La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

jeudi 6 août 2009

LE PRIX DE LA LIBERTE

Je mesure votre capacité de nuisance
mais je ne recule pas devant le combat pour la Liberté

Suffit-il de pouvoir se déplacer à l’intérieur du triangle national pour se considérer comme un homme libre ? Je me pose une telle question parce que ce soir, un homme m’a fait comprendre que je ne devrais plus parler comme je le fais à la télévision, et que le fait de marcher libre est un grand pas sous la politique du renouveau.

Mais de quoi parlait-il au fait. Dans un pays d’injustice caractérisée, la question ne se pose plus sur le terrain de la liberté individuelle. Un petit groupe a décidé de se partager les richesses du Cameroun, en orientant la plus grande partie de la population vers la mort certaine. Et l’on ne devrait pas parler sans risque de subir des pressions ou des menaces.

Des menaces de ce genre sont légion, et le régime Camerounais est parfois passé à l’action : des compatriotes ont ainsi vu leur vie basculer dans le néant, parce qu’ils ne soutenaient pas le régime de Monsieur BIYA ; des compatriotes ont tout perdu pour avoir dénoncé la corruption et le tribalisme dans ce pays ; des compatriotes en ont payé de leur vie.

Au fait, sachez que je suis un intellectuel, un "vrai". Et le propre de l’intellectuel est de guider la société, non nécessairement dans le sens du pouvoir en place. Beaucoup ont choisi une place "au chaud", au mépris de leurs convictions et du respect de la personne humaine ; beaucoup ont vendu leur âme au "Diable" pour avoir une place dans la "société inhumaine", la vôtre, pour avoir de quoi vivre, et peut-être mieux vivre en détournant les deniers publics.

A la vérité, le régime Camerounais a chosifié les intellectuels au point que certains n’arrivent plus à penser, à ouvrir les yeux pour dire ce qui est, ce qui n’est pas, à dénoncer l’injustice sous toutes ses formes et à participer, de ce fait, à la construction d’un État démocratique. Bon nombre de ces intellectuels végètent mais ne se posent jamais la vraie question : comment être libre. Bien au contraire, ils s'associent au régime RDPC en espérant un jour piller à leur tour les richesses du peuple Camerounais.

J’ai choisi de ne pas être de ceux-là, d’être un Agrégé différent, sans doute un marginal dans votre monde sans foi ni loi, mais d’être moi-même. J’ai choisi d’être un homme entier, de m’opposer à un régime qui ne pense pas à son peuple, un régime irresponsable, corrompu et tribaliste, dont les géants n’ont aucun sens de l’humanité, de l’être. J’ai choisi d’être moi-même, et cela vous dérange. Cela dérange au point que certains croient pouvoir m’intimider.
Je refuse de mourir sans crier, crier si fort, afin que le monde entier sache qui vous êtes véritablement. Ce n'est plus une surprise pour beaucoup mais ma voix, associée à celle ses sans voix, est là. Je refuse catégoriquement de mourir sans aider les plus faibles, ceux que vous abandonnez dans la rue, dans la misère ; ceux que vous méprisez au quotidien, c'est-à-dire le peuple Camerounais.
Je suis moi-même une victime de votre système, parce que je suis né ailleurs que dans votre village, votre clan, mais je suis né au Cameroun. Vous allez faire avec moi dans ce pays qu'est le Cameroun, qui n'est pas votre pays, qui est le nôtre. Dans le cas contraire, prenez vos responsabilités et assumez.
Je ne serai pas avec vous pour cautionner le "crime contre la jeunesse" que vous organisez au quotidien, parce que je respecte les Camerounais de tous origines, je respecte l'être humain.

Vous faites donc fausse route car je sais depuis longtemps le prix à payer pour la liberté sous une dictature la vôtre. Le prix de la liberté, c’est la souffrance ou la mort. Si vous m’avez alors compris, vous devez particulièrement faire attention.

Pr. Jean GATSI, Agrégé des facultés de droit

2 commentaires:

  1. le peuple camerounais n'a pas besoin aujourd'hui seulement d'un leader, mais d'un homme qui parle le langage de la vérité, d'un patriote.

    le régime opprimant sous lequel on vit sait tuer, assassiné, mais cela ne vous fais pas peur. nous allons crier avec vous avant de mourrir

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  2. BIBOUM BIKAY François22 août 2009, 15:49:00

    Prof. Voila un message poignant à l'endroit de quiconque a soif de liberté, de logique par rapport au contexte de son époque. Ceux qui feignent l'indignation comprennent-ils seulement ce qu'on entend par démocratie, intégration nationale? Hélas! ces mots scandés si haut chaque jours, finissent en gague pour eux. En fait, disons-le leur, il ne s'agit pour eux que de véritables slogans. De quoi ont-ils peur? Je mènerai ce combat avec vous, dussé-je en mourir. On meurt bien un jour.

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