La liberté, rien que la liberté

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jeudi 1 avril 2010

Cameroun : Au pays de Paul BIYA, on protège les gendarmes-assassins de jeunes




Brigade de Bandjoun: Qui protège le gendarme assassin de Kamdom Albertine ?


Six semaines après son coup, le gendarme Wakha est libre et affecté a Ambam. L'enquête transportée loin du lieu du crime traîne entre Balambo et Bangou.Dans la nuit du 11 février 2010 aux alentours de 23 heures, Kamdom Kamga Albertine Laure, 19 ans, élève en classe de 1ère D au lycée bilingue de Yom III a Bandjoun a été abattue a bord d'un taxi, non loin de l'hôpital de Mbouo. En effet, le gendarme Chrezantus Wakha, en service à la brigade de Bandjoun a fait mauvais usage de son pistolet et a mis fin a la vie de sa "copine" en lui tirant trois balles dans le dos. Une semaine après le coup, la brigade de Bandjoun a été vidée et démantelée de son personnel. Six semaines après, c'est un silence de cimetière qui entoure l'enquête ouverte pour établir les responsabilités de ce crime de trop. Pour brouiller les cartes, et de source proche de la légion de gendarmerie de l'Ouest à Bafoussam, l'enquête aurait été transportée expressément a la brigade de Bangou et Balambo, a plus de 60km du lieu du crime (a l'entrée de la ville de Bafoussam).

Le corps de la jeune fille abattue a été remis discrètement a la famille pour inhumation le 10 mars dernier, avec interdiction formelle a la pauvre veuve maman de Kamdom Albertine de revendiquer quoi que ce soit. Selon une source de la légion, le gendarme assassin a été affecté dans une brigade de la Vallée du Ntem, a la frontière avec la Guinée, où il exerce sans inquiétude sa profession.

L'adjudant-chef Sone William, alors commandant a la brigade de Bandjoun au moment du crime a été affecté quant à lui à Wum, dans le Nord-Ouest. Les autres gendarmes sont en complément d'effectif à la légion à Bafoussam. Quant à l'enquête, qualifiée aujourd'hui "d'enquête de la honte" a l'Ouest, elle est a la recherche des arguments dans un cafouillage indescriptible, mixé de témoignages et contre témoignages visant à déculpabiliser le gendarme assassin, officiellement reconnu par la mère de la victime comme l'homme qui vivait en concubinage et troublait les études de sa fille. Le taximan à bord du véhicule où était assise Kamdom Albertine lors de l'assassinat serait victime de tous les coups fourrés des commandants des brigades de Balambo et Bangou. Aux dernières nouvelles, on apprend qu'il lui est collé au dos le fait qu'il était en train de transporter un cadavre au moment où le gendarme a intercepté le véhicule.

Pourtant, c'est connu de tous a l'Ouest et particulièrement a la légion de gendarmerie a Bafoussam : "elle a été abattue par son copain le gendarme Wakha piqué par la jalousie, qui a simulé une chasse au bandit qui a abouti a son geste, avant de conduire le taximan et sa copine qui baignait dans le sang loin du lieu du crime". Question : pourquoi les commandants de brigades de Bangou et Balambo sont-ils engages a produire absolument une enquête alors que la vérité se trouve a Bandjoun, au lieu du crime et non dans leur ressort ? A la légion de gendarmerie de l'Ouest, aucun responsable ne souhaite faire allusion a ce dossier, dont les enquêtes se déroulent sur des pistes tortueuses par souci de protéger le gendarme assassin.
© La Meteo : Ousmane Sherif

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