La liberté, rien que la liberté

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dimanche 24 juillet 2011

Cameroun : Paul BIYA est décidément en campagne


Paul Biya : Fin de la visite en Chine : Décryptage d'une stratégie



Le président camerounais a achevé sa visite de trois jours en Chine, une visite dont les intérêts dépassent ceux des simples accords de financement
Le président camerounais Paul Biya a terminé hier sa visite de trois jours en Chine, pendant laquelle il aura rencontré le président chinois Hu Jintao, mais aussi les premiers ministres, président de l’Assemblée nationale et visité diverses installations.
Pendant cette visite, des accords pour plus de 40 milliards de francs CFA ont été signés concernant divers projets : e-poste, coopération économique et technique, fournitures d’équipements médicaux… Des financements sous forme de dons non remboursables, une manne pour le Cameroun donc pourrait-on penser au premier abord.
Un avis qui n’est pas partagé par divers observateurs, notamment par Babissakana, pour qui les accords présentent un intérêt certain pour la Chine : « La Chine a une politique très simple: Elle finance un projet pour lequel elle a de l’expertise. Le projet profite au partenaire, mais la Chine gagne déjà à mettre ses entreprises au travail. Donc, la Chine a elle aussi son intérêt dans ces accords. » Pour Abanda Kpama, ingénieur-économiste, la Chine attend en contrepartie une plus grande ouverture des marchés camerounais pour la « remercier » de ses investissements technique et financier au Cameroun.
« Cameroun-Chine: Les non-dits d’une coopération », titre Mutations, tandis qu’on peut lire «
Partenariat sino-camerounais: Des accords qui plongent le Cameroun dans une dette colossale » dans les colonnes d’Aurore Plus. Des titres qui en disent long sur l’analyse du dernier séjour du président camerounais en Chine.
Pourtant, pour le président, il s’agirait avant tout de stratégie plus que de chercher des partenaires pour la croissance socio-économique du Cameroun. Depuis quelques temps, cela saute quasiment aux yeux que Paul Biya a compris que la clé des élections ne se trouve pas dans les urnes, notamment dans un pays où la grogne monte depuis trois décennies.
En effet, les cas Gbagbo, Ben Ali, Moubarak et Kadhafi démontrent qu’il est important de soigner son image internationale et d’attirer des partenaires pour renforcer sa position. En cédant du terrain à la Chine, Paul Biya augmente l’intérêt pour l’un des géants politico-économiques de la décennie, un géant qui ne laissera certainement pas tomber un partenaire qui sert ses intérêts.
Depuis quelques mois, la France, l’Union Européenne et les Etats-Unis semblent frileux à une continuité de la présidence de Paul Biya, et ont depuis envoyé des signaux loin d’être positifs. D’où le renforcement de relations avec un partenaire moins regardant à la démocratie.
© Bonaberi.com


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