La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

jeudi 1 octobre 2009

Malaise dans les universités camerounaises


Les étudiants des grandes écoles sans chambres


Ils ne sont pas pris en compte par le contrat de bail fixe établi entre le Minesup et les bailleurs.
"Vous êtes étudiante à l’Esstic ? Désolé Mademoiselle, il n’y a plus de chambre ". C’est la réponse d’un bailleur à Sylviane Abessong, étudiante à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic), qui désirait avoir une chambre dans sa mini-cité. Depuis un mois, la jeune étudiante cherche vainement une chambre. Elle affirme que ce bailleur n’est pas le premier à lui répondre ainsi. Et dans ce cas, elle n’est pas la seule. Emery Nguélé, étudiant à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, confie que pour cette année, il avait souhaité avoir sa propre chambre.
« Au téléphone, la première question d’un bailleur c’est : vous êtes étudiant où ? Si l’étudiant répond, à l’université de Yaoundé I, tant mieux pour lui. Au cas contraire, c'est-à-dire si vous répondez : Enam, Esstic, Ecole des postes, Siantou, Université catholique ou toute autre école de formation, dommage. Il y a de fortes chances que le bailleur vous réponde par la négative », explique le jeune homme. Selon Bienvenu Nola, directeur du Centre des œuvres de l’université de Yaoundé I (UyI), et par ailleurs secrétaire permanent de l’antenne locale de la brigade spéciale des loyers des logements d’étudiants, ces bailleurs sont dans leurs droits. Car, les mini-cités construites aux alentours du campus de l’université de Yaoundé I ont été déclarées « Zone de résidences universitaires de Yaoundé I ». Donc appartenant seulement aux étudiants de l’UyI.Issac-Célestin Tcheho, chef de la division de la Promotion du dialogue et de la solidarité universitaire au ministère des Enseignements Supérieures (Minesup), rectifie : « La zone de résidence universitaire appartient aux étudiants des universités d’Etat et grandes écoles associées ». En d’autres termes, tous les étudiants des grandes écoles qui sont sous la tutelle du Minesup ont droit à des chambres. Les autres dépendent de leurs ministères de tutelle. Au sujet de ces derniers, Bienvenu Nola est catégorique. « Je ne réponds que des étudiants de Yaoundé I», déclare-t-il fermement.
Il poursuit en expliquant que si un étudiant d’une grande école ou d’un institut privé supérieur s’engage néanmoins à prendre une chambre dans une zone de résidence universitaire, ce sera à ses risques et périls. Puisque ce dernier n’est pas concerné par le contrat de bail, le bailleur n’est pas obligé d’en respecter les clauses, notamment l’article 12 qui fixe les obligations du bailleur. Entre autres : le respect du taux de loyer conformément à la grille officielle des prix, le bon entretien du bâtiment, de la chambre et des voies d’accès ; les branchements d’eau et d’électricité conformes aux normes en vigueur. L’étudiant étant usufruitier, il ne saurait donc souffrir de tapages diurnes ou nocturnes, d’intervention ou d’interpellations intempestives ou de troubles de jouissance de quelque nature que ce soit de la part du propriétaire. Le directeur du Centre des œuvres de l’université de Yaoundé I conclut que pour que ces étudiants soient pris en compte, il faudrait que leurs directeurs saisissent le Minesup pour l’élargissement des textes.
Sandrine Koumé, Le jour

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire