FRAUDE DOUANIERE AU CAMEROUN
La complicité des agents des douanes
Que fait l'Etat camerounais face à une telle situation ? La question n'a pas leu d'être, lorsque l'on sait que le système de corruption est bien organisé, développé et soutenu par le pouvoir en place.
Certains fonctionnaires des Douanes ont développé un appétit vorace du gain, au point de sacrifier les caisses du trésor public. Certains se livrant même à des activités lucratives. Le journal Le Front, dans son édition n° 059 du 06 mars 2006, annonce que sur haute instruction du chef de l’Etat, une opération de recouvrement menée par la douane camerounaise est lancée sur toute l’étendue du territoire. Ladite commission est dirigée par l’inspecteur principal de douane Siade Assobo Antoine et le capitaine de douane Ze Bita.
Pour les besoins de la cause, une équipe d’une vingtaine de personnes est tout de suite constituée. Parmi ces agents de recouvrement, on retrouve des douaniers et des individus n’appartenant à aucune administration publique camerounaise.
Un informaticien de haut vol est recruté, Esaië Noumbissi. La commission Siade ainsi constituée, se met rapidement au travail. Elle annonce à travers les médias que le Trésor public camerounais subit une perte de 110 milliards de francs Cfa chaque année, du fait de la fraude douanière, de la contrebande et des sorties illégales des devises. Une liste de 330 contribuables indélicats est publiée, avec des détails sur la dette de chacun. L’on apprendra ainsi que Fokou doit 33 milliards de Fcfa à l’Etat, Universalis 7,5 milliards, AES Sonel 6 milliards, Camrail 2,5 milliards, Socadimg 200 millions…
Dans la même foulée, il ressort que, des entreprises tel que Congelcam, utiliseraient des fausses déclarations d’importations pour minorer la valeur réelle des marchandises importées, et surtout faire sortir illégalement les devises du pays. Dès les premiers jours de son existence, la commission fait des descentes sur le terrain pour traquer les entreprises reconnues coupables de fraude douanière. Une équipe de 05 douaniers dirigée par le capitaine des douanes Kamgain, aurait à l’époque, été envoyée à Bafoussam pour une enquête suivie du recouvrement auprès des sociétés Socomag et Socadimg. Des redressements sont adressés aux sociétés fautives. Des tractations sont engagées. Puis, quelques mois après, plus rien. La commission de recouvrement ne fait plus parler d’elle. Elle cesse même d’exister. Curieusement, les entreprises reconnues indélicates continuent de fonctionner normalement, sans être inquiétées, alors qu’elles ne se sont pas conformées vis-à-vis de l’Etat. Le trésor public n’a pas encaissé le moindre sou. Et depuis lors, le flou plane sur cette opération de recouvrement. La légitimité de la commission est mise en cause.
En effet, selon nos recoupements, ni la présidence de la République, ni le ministère des Finances n’ont instruit cette mission d’enquête et de recouvrement sur la fraude douanière. À la direction générale des Douanes, il n’existe aucune trace officielle de ladite mission. D’après nos sources, ce ne serait qu’une initiative de Manga Messina Antoine, Siade Assobo Antoine et Ze Bita. Lesquels seraient les principaux bénéficiaires de la mission de recouvrement. Les prébendes versées par les contribuables indélicats à la commission se chiffrant à des milliards de Fcfa.
Certains contribuables avouent avoir remis beaucoup d’argent pour arranger leur situation. Certaines sources indiquent que Fokou par exemple, aurait versé 2 milliards de Fcfa après d’âpres négociations entre Tekam Augustin et Antoîne Siade. Jean Edong, principal intermédiaire entre la commission Siade et Sifimex à Yaoundé, aurait recouvré 50 millions. En récompense, Siade Assobo Antoine lui aurait offert une Bmw 320.
La négociation entre la commission d’enquête et Congelcam, faite par l’entremise de Djoumessi Sylvestre, aurait généré près 500 millions. Aes Sonel, Camrail, Socadim, Socapalm, Ets Sadi, Socomag, Cocimencam, Universalis et biens d’autres entreprises seraient également passées à la caisse. Depuis cette mission fictive, Siade Assobo roule sur l’or. Son parking est bien fourni. On y trouve, entre autres, une Rav 4 immatriculée LT 949 AC, une Jaguar, une ML Mercedes LT 8811 U, une Mercedes AL LT 959 AC, une Mercedes classe C LT 818 AC et une pick-up version américaine, 10 tracteurs, 14 plateaux ainsi qu’un camion de 10 roues en location aux Brasseries.
L’homme dispose d’une immense palmeraie sur la route de Sangmelima et de somptueuses villas dont une à Odza. Il est prometteur, d’une société de transit (Trans – Inter SA) dirigée son frère Agoudi Assobo Jean. Divorcé avec Bell Marie Mélanie depuis décembre 1997, cette dernière aurait emporté des centaines de millions du foyer conjugal, ce qui serait d’ailleurs à l’origine de leur séparation. Le nommé Nyemb gardien de nuit de Siade a été accusé d’avoir emporté 14 millions Fcfa, tout comme Mbarga Foe Titus, soupçonné d’en avoir emporté huit.
Jean Calvin Ovono
Laissez les douaniers tranquilles.
RépondreSupprimerOu est passe l'ancien ministre Roger Melingui avec l'argent de l'ex ONCPB ?.