La liberté, rien que la liberté

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vendredi 8 octobre 2010

Cameroun : Paul BIYA est un dictateur dépassé par les événements




Paul Biya : Un prince tourmenté par le pouvoir absolu


En l'espace d'une semaine, le président de la République a été confronté à trois événements qui lui ont suscité la frayeur.

Le chef de l'Etat, Paul Biya et son épouse, Chantal, de retour d'Abuja au Nigéria, ont rallié Yaoundé par route au matin du samedi 1er octobre 2010. Quelques heures avant, l'avion transportant l'illustre passager avait atterri au dirait en catastrophe à l'aéroport international de Douala, la capitale économique du Cameroun. De source officielle abondamment relayée par la Cameroon Radio And Television (Crtv), l'aéronef à bord duquel se trouvaient Paul Biya et sa suite a été orienté dans la capitale du Littoral du fait des conditions météorologiques hostiles. Des indiscrétions de proches collaborateurs du président de la République laissent cependant croire qu'en réalité des défaillances techniques en étaient la cause.

Quoiqu'il en soit, 24h avant, alors qu'il prenait par aux festivités marquant le cinquantenaire du Nigeria, les Camerounais ont suivi la peur dans le ventre la nouvelle sur les expositions survenues non loin de la place des cérémonies à Abuja. Surtout qu'avant l'annonce officielle des événements, les téléspectateurs camerounais n'avaient d'explication sur l'interruption de la retransmission en direct sur le petit écran de la parade qui avait débuté dans la ferveur. En tout cas, de bouche à oreille, on aura appris que le président nigérian Good Luck Jonathan aurait été parmi les blessés, avant que l'on apprenne les explosions qui ont fait 12 morts, ont eu lieu non loin de la place des fêtes.

Une semaine plus tôt, le prince avait vécu horrifié, d'autres événements parmi les humiliants de son long bail (28 ans) à la tête du Cameroun. Ainsi qu'on a relu l'information reprise en boucle par plusieurs sites Internet dont ceux de la Cemac (icicemac), de Camnews24, de Camer.be… Et surtout des vidéos sur YouTube. En effet, des membres du Collectif des organisations démocratiques et patriotiques des Camerounais de la diaspora (Code), dirigés par leur leader Brice Nitcheu, ont appelé au départ du chef de l'Etat de l'établissement hôtelier samedi, 25 septembre 2010.

A la réception de l'Intercontinental, toujours d'après les sources citées plus haut, Brice Nitcheu et deux de ses lieutenants ont dit être venus «pour débarquer Paul Biya». Si pour le Code le coup a été «astucieusement préparé», la sécurité rapprochée du président de la République a été prise de court. D'autant que les manifestants ont déjoué la sécurité de l'hôtel avant de s'y introduire armés de gros sacs de documents dont ils sortiront des drapeaux du Cameroun et de lourdes chaînes en symbole de la confiscation du pouvoir politique au Cameroun.

Observateurs
Pour de nombreux observateurs, ces différentes scènes en une semaine, peuvent se traduire comme le chant du signe pour celui qui donnait rendez-vous dans une vingtaine d'années aux Camerounais en juin 2004 alors que le Cameroun bruissait de rumeur sur sa mort en Suisse. Lui, en revanche, n'en a cure. Au contraire, il s'apprête à briguer un autre mandat au sommet de l'Etat. En témoignent les motions de soutien qu'il suscite à travers le pays de 2008, à la veille de la modification de la constitution et au lendemain des émeutes de la faim au terme desquelles, Paul Biya parla des «apprentis sorciers». Officiellement âgé de 77 ans, il a débarqué à la récente 65e assemblée générale des Nations unies avec son fils, Paul Biya Junior et sa cadette Brenda Anastasie Eyinga. On dirait un monarque venant au soir de sa vie, présenté son successeur à ses pairs et congénères. S'il a plaidé pour un plan Marshall en faveur de l'Afrique, le président camerounais a laissé le monde sur sa faim à propos des Objectifs du millénaire sur le développement (Omd). Etait-ce à cause de la piètre prestation du Cameroun? On peut le croire. Toujours est-il que le pays fait pâle figure à côté du Rwanda (cinq objectifs sur huit), cité en référence par nombre de dirigeants de la planète.

Qu'importe! Paul Biya veut rester au pouvoir. Et il s'est donné les moyens pour ce faire. La dernière modification constitutionnelle lui accorde d'ailleurs davantage de pouvoir. Le Cameroun entier à travers les colonnes du Cameroon Tribune et la radio télévision d'Etat le supplie à genoux pour se représenter. Certains de ses militants et proches collaborateurs font même savoir qu'il est le seul Camerounais à pouvoir tenir le gouvernail. D'aucuns comme Jacques Fame Ndongo ont même proclamé sa divinité. Le peuple se souvient en tout cas que cet universitaire a proclamé que «nous sommes les esclaves du président Biya (…) Je dirais même que nous sommes ses créatures».

En surhomme, dieu le président de la République caresse l'espoir de son troisième septennat. Mandat de trop? Question sans réponse. Il lui faudra cependant comme c'est déjà le cas, beaucoup de force. De cœur et de nerfs. Un peu plus qu'il n'en a eu jusqu'ici en tout cas. Car la tourmente semble ne faire que commencer.
© Mutations, Léger Ntiga

10 commentaires:

  1. Le début de la fin pour un homme qui a fait souffrir son peuple pendant 28 ans. Nous allons en rire bientôt. Que tous ceux qui ont profité de ce régime prennent garde.

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  2. Maintenant Paul Biya subit les conséquences du mépris du peuple. Cet homme a tellement détruit le Cameroun qu'ol est impensable de le laisser en paix. Bravo le CODE, bravo la diaspora de montrer à ce dictateur qu'il n'est qu'un homme. Traquez le partout dans le monde entier et faites en sorte que le communauté internationale soit davantage sensibilisée. Manifestez partout où il se trouve. Paul Biya doit partir immédiatement.

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  3. ATANGANA MENDO'O11 oct. 2010, 18:43:00

    Toute chose a un début et une fin.Le soleil se lève et se couche.Le jour s'élève et la nuit tombe.Toute créature retournera à DIEU.Il y a une fin en toute chose et M.BIYA est une créature comme tout autre donc connaîtra sa fin .Le grand peuple camerounais n'a que trop souffert.Tortures,humiliations,assassinats,génocides pré-indépendance et d'Avril 1984.Prisons remplies des brillantes élites camerounaises sous le fallacieux prétexte de détournements de fonds publics.Que fait M.BIYA des recettes pétrolières du CAMEROUN depuis 1982?La justice du peuple le rattrapera tôt ou tard.Et même bientôt avec ces signes prémonitoires de la fin de règne.

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  4. Rumeur, c’est de la rumeur mal épicée. Elle est longtemps périmée et faisandée. Elle ne passe pas (plus). Je vais vous dire ce qui est vrai et ce qui est faux dans vos allégations mensongères à 90%. Ce qui est vrai dans tout ce que vous dites de faux, c’est que Paul Biya et son épouse, alors qu’ils étaient de retour d'Abuja au Nigéria, ils ont vu leur avion atterrir normalement à l'aéroport international de Douala. cette source officielle est la vraie version de faits. Problème météorologiques hostiles obligent. Vos fallacieuses indiscrétions de pseudos proches collaborateurs du président de la République. Ils (s’ils sont réel ces proches du PRC) et vous-même, mentez en laissant croire aux défaillances techniques. Faux, faux, faux !

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  5. Ah bon ? vous décrétez déjà le début de la fin pour votre président que vous dites aussi être l’ « homme qui a fait souffrir son peuple pendant 28 ans. Nous allons en rire bientôt. Que tous ceux qui ont profité de ce régime prennent garde… ». on voit bien que vous ne perdrez pas de temps pour organiser la chasse aux sorcières, façon Gestapo d’Hitler, et la terreur des populations comme les « Tontons Macoutes » et leurs machettes à Haïti sous les Duvallier. La terreur et les menaces sont votre seul vocabulaire et votre campagne se limite aux appels au coup d’état. C’est quand même triste et funeste votre façon de concevoir la politique, vous qui aspirez succéder à Biya.

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  6. Un vrai homme politique est un légaliste doublé d’un républicain. Un homme qui aspire au pouvoir respecte ceux qu’il trouve au pouvoir… Un présidentiable ne peut souhaiter le mépris du peuple à son prédécesseur. Vous dites que « Cet homme a tellement détruit le Cameroun qu'il est impensable de le laisser en paix… ». avec un discours aussi barbare comment voulez vous diriger le Cameroun de demain. Vous pourrez tuer tous ses habitants, car c’est tous les camerounais qui ont aimé et soutenu Biya à un moment donné de l’histoire. A ce rythme là, vous n’aurez personne pour gouverner.

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  7. Qui a osé dire que toute chose n’a pas un début et une fin… c’est une vérité inutile à discuter car c’est réel que dans ce bas monde, toutes les créatures retourneront à Dieu…. C’set une vérité de la Palice : Popol est une créature comme tout autre donc connaîtra sa fin…. Alors pourquoi vouloir vous échiner à anticiper sur son départ qui sera aussi sa fin ? Pourquoi bousculer l’ordre établi ? Qui est le vrai et unique responsable des tortures, humiliations, assassinats, génocides qu’a connu notre beau pays ?

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  8. Nous ne sommes nullement des immortels, comme disait le Rev. Pasteur Jesse Jackson : « la mort est certaine et la vie incertaine ». Ne soyons pas surpris que ceux qui attendent la mort précipitée du Chef de l’Etat, le devance dans l’au-delà. Où n’atteignent même son âge. D’ailleurs je n’aime pas évoquée des sujets aussi macabres. Basta !

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  9. @Ngosso, liasse nos frères tranquille, nous sommes champions du monde en déduction et comme tu le dis si bien, ils aiment à dire pour justifier le mensonge ; »de sources bien introduite » mais dites moi c’est le nom de qui de sources bien introduites ? Ils n’étaient même pas à l’aéroport de Nsimalen, qu’ils savent tout ce qui s’est passé. Mes frères ! Mes frères soyons un temps soit peu sérieux. Le kongossa inutile va nous tuer !

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  10. Aucun signe avant coureur d’une catastrophe politique. @Atango, je suis d’accord avec vous, Biya est un légaliste, vous voulez qu’il quitte le pouvoir, faites parler les urnes. Cet homme incarne la paix et la stabilité qui de mieux…

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