La liberté, rien que la liberté

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mercredi 30 décembre 2009

Cameroun : Paul BIYA doit choisir entre l'action et la démission



Lettre Ouverte : Monsieur BIYA, Action ou démission ? A vous d’en choisir !


Monsieur Biya, quand une forte majorité du peuple n’arrive plus à combler ses besoins primaires comme manger, boire, avoir un toit, se faire soigner…Et, que vous semblez être en panne de solutions concrètes dans l’immédiat pour sortir ce peuple de sa misère, la seule solution honorable est de démissionner. Dans un tel contexte de condition de vie inhumaine infligé au peuple camerounais par vos 27 années de règne, l’heure n’est ni au discours, ni aux promesses, ni aux paroles, ni aux mots. L’heure est à l’action. Action ou démission à vous d’en choisir…

Bonjour Monsieur le président,

Est-ce un élan nostalgique qui me pousse à formuler ceci ? Certainement ! Nostalgie d’un pays qui a bercé mon enfance ; ce pays dont « le limon entre dans la composition de ma chair » ; ce pays mien ; ce pays que j’écris ; ce pays que je chante ; ce pays que je pleure ; ce pays que je rêve ; ce pays que « si je ne sais que parler c’est pour lui que je parlerai » ; ce pays lointain pourtant si près et si présent dans mon esprit ; ce pays que je prophétise immensément beau d’y vivre…

En cette période de fêtes de fin d’année plus particulièrement, je me souviens plus que jamais de mes origines, de mes racines, de mon identité camerounaise… Oui ! Les fêtes de fin d’année ont toujours cette quelque chose d’extraordinaire de nous rappeler d’où l’on vient. Et lorsqu’on on vit à mille lieux de notre mère patrie, il est évident que cette dynamite amène à se questionner sur le devenir de son peuple et naturellement conduit à une prise de position. Devant la misère de mon peuple, je ne peux pas rester les bras croisés en spectatrice, car « vie n'est pas un spectacle ».
Aujourd’hui Monsieur Biya, j’élève ma voix pour dénoncer la souffrance de mon peuple perdu dans le silence et l’impasse depuis plus 27 années de votre règne déjà…

La tradition camerounaise se veut que les fêtes de fin d’année ponctuent avec votre discours à la nation. Certainement qu’il est déjà rédigé et enregistré le dit discours à l’heure où je vous écris. Mais, je veux bien vous signifier ce que doit être son contenu puisque les paroles et les mots n’ont plus de place pour atténuer les maux qui minent mon peuple. L’heure est à l’action.

En 27 années de règne monsieur Biya, l’imaginaire collectif du peuple camerounais n’a pour mémoire que des capsules de vos discours. Je peux citer : « les grandes ambitions » ; « la démocratie avancée » ; « les bandits à col blanc » ; « les apprentis sorciers » ; « le bout du tunnel » ; « me voici à Douala » ; « la conférence nationale est sans objet » ; « tant que Yaoundé respire le Cameroun vit »… La liste est longue pourtant, rien de solide annonçant un projet de société à court terme vers un lendemain meilleur dans vos discours.

Aujourd’hui plus que jamais, il me semble que l’heure n’est plus à la projection, aux grandes ambitions, aux promesses, aux rêves, aux mots, aux paroles, aux capsules l’heure est à l’action.

Quand la grande majorité d’un peuple comme le notre croupit dans une misère infernale depuis près de trois décennies, un plan d’urgence doit être mis en application dans l’immédiat.

Les événements de février 2008 semblent ne pas servir de leçon. Pourtant il semblait assez évident que c’était le cri de désarroi d’un peuple face à son incapacité de vivre dignement. Ce peuple si doux, si pacifique, si silencieux, a osé pour une fois exprimer la complexité de son mal être. Ce cri semble pourtant muet. Si muet que près de deux ans rien ne semble pointer à l’horizon comme signe d’un nouveau départ pour une condition de vie meilleure.

Aujourd’hui monsieur Biya, à travers cette lettre, ma bouche se veut être la bouche de ce peuple qui n’a point de bouche. Et comme dirait Aimé Césaire, Je retrouverais le secret des grandes communications à l’aube de votre grand discours au peuple camerounais pour cibler les vraies priorités de mon peuple.

J’attends de votre discours de fin d’année, des éléments de réponses concrètes et efficaces aux maux qui minent le peuple camerounais.

1- Monsieur Biya, plusieurs familles camerounaises n’arrivent pas à manger un repas équilibré par jour. Que proposez-vous aux familles camerounaises comme solution de cette condition de vie inacceptable qui est rendue une norme dans plusieurs familles camerounaises ?
2- Monsieur Biya, plusieurs enfants camerounais ne sont pas scolarisés. A quand la scolarité gratuite aux enfants du primaire ?
3- Monsieur Biya, notre système de santé est désuet. S’acheter une quinine pour plusieurs familles fait partie d’un plan de vie. Est il possible de distribuer des moustiquaires et des quinines de façon gratuite dans les zones à risque ?
4- Monsieur Biya, que dire notre système éducatif ? Quel est votre plan d’action dans l’immédiat pour désengorger ces salles au nombre d’élèves pléthoriques dans tout le système tant au niveau du primaire, secondaire, collégial et universitaire ?
5- Monsieur Biya, le bilan routier des accidents sur les routes camerounaises est très alarmant et très inquiétant. Quelles sont les mesures, qui seront mises en place pour la prévention et ainsi sauver des vies humaines sur nos routes?
6- Monsieur Biya, le chômage au Cameroun atteint un sommet inégalé. Que comptez-vous faire pour favoriser la création d’emplois ?
7- Monsieur Biya, quelle note vous vous attribuez durant vos 27 années à la tête de l’État camerounais ? La réponse à cette question est un indicateur sans faille pour les prochaines élections qui arrivent.

Quand une forte majorité du peuple n’arrive plus pas à combler ses besoins primaires comme manger, boire, avoir un toit, se faire soigner … Et, que vous semblez être en panne de solutions concrètes dans l’immédiat pour sortir ce peuple de la misère, la seule solution honorable est de démissionner. Dans un tel contexte comme celui que vit mon peuple, l’heure n’est ni au discours, ni aux promesses, ni aux paroles, ni aux mots. L’heure est à l’action. Action ou démission à vous d’en choisir.

Monsieur Paul Biya vous avez pris le pouvoir au Cameroun le 06 Novembre1982 à la suite de la démission du Président AHIDJO, premier Président de la République. Depuis lors, il n' y a plus eu d'alternance au sommet de l'Etat. Toutes les élections organisées jusqu'ici ont été systématiquement frauduleuses.

Le cas d’ELECAM un organe indépendant chargé d’organiser les élections prochaines, formé uniquement des membres du Rdpc, qui n’existe d’ailleurs jusqu’à présent que sur du papier, comme le Sénat ou le Conseil constitutionnel, est là pour le démontrer.

Le Cameroun, jadis pays à revenus intermédiaires et reconnu comme tel par les institutions de Brettons Woods, est passé en 2004 dans la classe des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés)

Le Cameroun est devenu un pays où l'insécurité a pris le temps de construire son nid, où les forces dites de l'ordre répriment de façon arbitraire et sauvage tout mouvement de contestation pourtant reconnu par la constitution.

Au Cameroun, les seules manifestations sans autorisation préalable et sans répression sont celles organisées par le RDPC

Le Cameroun a connu aux yeux du monde entier le massacre de plus de 150 jeunes Camerounais par l'armée nationale. Ces jeunes Camerounais assassinés avaient, semble t-ils commis le crime de manifester leur désespérance et leur ras-le-bol dans une société où simplement manger à sa faim ou s'acheter les produits de toute première nécessité relevaient presque des travaux à la sisyphe.

Je ne peux pas finir cette lettre monsieur Biya, sans évoquer mon incompréhension face à la démocratie avancée camerounaise. Peut on incriminer un journaliste parce qu’il a cité une source ? La détention du journaliste Jean Bosco Talla de Germinal me laisse perplexe. Je me rends compte que finalement la démocratie camerounaise est plus avancée que j’imaginais tout simplement.

Monsieur Biya pour 2011 ??? Non merci ! Telle est mon opinion.
A nous Internet ! A nous 2011 !
Félicité Ngadja, S.D.F Canada, La voix du Canada
© Correspondance camer be : Félicité Ngadja

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