délicatesse de la situation- le Chef de la Communication présidentielle, par ailleurs Directeur adjoint du cabinet civil de la Présidence de la république (DACC) qui ces derniers temps avait tenté quelques initiatives pour améliorer les rapports de la Présidence avec les médias nationaux, marquait sa préférence pour la sanction des pairs. A travers une éventuelle saisine par les services présidentiels des instances de régulation (Conseil national de la Communication) et/ou d’autorégulation (Conseil exécutif de l’Ujc à défaut du Conseil Camerounais des Médias, actuellement inactif) existant dans le secteur des médias. Bien qu’il n’exclut pas le recours juridictionnel éventuellement, il apparaissait assez clairement dans sa tribune par les quotidiens Mutations et Le Jour de vendredi 11 décembre 2009 sous le titre « Presse et Professionnalisme : l’urgence d’une reprise en main du métier de Journaliste) que sa préférence allait à la sanction des pairs.
L’arrestation avant tout débat de Jean Bosco Talla semble avoir ruiné cette posture-là relativement moderne, du moins conforme à l’image que le Cameroun tente péniblement du reste, de donner à l’opinion nationale et internationale, notamment celle d’un pays où la divergence d’opinion n’est pas sanctionnée par la prison? Voire Analyse du 14 décembre 2009
PS: AGA MEDIAS est une agence indépendante de nouvelles, d'informations stratégiques et d'analyses. Basée à Douala, son promoteur est Alex Gustave AZEBAZE.

Note de la rédaction de Camer.be ( Dernière minute Up Date)
Selon les dernières informations parvenues ce jour à la rédaction de Camer.be, Jean Bosco Talla Jean-Bosco Talla, le directeur de publication du journal Germinal, placé depuis quelques jours en garde à vue dans une cellule du Sécrétariat d'Etat à la Défense (SED), a été conduit hier dans la nuit (14 décembre 2009 autour de 20h30) à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui où il a été placé en détention très provisoire. Toujours selon notre source M. Talla fera l'objet, "exceptionnellement", d'un procès marathon ce matin au tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé, lequel aboutira, "sur instruction du Palais", à une condamnation sur le chef d'atteinte à l'honneur du chef de l'Etat, M. Paul Biya.
© Source : AGA MEDIAS – camer be