La liberté, rien que la liberté

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jeudi 27 août 2009

PAUL BIYA, UN CORROMPU ?


DE LA CORRUPTION A LA CORRUPTION GENERALISEE

On ne peut s’empêcher de sourire chaque fois qu’on entend un des nombreux courtisans de Paul BIYA, justifier son innocence au motif que: “Paul BIYA ne touche pas à l’argent…”. Vraisemblablement dans l’acception bananière du principe de responsabilité en droit camerounais.




Pourtant, à défaut de le toucher, force est de constater que d’autres personnes le font ou l’ont toujours fait en son nom: soit pour financer son train de vie pharaonique, soit à destination de ses multiples obédiences ésotériques. Et cette réalité là, tout le monde la connaît désormais au Cameroun, comme dans le reste du monde.
Aussi lorsque par exemple, à la fin des années 80 l’intime et prête-nom de Paul Biya, le regretté Albert Cherel Mva Ngomo rackettait les trésoreries des sociétés d’Etat (dont la Société Nationale des Hydrocarbures, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, la Société Nationale de Raffinage, entre autres…) afin de réunir les financements nécessaires à la construction d’un terrain de golf en pleine forêt équatoriale à Mvomeka’a, Paul Biya n’était évidemment pas au courant. Pourtant il en a profité et jurera certainement n’avoir jamais rien demandé à aucun des responsables des entreprises publiques sus-citées: ni à Jean Assoumou de la SNH, ni à Pierre Désiré Engo de la CNPS, ni à Bernard Eding de la Sonara….
Quand l’ancien directeur général de la Société Camerounaise de Banque, Robert Messi Messi, vidait les coffres pour financer l’édification d’un palais des mille et une nuit, d’une piste d’atterrissage à Mvomeka’a, et de bien d’autres acquisitions immobilières hors du Cameroun … Paul BIYA Président de la République était visiblement aveugle, sourd et muet, voire estropié d’un ou des deux bras.
Comment était-ce donc possible??? parce que Paul BIYA ne touche pas à l’argent de ses propres mains…
Pas plus que lorsque la «Ceneema» (entreprise publique d’ingénierie agricole) s’est ruinée en mettant tous ses moyens logistiques et financiers à la seule disposition de l’exploitation agricole de Paul BIYA dans son village de M’vomeka’a, notre dictateur propre n’a pas été au courant et n’a surtout rien demandé à Ela Evina, le Directeur Général de ladite structure.
Plus récemment, quand Emmanuel Ondo Ndong, Ex- Directeur Général tout puissant du Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (FEICOM) finançait avec les centimes additionnels communaux, indistinctement les meetings du Rassemblement dit Démocratique du Peuple Camerounais (le parti-État de Paul BIYA), la construction à Mvomeka’a d’un centre commercial et d’un terrain de football ultra-modernes, les caravanes du Cercle des amis du Cameroun (Cerac) et les activités dites caritatives de la première dame du Cameroun Chantal BIYA à travers ses fondations….son époux, Président à vie du Cameroun, n’était toujours pas au courant - puisqu’il ne touche pas à l’argent de ses propres mains.
Et l’on peut multiplier à l’infini les exemples de détournements de fonds publics au Cameroun, à l’usage exclusif de Paul BIYA et de ses proches.
Mais le plus insultant pour l’intelligence humaine, réside certainement dans le compromis tyrannique en vigueur dans ce pays depuis 27 longues années, qui veut que les décideurs publics sont d’abord, sinon exclusivement au service de Paul BIYA et de sa famille, qu’ils se doivent d’enrichir jusqu’à l’imprévisible disgrâce ou «coup de tête».
Ainsi sous la pression bienveillante des bailleurs de fonds multilatéraux, friands ces dernières années d’une apparence de bonne gouvernance au Cameroun…. Paul BIYA peut se targuer de n’avoir jamais touché à l’argent, et sacrifier opportunément à la vindicte populaire ceux de ses plus grands serviteurs….D’autant plus qu’il peut aisément sous couvert de parodies de de procès, les affubler du juron de «voleurs de la république»; sur simple suspicion de s’être servis au passage, donc de s’être enrichis comme lui en le servant ….
Tous ceux-là mériteront donc à jamais le purgatoire éternel au Cameroun; vraisemblablement aussi longtemps que Paul BIYA ne touchera pas à l’argent public de ses propres mains….
C’est cela l’imposture moralisante camerounaise.
© http://enjodi.blog.lemonde.fr/ : Joël Didier Engo

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