La liberté, rien que la liberté

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samedi 8 octobre 2011

Cameroun : Paul BIYA veut peut-être la transparence électorale


ET SI PAUL BIYA ETAIT POUR LA TRANSPARENCE ELECTORALE LE 9 OCTOBRE 2011 ?


La question mérite d’être posée au regard de l’actualité des dernières heures. En effet, Madame Pauline BIYONG vient d’être exclue d’ELECAM pour « faute lourde » et « violation de son serment ». La nouvelle a fait l’effet d’une bombe, dans un contexte Camerounais où l’impunité constitue la règle. Madame Pauline BIYONG, membre de l’organe chargé de la transparence électorale, au Cameroun, nommée depuis juillet 2011 par décret présidentiel à la faveur de l’élargissement du conseil électoral, s’est rendue célèbre ces dernières semaines en postulant, en gagnant et en acceptant le marché de la confection et de l’affichage des affiches de campagne du candidat du RDPC, Paul BIYA. Elle violait de ce fait l’article 2 de la loi régissant ELECAM, qui dispose que « les membres d’ELECAM doivent s’abstenir de tout comportement ou acte pouvant porter atteinte à leur dignité ou à leur indépendance ».
Au MPLC comme dans la plupart des partis d’opposition et dans la société civile, nous avions réclamé la démission de Madame BIYONG ou sa mise à l’écart. Mais sans y croire vraiment, tant sont nombreuses les situations de non-droit jamais sanctionnées au port autonome Cameroun de Paul BIYA.
La décision de mise à l’écart de Pauline BIYONG, prise à l’unanimité des 15 membres présents de la structure chargée de l’organisation de l’ensemble du processus électoral au Cameroun a surpris plus d’un. Elle a été immédiatement suivie par un décret présidentiel. Quelques heures seulement après la lecture du communiqué du président du conseil électoral d’ELECAM, Samuel FONKAM AZU’U, le chef de l’Etat Paul BIYA a signé un décret portant exclusion de Pauline BIYONG du Conseil Electoral d'ELECTION'S CAMEROON, créant ainsi un véritable séisme politique. De mémoire, c’est sans doute la première fois en trente ans de règne que le Président de la République agit aussi vite.
Cette révocation, immédiatement suivie d’un décret présidentiel, sonne-t-elle la fin de l’impunité au Cameroun ? Et dans le contexte électoral actuel, cela signifie-t-il que le RDPC et Paul BIYA sont prêts à accepter la transparence lors de l’élection présidentielle du 9 octobre 2011 ?
Nul n’a le droit et le pouvoir d’entrer dans une conscience, surtout pas celle de Paul BIYA qui maîtrise parfaitement l’art de séduire et de tromper. Mais le contexte de l’élection présidentielle m’amène à voir dans cette prompte réaction présidentielle, une nouvelle stratégie qui pourrait mettre l’opposition républicaine en difficultés si elle ne prenait pas garde dans les jours qui viennent.
En agissant aussi vite, Paul BIYA montre aux yeux de tous qu’il tient à ce que cette élection soit transparente, même si par ailleurs ses lieutenants organisent, ici et là, la machine de la fraude massive.
L’opposition ne doit se tromper de combat. Elle doit mobiliser les électeurs, jusqu’à la dernière minute, afin qu’ils se rendent massivement aux urnes et veillent au bon déroulement du processus électoral. Car si nous ne le faisons pas, Paul BIYA fera le plein des voix, et sera régulièrement proclamé vainqueur par les institutions de la République. Pour ma part, je pense que les jeux ne sont pas encore faits.
Dans l’opposition, nous ne devons pas réfléchir par rapport à une éventuelle contestation du résultat du scrutin présidentiel du 9 octobre. Si nos scrutateurs sont bien présents, et que Paul BIYA gagne régulièrement, le droit de diriger le pays lui appartiendra. Il ne servira à rien de s’opposer aux institutions si elles ont fait régulièrement leur travail. Mais dans le cas contraire, la protestation sera à la hauteur de l’espoir sorti des urnes.
N’oublions pas une chose essentielle : dans l’opposition républicaine, notre handicap est réel, et il est né de la multiplication des candidatures, ce qui avantage largement le candidat du RDPC. Maintenant que ce dernier semble jouer son rôle de garant des institutions, nous avons le devoir de mobiliser davantage les électeurs et d’appeler les indécis à nous retrouver pour le nouveau Cameroun.
Au soir du 9 octobre 2011, il y aura un vainqueur et des vaincus. Le vainqueur pourra être n’importe lequel des candidats. Nous avons lutté et luttons encore pour que ce soit un membre de l’opposition. Mais si le candidat du RDPC gagnait cette élection à la régulière, nous devrons le féliciter, dans l’intérêt supérieur de notre pays, et lui souhaiter « bon vent ». Evitons que des étrangers à la cause nationale ne nous instrumentalisent afin de détruire notre pays, piller nos richesses et hypothéquer l’avenir de notre jeunesse.
Nous devrons surtout nous remettre immédiatement au travail pour assurer les prochaines échéances électorales. Entretemps, il faudra s’asseoir pour élaborer une plate-forme minimale d’entente, discuter et mettre en place une véritable stratégie de conquête du pouvoir, afin de ne pas demeurer des éternels perdants.
© Pr. Agrégé Jean GATSI, Président national du Mouvement Pour la Libération des Camerounais (MPLC). Site Web : http://camerounlibre.blogspot.com

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