La liberté, rien que la liberté

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samedi 10 octobre 2009

Le fils du dictateur Paul BIYA à la tête du Cameroun ?


Frank BIYA sera-t-i le prochain Président du Cameroun ?


Jamais trois sans quatre. Après la République démocratique du Congo, le Togo et le Gabon d’autres fils de chef d’Etat piaffent d’impatience dans l’antichambre du pouvoir. La formule d’une présidence héréditaire fait désormais recette dans les pays africains. Au Cameroun, la question brûle les lèvres. Frank Emmanuel Olivier Biya succèdera-t-il à Paul Biya ? Personne n’en parle ouvertement, mais tout le monde s’interroge. Assez discret et d'une sobriété légendaire, loin du champ visuel de la politique, le fils aîné du président de la République est différent des autres fils de chef d’Etat, un peu trop présents dans les arcanes du pouvoir. Rien à voir donc avec Jean Sarkozy, Karim Wade, Saïf Al-Islam Kadhafi, Théodoro Obiang Nguéma, Gamal Moubarak….
Il reste loin des affaires d’Etat et semble ne pas être intéressé par le pouvoir. On ne l’a jamais vu s’impliquer dans la gestion des affaires publiques. Absent des campagnes électorales et autres cérémonies officielles, on l’aura uniquement vu aux côtés de son père au palais de l’Unité, lors des visites des souverains pontifes Cameroun. Pour certains analystes, cette ‘’virginité politique’’ savamment entretenue, peut lui servir d’atout majeur. Le fils du père pourrait se présenter, le moment venu, comme un homme nouveau, épargné des scandales politico financiers qui ternissent l’image de toute classe politique actuelle. Dans cette ambiance de batailles en sourdine pour la succession au fauteuil présidentiel, les Biyaïstes s’épient, conspirent et complotent continuellement. Les querelles de clochers devenant récurrentes, il est de plus en plus évident que passer le relais à l’un de ces suppôts peut être un danger pour le Cameroun. Arrivés en politique à coup de décrets présidentiels, ces caciques ayant amassé pour la plupart des trésors de guerres considérables, et qui surtout, se détestent mutuellement, sont à mesure de mettre le Cameroun à feu et à sang si l’un d’entre eux damait le pion aux autres.
Certains observateurs avertis de la scène politique nationale soutiennent à cet effet que, seul un homme neutre peut éviter le cafouillage du ‘’marécage abidjanais’’ au pays des ‘’Grandes ambitions’’. Un homme susceptible de se faire accepter par les différentes factions des Biyaïstes, et, aplanir les divergences. Le casting des potentiels successeurs au magistère est très réduit à ce niveau. Contrairement à Chantal Biya qui ne fait pas toujours l’unanimité dans l’entourage du Chef de l’Etat, Frank Emmanuel Olivier Biya apparaît ici comme un joker. Sa nomination comme conseiller du président ou ministre chargé des missions à la présidence était d’ailleurs au menu d’un entretien discret entre Paul Biya et Cavaye Yeguie Djibril, c’était en mars dernier au bord du Lac Leman en Suisse. Dans certains cercles proches du pouvoir, l’on s’amuse parfois à comparer Frank Emmanuel Olivier Biya à son géniteur de président. C’est le prototype même du chat désintéressé par la souris. Il se met dans la posture de celui qui se laisse porter par l’appel de l’histoire. Il laisse le soin aux autres de prendre des initiatives en sa faveur, et joue à fond sa partition à l’instant indiqué. Des signes avant-coureurs laissent déjà présager que le fils de Jeanne Irène Biya s’attendrait désormais à un avenir ensoleillé. Après une longue période sabbatique, il suit actuellement des cours très accélérés de diplomatie à Genève, après une formation en sciences politiques à Monaco. Dans la même foulée, il apprend désormais à être présent au près de ‘’L’homme lion’’. Le jeune homme fait sa première apparition dans une délégation officielle du Cameroun à l’étranger le 17 octobre 2008.
C’était au dernier sommet de la Francophonie à Montréal au Canada. Lors des derniers séjours du chef de l’Etat en Europe, il aurait rendu visite à son père tous les jours ou presque, s’entretenant parfois avec lui jusqu’à des heures tardives. La dernière visite à Yaoundé, du candidat déclaré vainqueur de la présidentielle gabonaise du 30 août, Ali Ben Bongo Ondimba, est interprétée par plusieurs analystes, comme un signe fort en direction de Frank Emmanuel Olivier Biya, et de toute la nation camerounaise. Le président Biya a déroulé le tapis rouge et rendu tous les honneurs dus à un Chef d’Etat au fils d’Omar Bongo Ondimba, alors que ce dernier n’a pas encore les attributs de président de République. Bien plus, de mémoire d’homme, jamais Paul Biya n’avait accompagné un invité de marque jusqu’à l’intérieur de l’Hôtel Hilton.
Il y a également belle lurette Paul Biya n’avait plus accueilli un chef d’Etat au perron du Palais de l’unité. Pour certains laudateurs, il y a lieu de retenir plusieurs leçons, en plus de celle la plus répandue : ‘’Paul Biya, le nouveau maître de la Françafrique en Afrique centrale’’. Primo, il s’agit de dire à Frank Biya ‘’Yes you can, et, il y aura quelqu’un pour te tenir le bras comme je le fais avec Ali Ben’’. Secundo, la mobilisation de tous les corps constitués de l’Etat, sous une pluie battante, est un message à l’endroit de toute la camarilla au pouvoir : ‘’Habituez-vous à faire allégeance aux fils des chefs d’Etats, c’est des présidents de la République en devenir, Frank est en route’’. Signes des temps ou simples supputations ? Seul l’avenir nous le dira.
Camer be, Jean Calvin Ovono

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