La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

lundi 21 septembre 2009

APRES LA RENTREE SCOLAIRE AU PAYS DE PAUL BIYA


Quelques jours après les débuts effectifs des cours dans certains de nos établissements scolaires, en cette période de la rentrée des classes au Cameroun, il est de bon ton de jeter un regard sur la situation de l’éducation primaire et même du secondaire qui souffre de plusieurs manquements, tant sur le plan organisationnel que structurel. De l’avis du ministre de l’enseignement secondaire Louis Bapes Bapes, de nombreux dysfonctionnements perdure davantage en milieu scolaire au Cameroun. Une multitude de pratique non conventionnelle contribue inlassablement à la nuisance du rendement optimal du système éducatif camerounais et mérite d’être décrié.
Le ministre de l’enseignement secondaire a cité récemment la corruption lors des recrutements des élèves, l’encadrement approximatif des enseignants, le fonctionnement caillouteux des associations des parents d’élève et d’enseignants, l’entêtement des promoteurs des établissements clandestins, le non respect de la réglementation en matière d’enseignement de l’information, l’organisation des cours de rattrapage, la démission des chefs d’établissement qui ne veulent plus enseigner etc.

Le diagnostic est sévère, mais que fait l’Etat pour éviter ces manquements ?
Ici comme dans d’autres secteurs de la vie nationale, le gouvernement joue le pourrissement des situations. Il n’ose pas s’attaquer au problème à bras le corps, certainement par manque de volonté politique. Nous vivons dans un pays où en matière de politique officielle, on fait trop semblant. Nous voulons par là dire que le gouvernement camerounais a pris l’habitude de dire une chose et se retrouver en train de faire le contraire de ses allégations, bref, il tarde à passer de la parole aux actes.
De notoriété publique, que ce soit du niveau quantitatif que qualitatif, le système éducatif camerounais s’est profondément dégradé à la suite de la crise des années 85-95. Les insuffisances concerne particulièrement le manque d’enseignant et leur sous qualification, le manque de transparence et de contrôle dans la gestion des ressources humaines et financières, l’insuffisance d’information fiable et pertinent permettant de piloter efficacement et sur le long terme le système éducatif.

Des réformes considérées comme salutaires ont pourtant été annoncées.
Au niveau de l’enseignement secondaire et l’enseignement primaire par les états généraux de l’éducation de mai 1995 et la loi d’orientation d’éducation du 14 avril 1998. Les états généraux auraient constitué un tournant décisif pour la réforme du système si ses recommandations auraient été suivies.
Tous les maillons du système avaient été examinés finiment, les enseignants, leur formation, condition de vie et de travail, les apprenants, les programmes scolaires à définir avec précision en terme d’objectif et de volume horaire, les infrastructures nécessaires pour atteindre tout ce but. La loi d’orientation aurait constitué un coup d’accélérateur des recommandations d’application des états généraux. Malheureusement pour l’essentiel, cette loi n’a même pas connue un début d’exécution à ce jour. Onze ans après son adoption, il n’ y a pas de décret d’application. On attend par exemple un décret pour reconfigurer le cycle scolaire avec notamment la suppression du probatoire. Est aussi attendu, un décret harmonisant le sous système anglophone et le sous système francophone en ce qui concerne les cycles d’enseignement concernant les diplômes. Dans l’esprit des pères fondateurs, le lycée bilingue au Cameroun devrait accoucher d’une structure de synthèse propre au pays qui ne soit ni anglophone, ni francophone mais, ce n’est pas le cas aujourd’hui.
La situation est identique. Pour la loi 2006 portant orientation de l’enseignement privé alors que les dispositions antérieures étaient abrogées, aucun texte d’application n’a consacré l’entrée en vigueur de la nouvelle loi laissant les promoteurs de cette catégorie d’enseignement dans le flou le plus total. Dans le même registre, il faut noter que le statut du corps des fonctionnaires de l’éducation national qui date de plusieurs années, n’est pas encore entré en pleine application.
En guise de protestation, la coordination nationale des syndicats des enseignants de base et secondaire avait la ferme intention de lancer la grève en début d’année scolaire.
C’est à la dernière minute que le premier ministre M. YANG Philémon a obtenu qu’is n’entreprennent aucune action d’ici au 10 novembre 2009, en attendant que le ministre des finances trouve une solution pour leur payer la prime de recherche prévue dans le statut et qui leur n’a été jamais servi.

Au total notre système éducatif est malade de toutes ces réformes n’ont abouti à rien. Quelques jours après la rentrée des classes au Cameroun, plusieurs de nos établissements scolaires, que l’on soit dans le primaire ou le secondaire, souffrent des problèmes d’infrastructure, de déficit d’enseignant…
Fait à Douala, le 17 septembre 2009

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