La liberté, rien que la liberté

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mardi 23 novembre 2010

Cameroun : John Fru NDI est aussi dangereux que Paul BIYA




Les militants du Sdf contre la candidature de Fru Ndi


Ni John Fru Ndi a finalement levé le suspense. Il sera candidat à la présidentielle de 2011. L'information dont la chaîne de télévision Africa 24 fait défiler sur son écran depuis le Week-end dernier, provoque des vagues parmi les militants du Social Democratic Front (Sdf). ''C'est une énorme déception pour le Sdf en particulier et pour l'opposition en général. Sa candidature est malvenue. Nous avions caressé le rêve d'un sursaut démocratique de sa part. Mais chez Fru Ndi, le rêve est une chose, et la réalité en est une autre'', a déclaré meurtri, un député du Sdf. Noir de colère, un député de l'opposition a fustigé la boulimie du pouvoir du président national du Sdf, ''au crépuscule de sa carrière politique, le président Fru Ndi, au lieu de chercher à entraîner le parti dans sa chute, devrait plutôt le tirer vers le haut. En suscitant par exemple une alternance démocratique à la tête du parti''. Evoquant le bilan des 20 ans de Ni John Fru Ndi à la tête du Sdf, le parlementaire s'est montré plus acerbe : ''Le chairman a accumulé beaucoup de fautes stratégiques. Ses résultats à la présidence du Sdf sont à vau-l'eau. Le parti a perdu beaucoup de terrain au fil des élections. En homme conscient, Fru Ndi aurait dû faire le constat de ses échecs et se retirer pour le bien du parti et du pays''.

Selon nos informations, une grogne hostile monte parmi les militants du principal parti de l'opposition. En un mot comme en mille, la base militante n'a plus foi en son candidat déclaré à la présidentielle 20011. En terme vulgaire, le Fru Ndi d'aujourd'hui ne peut pas taper Paul Biya. Certains militants rencontrés dans la grande cour du siège régional du Sdf à Yaoundé, trouvent la candidature de leur président national, ''malheureuse, nombrilisme, contraire aux intérêts du parti et aux aspirations de la base militante''.

Bilan mitigé.

''L'actuel président du Sdf est à la fois responsable des succès et des reculades électorales de son parti. Fru Ndi incarne à lui tout seul le passé conquérant et le présent désastreux du Sdf. Malgré son talent indéniable, il doit se faire à l'idée que le futur de ce parti gagnerait à être écrit par quelqu'un d'autre que lui. Quelqu'un dont l'image et le talent politique répondent aux exigences de modernité que se doit d'opérer le Sdf, pour prétendre retrouver son audience d'antan'', résume un politologue.

Plusieurs fois battu à une élection présidentielle (1992, 2004), Ni John Fru Ndi, après avoir fait illusion à l'aube du retour du multipartisme, a dégringolé dans le cœur des Camerounais, du fait de ses multiples travers et de son amateurisme politique. Par effet boule de neige, le poids politique du Sdf a fondu comme neige au soleil. De 45 députés en 1997, le parti en compte 16 à la présente législature. Juste de quoi se constituer un groupe parlementaire. Des débâcles électorales qui devraient faire entendre à Fru Ndi que ''son disque est rayé'', enrage Gildas Djiayou, étudiant en Sciences politiques et sympathisans du Sdf.

Après moi, le chaos.

Mis en examen pour "complicité d'assassinat, blessures simples et blessures légères" avec une vingtaine d'autres dirigeants du parti en août 2006, suite au décès de Grégoire Diboulé lors des affrontements pour le contrôle du Sdf, le mythe Fru Ndi s'est effondré. Les révélations sur ses deals politiques avec le parti au pouvoir (Rdpc) ont achevé de le démasquer. L'Ong, Comité catholique contre la faim et pour le développement l'accuse, entre autres, d'avoir perçu 500 millions de Fcfa lors de la présidentielle de 2004 pour casser la dynamique de l'opposition.
Pour sa défense, John Fru Ndi avait fait l'annonce de la déclaration de ses biens et avoirs, avant de se rétracter à la dernière minute. Confortant ainsi l'Ong catholique dans ses accusations. Dans l'opinion, beaucoup croient aux chances du Sdf de mettre un terme au régime Biya, mais pas avec Fru Ndi comme candidat. ''En refusant de démocratiser le Sdf, le Chairman a refusé de répondre favorablement à l'appel de l'histoire. Son projet de se momifier à la présidence du parti fait de lui un dictateur, pas mieux loti que d'autres'', commente un universitaire. D'après des indiscrétions, ses conseillers se seraient risqué à lui suggérer ''d'organiser sa propre succession et de sortir ainsi par la grande porte''. A en croire ces mêmes indiscrétions, l'adepte de la chaise vide, aurait violemment rejeté la proposition de ''céder'' son fauteuil de président national du Sdf à plus ''propre'' que lui. ''Après moi, le chaos'', aurait-il respiré très fort.

Homme de contradictions, le natif de Bamenda avait boycotté les législatives de 1992, sous prétexte d'opacité électorale, mais était allé quelques mois plus tard à la présidentielle arbitrée par le même système électorale. Aujourd'hui, il annonce sa candidature (presqu’autoproclamée) à une élection organisée et supervisée par Elecam, dont il récuse à tout-va, ses principaux dirigeants. Elecam-a-t-elle changé entre temps ? Ou bien, c'est Fru Ndi qui a changé ?
© La Météo : Thierry Djoussi

1 commentaire:

  1. Le président Paul Biya a toujours dit : la politique aux politiciens et l’école aux écoliers. Finalement les militants du SDF ne comprennent rien à la politique. John Fru Ndi est ballotage avec ses amis de parti ! C’est grave, le SDF aussi est entré dans l’étuve des complots… Que Fru Ndi déjoue ses complots. Il a lui-même dessiné le diable sur le mur. Il est maintenant entré dans sa maison, et contre sa personne. En politique il faut pouvoir être prompt à toute éventualité. Mais la route est longue.

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