La liberté, rien que la liberté

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lundi 2 novembre 2009

Cameroun : La disparition d’Ernestine OUANDIE : Un complot du régime de Paul BIYA ?


Le régime dictatorial de Paul BIYA est capable du pire


Quelle surprenante coïncidence qu’en un laps de temps les familles des nationalistes camerounais soient sinistrées. Nous déplorons aujourd’hui la disparition de la fille de Feu Ernest OUANDIE, après avoir été éplorés par l’assassinat de la veuve de Félix MOUMIE. Tout cela ressemble à un complot contre ces nationalistes à la disparition, eux mêmes, desquels, peu de gens du régime en place sont sans reproche. Je ne reviendrais pas sur l’histoire si éloquente à ce sujet mais il est évident que le régime de Paul BIYA pourra difficilement décliner sa responsabilité dans les récents évènements.

En effet, que ces personnes disparaissent en prélude aux festivités du 06 novembre doit susciter quelques réflexions. Se pourrait-il que leur présence ou leur vie gène, si oui à quel titre et qui ? A qui profite leur absence sur la scène en ce moment surtout ? En tout cas, même si l’on pourrait y voir le fruit du hasard ou une main criminelle civile, la responsabilité du gouvernement de Paul BIYA doit être recherchée. C’est à lui justement qu’appartient d’assurer la sécurité de ces valeurs de la nation. Malheureusement, et c’est cela qui me rend sceptique, les noms que traînent ces familles sinistrés sont chargés d’une lourde signification historique.

Le 15 janvier 1971, à 47 ans, Ernest OUANDIE, l’une des grandes dernières figures du nationalisme camerounais, fut tué à coups de feu sur la place publique à Bafoussam par un peloton de tireurs. Il avait au préalable fait l’objet d’un procès factice pour rébellion et trahison, à l’issue duquel il fut condamné à mort. Il avait été arrêté le 19 août 1970 à Mbanga, et soumis à un interrogatoire musclé mené de main de maître par Jean FOCHIVE, alors tout puissant patron de la police.
Avant lui, d’autres leaders nationalistes étaient déjà passés par la trappe du pouvoir, soutenu par la puissance coloniale. UM NYOBE le 3 septembre 1958, Félix Roland MOUMIE le 15 octobre 1960, OSSENDE AFANA le 10 mars 1966.

Peut-être qu’à l’heure actuelle, la lumière est faite sur l’origine de ces odieux crimes, et l’on craignait qu’elle fût déclarée au grand jour. Dans cette dernière hypothèse, l’on pourrait craindre la main silencieuse de la politique du régime dictatorial de Paul BIYA. De toute façon, crime politique ou civil, le gouvernement de Monsieur BIYA fait preuve d’irresponsabilité à l’égard d’une de ses missions régaliennes : protéger ses citoyens. A la vérité, la sécurité des descendants de ces figures emblématiques de l’histoire du Cameroun devrait être garantie. Il se trouve malheureusement qu’au Cameroun les seuls héros de la Nation que l’on consacre sont les camarades politiques du RDPC qui œuvrent pour emberlificoter l’opinion publique avec de faux slogans.
© Pr. Jean GATSI, Agrégé de droit privé et des sciences criminelles, Université de DoualaCameroun

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