La liberté, rien que la liberté

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mardi 22 septembre 2009

DECES DE DEUX PRISONNIERS "EPERVIER" A YAOUNDE



D'autres décès de l'opération "Epervier"


Hamidou Moutapon et Abessolo Eyi René purgeaient des peines de prison pour complicité de détournement de deniers publics.Dans la journée de vendredi 18 septembre 2009, l’ex-chef service des infrastructures au ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), Hamidou Moutapon est décédé à 9h à l’infirmerie de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé. Pour ce co-accusé de l’ex-Minpostel, Mounchipou Seidou, la journée était partie pour se dérouler comme d’habitude. Seule différence par rapport aux autres jours, une réunion à 11h dans la cellule de l’ex-Minpostel pour réfléchir sur une stratégie de défense suite au renvoi de leur affaire devant la cour d’appel du Centre.
Comme il est de coutume à la prison centrale de Kondengui, les prisonniers Vip ont droit à 2h quotidiennes d’exercices.
À son réveil, en attendant la réunion de 11h avec ses anciens collègues désormais co-accusés, Hamidou Moutapon s’est rendu dans une cour de la prison, transformée en terrain, pour y jouer au tennis. À ses côtés, quelques autres ex-ministres et prisonniers Vip, notamment Atangana Mebara et Hubert Otélé Essomba. À la fin de sa partie de tennis, fatigué, Hamidou Moutapon va s’asseoir sur un banc. C’est de ce banc qu’il va s’écrouler au sol, après avoir éprouvé un malaise. Il est immédiatement transporté à l’infirmerie de la prison par Jean Marie Atangana Mebara, Hubert Otélé Essomba qu’accompagnent Dieudonné Angoula. Entre-temps, dans l’attente de la réunion prévue à 11h, Mounchipou Seidou était dans sa chambre, en pleine séance de sport sur son vélo de salon.
À l’annonce du malaise d’Hamidou Moutapon, il va prestement se rendre à l’infirmerie, accompagné de six médecins parmi lesquels certains prisonniers. Malgré les soins prodigués par le corps médical de la prison, Hamidou Moutapon décèdera d’une crise cardiaque, entouré de Mounchipou Seidou, Jean Marie Atangana Mebara, Hubert Otélé Essomba et Dieudonné Angoula. Le même jour dans la soirée, Francis Kemanda Lebule, le régisseur de la prison centrale de Kondengui va autoriser le transfert de sa dépouille mortelle à son domicile au quartier éleveur puis pour Njimban, un quartier de Foumban où il sera enterré. Tous les ex-ministres, ex-directeurs généraux et ex-hauts cadre incarcérés à Kondengui auront cotisé de l’argent pour financer les modalités de transfert du corps. Diplômé de l’Ecole Nationale Supérieur des Travaux Publics en 1996, Hamidou Moutapon est recruté au ministère des Postes et Télécommunications en 1997. Il est chef service des infrastructures. Il est arrêté l’année suivante dans le cadre de l’affaire Mounchipou, une affaire de détournement de deniers publics au ministère des Postes et Télécommunications. Il est condamné quatre ans plus tard.
Un jour avant la mort d’Hamidou Moutapon, Abessolo Eyi René, l’ex-inspecteur général n°1 au Fond spécial d’équipement et d’intervention intercommunal (Feicom) décédait à l’hôpital Jamot de Yaoundé. Il y était interné pour infection pulmonaire. Il purgeait lui aussi une peine de prison à Kondengui, pour détournement de deniers public dans l’affaire Feicom.
© Le Jour : Muriel Edjo (stagiaire)

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