La liberté, rien que la liberté

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lundi 10 mai 2010

Cameroun : Le pays de Paul BIYA devient de plus en plus dangereux



L’installation de l’insécurité au Cameroun


La sécurité s’avère aujourd’hui au Cameroun la chose la moins partagée. On l’a souvent présentée comme l’un des grands piliers du régime de M. BIYA, au travers de la « lutte contre le grand banditisme, la lutte contre la pauvreté ». Mais s’il est vrai que le grand banditisme et la pauvreté sont de vrais fléaux de la République, la lutte acharnée et à grand renfort de marketing gouvernemental que l’on leur fait, élude mal l’insécurité savamment organisée par ce régime, contre les gens d’opinion, les gens de fierté, les gens qui refusent de se laisser corrompre, qui décident de dénoncer, malgré l’état de clochardisation dont ils font l’objet, qui décident de marché la tête haute.

C’est que le régime de M. BIYA a mis en place un système selon lequel le seul modèle de vie qui tienne est celui véhiculé par lui. Vous êtes avec eux et vous êtes quelqu’un même si vous êtes largement et légitiment contesté dans vos actes. Vous n’êtes pas avec eux d’une manière ou d’une autre, et votre vie ne tient plus qu’à un fil. L’idée est de faire des camerounais, dans leur pays, des enfants de cœur qui acclament tout, qui soutiennent tout, même l’insoutenable, de la part du gouvernement BIYA.

Cette réalité suscite un cri de détresse tant elle s’illustre par des arrestations et des menaces de mort macabrement politiques, dont font l’objet certains camerounais pas tout à fait anonymes.

Le cas de Paul Eric KINGUE, Maire de Njombé-Penja, incarcéré injustement pour avoir essayé, contre les pilleurs de la République notoirement connu (les hauts fonctionnaires de l’Etat, en tête…), de faire revenir de l’argent, retenu illégalement, par les débiteurs de celle-ci à la Commune de Njombé-Penja, d’une part et celui de LAPIRO de Mbanga, pour des faits similaires, savamment masqués en incitation aux émeutes de février 2008, d’autre part, sont tout à fait à l’image d’un régime d’insécurité.

En effet, comment comprendre que le gouvernement BIYA puisse rester aussi indifférent face à l’arbitraire dont sont victimes ses enfants. Promeut-on plus les bandits de grand chemin que les citoyens soucieux du devenir de leur pays ? A croire justement que le devenir du Cameroun ne préoccupe pas M. BIYA. Beaucoup le font d’ailleurs remarquer dans de nombreuses publications sur le site camer be et ailleurs.

Les journalistes incarcérés, torturés, tués c’est le lot de ces derniers jours. Le Directeur de publication de l’hebdomadaire Bebela, en a fait les frais les semaines dernières à la Direction Générale des Renseignement extérieurs (DGRE). Heureusement pour elle, son passé de combattante nationaliste a certainement eu raison des tortures dont elle allait faire l’objet. Elle vit et libre pour continuer la lutte contre toute forme d’exclusion sociale.

Tel n’est malheureusement pas le cas de son confrère Jean Bosco TALLA, qui a osé une enquête interdite sur la corruption et qui a simplement relayé une information révélée au grand jour, par quelqu’un d’autre, mais que personne n’ignore.
Qui ignore les manies sectaires, déviantes et occultistes du régime BIYA ? A quoi ne se livrerait-on pas dans ce régime pour se maintenir à la mangeoire ? De tel actes qui ternissent la morale dans ce pays, sont certainement classés secret d’Etat.

Hélas, Bibi NGOTA, Directeur de publication de l'hebdomadaire Cameroun Express, incarcéré à la prison centrale de Yaoundé la capitale, depuis février dernier, est mort en prison pour manque de soin. Selon le Comité pour la Protection des Journalistes, basé à New-York (CPJ), M NGOTA, avait été arrêté avec deux autres journalistes, enquêtant sur des allégations de corruption impliquant un haut conseiller présidentiel.

Comment peut-on en arriver là si ce n’est que le dessein est de taire toute velléité dénonciatrice. On ne peut penser autrement car mêmes les enseignants de haut vol ne sont pas épargnés. Dans ce contexte, Jean GATSI, Professeur Agrégé de Droit privé et des sciences criminelles, fait l’objet de menaces de mort depuis au moins deux mois, à cause des opinions politiques émises sur son site Internet.

Mais ce ne sont pas tant la torture et les menaces de mort qui indignent, que la suite qui est réservée aux victimes. Tenez par exemple, les plus hautes autorités de l’Etat sont souvent alertées à temps pour sauver la vie du compatriote menacé. Malheureusement, comme pour P. E. KINGUE, LAPIRO, J. B. TALLA, H. EKWE, B. NGOTA, rien n’y a fait. Au contraire, les loubards semblent être protégés par le régime.

Alors, de deux choses l’une : soit M. BIYA ignore totalement tous ces faits, qui lui seraient alors savamment dissimulés par ceux qui sont chargés de relayer l’information à son niveau ; soit il est tout à fait cynique.
La thèse du cynisme doit être relativisée car, il a été démontré que nombre de choses qui se passent dans ce pays lui sont totalement inconnues ou le lui sont mais sous un maquillage exprès, pour qu’il n’en ait que les versions de ceux qui les lui présentent. Ainsi, peut-on soutenir que son maintien au pouvoir profite beaucoup plus à son entourage qui doit alors bien organiser les choses pour qu’il ne s’aperçoive de la supercherie que bien longtemps après. En tout cas, à mainte tentatives, il nous a montré sa détermination, quand il les découvrait, à punir les détourneurs et autres menaces à la cohérence sociale.

Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas en sécurité et nous côtoyons la mort chaque jour. Ce qui est curieux, c’est que l’insécurité décriée mine beaucoup plus ceux qui auraient leur mot à dire contre le régime en place. Peut-on seulement s’expliquer le grave accident dont MBOUA MASSOCK, violemment percuté par une mototaxi, a récemment été victime ?
© J. D. SIGABET à Douala au Cameroun

1 commentaire:

  1. Pour commencer, je voudrais savoir si ce journaliste parle pour lui tout seul ou pour l’ensemble des 14 millions des Camerounais lorsqu’il affirme : « Nous ne sommes pas en sécurité et nous côtoyons la mort chaque jour ». De quelle insécurité parle-t-il? Les Camerounais vivent dans la paix, une paix qu’envient d’ailleurs les pays voisins.
    Ensuite, il affirme que l’objectif du pouvoir « est de taire toute velléité dénonciatrice ». Si c’était réellement le cas, comment se fait-il qu’il y ait actuellement plus de 700 journaux recensés au Cameroun? Combien parmi eux sont réellement inquiétés au quotidien? Pense-t-il vraiment que ces journaux sont là, juste pour applaudir le régime? Par ailleurs, si vraiment le régime n’acceptait aucune contestation, comment se fait-il qu’il tolère plus de 200 partis politiques? Sont-ils là aussi pour applaudir le régime? Il verse vraiment dans l’exagération. Peut-il nous dire combien de Camerounais sont aujourd’hui arrêtés pour délit d’opinion? Si ce qu’il dit est vrai, plus de la moitié des Camerounais seraient en prison.
    « Les journalistes incarcérés, torturés, tués c’est le lot de ces derniers jours » et il cite pour accompagner ces propos, l’exemple du Directeur de publication de l’hebdomadaire Bebela dont le « passé de combattante nationaliste a certainement eu raison des tortures dont elle allait faire l’objet ». Croit-il que si on avait affaire à un régime qui fait régner la terreur et l’insécurité, cette journaliste serait repartie libre, juste parce qu’elle a un passé de combattante nationaliste? Il faut arrêter de faire des procès d’intention et d’être aussi naïf. Ceci dit, on est d’accord avec lui, lorsqu’il écrit à propos du Président Biya : « En tout cas, à mainte tentatives, il nous a montré sa détermination, quand il les découvrait, à punir les détourneurs et autres menaces à la cohérence sociale ». Sait-il qu’il y a des gens aujourd’hui qui lui reprochent de punir ces détourneurs de fonds publics? Ce qui veut dire que quoi qu’il fasse, certains le critiqueront toujours.

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