La liberté, rien que la liberté

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mardi 20 avril 2010

Cameroun : Qui est Madeleine Tchuinté ?




Cameroun- Retro : Affaire Mombio Michel contre Madeleine Tchuinté


A la demande de plusieurs de nos lecteurs, Camer.be, votre média de proximité en ligne reprend ici un portrait au vitriol de Madeleine Tchuinté paru dans L’Ouest Républicain N° 50, et qui a valu à son auteur 14 mois de prison . […).Pouvoirisme, affairisme et ingratitude. Les crimes de Madeleine Tchuinté. Depuis son entrée au gouvernement, cette célibataire endurcie prend sa revanche sur la vie, utilisant son poste ministériel pour soigner ses frustrations. Tout y passe. Nous inaugurons ici une série sur la vie cahotante de cette mal aimée.

« Sauvée des eaux », ainsi a-t-on qualifié Madeleine Tchuinté à son entrée au gouvernement il y a quelques années. En effet, c’est d’un vrai naufrage social que le président Biya a sauvé cette fille du quartier Tchala à Bayangam. Véritable âme en peine, elle errait dans les rues de Bafoussam, faisant le stop pour aller dans son Bayangam natal quand besoin se faisait sentir. Les habitués du Marché C de Bafoussam se souviennent encore avec amusement cette ancienne députée Unc à l’assemblée nationale, sandalettes aux pieds, faisant son modeste marché de quelques tomates choisies parmi celles les moins chères étalées à même le sol. Le propriétaire de l’immeuble de l’ancienne Pharmacie de l’amitié de Bafoussam toujours, se remémore avec un rictus narquois, cette ancienne locataire qu’il avait sommée de libérer son local pour des années d’arriérés de loyer. Laquelle, sans doute après une vision divine, s’était réfugiée en face, de l’autre côté de la rue, en débaptisant son officine pour l’appeler Pharmacie Ange Gabriel. Dans ce nouvel asile dans une maison contrôlée par son frère cadet Serges Tsémo, elle pouvait enfin souffler, à l’abri temporaire des problèmes de loyer. Ceux qui s’amusent certainement le plus des fanfaronnades pouvoiristes de la désormais ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, sont assurément les responsables du fisc.

Tourmentée par les dettes fiscales constituées notamment d’années d’impôts impayés, de cotisations Cnps de ses employés non reversées selon de bonnes sources, Madeleine Tchuinté avait dû replier son vieux et élimé Kaba Ngondo, pour se mettre à genoux et supplier les agents du fisc afin qu’ils ne ferment pas son officine. Ses maigres économies s’étaient fondues en cartes téléphoniques pour quémander des soutiens à Yaoundé dans ce sens. Il faut reconnaître que c’est une bonne chrétienne catholique, habituée des génuflexions parfois éhontées. Ne doit-elle pas son ascension sociale à feu Mgr Ndongmo Albert qui avait financé ses études à l’étranger ? C’est que le bon prélat avait décelé en elle une enfant certes démunie, « mais douée d’intelligence quoique manquant de personnalité », suivant le témoignage d’un congénère.

En fait, selon le même, son physique pas très avenant, lui a toujours créé des complexes. Ses études pharmaceutiques ne lui ont point permis d’y trouver remède. Pharmacienne de son état en effet, Madeleine Tchuinté a longtemps vendu des médicaments aux autres sans en trouver pour elle-même. Et puisque aucun homme ne voulait d’elle, la brave a procédé par compensation et par substitution. Le résultat est cette vie erratique sur le plan sentimental, laquelle a déteint sur ses affaires. Ainsi, elle a reporté son affection sur ses frères et sœurs, à qui elle a substitué son amour transit. Pour se faire aimer en retour, elle a leur a pratiquement abandonné la gestion de sa pharmacie. « Elle les accuse aujourd’hui de l’avoir ruinée à leur seul profit », soutient quelqu’un qui les connaît bien. Dans la famille de Madeleine Tchuinté, il n’y a pas que des anges (Gabriel). « On y a connu des drogués et des bandits, à l’instar d’un de ses cadets surnommé Soul, voleur de grand chemin, multirécidiviste ». Toujours en quête d’amour, Madeleine Tchuinté a dépensé beaucoup d’argent pour entretenir des hommes. « Elle a passé des années à payer des prêts bancaires pour des jeunes gens qu’elle entretenait et avait avalisés à la banque » révèle un de ses proches. Aucun de ces ingrats n’a été assez reconnaissant pour lui passer la bague au doigt. Ainsi occupée à chercher un hypothétique Apollon, notre gente pharmacienne ne faisait plus que de passages furtifs de plus en plus espacés dans son officine. Ce d’autant que, pour compenser et surtout se faire remarquer, elle avait embrassé la politique. Fokam Kamga, ancien ministre et prince Bandjoun, lui avait mis les pieds à l’étrier. En échange de ce qu’on peut deviner. « La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. La plus laide aussi. » Ironise un jaloux camarade de Madeleine Tchuinté. Du temps du parti unique, il n’avait eu aucun mal à lui ouvrir les portes de l’assemblée nationale.
Une fois le multipartisme venu, Madeleine Tchuinté a perdu tous ses repères politiques ainsi le chemin de l’Assemblée, les fraudes devenant de plus en plus difficiles. On l’a donc revue à la pharmacie de l’Amitié à plein temps. Mais les choses étaient dures. En témoignent ses anciens voisins qui la voyaient bailler de famine ou faire raccommoder ses vieux haillons chez la couturière du coin. Pour achalander ses rayons, on la voyait le soir déguisée, au marché A de Bafoussam chez les vendeurs clandestins de médicaments. Le monde à l’envers ! C’est pendant qu’elle voguait ainsi comme un bateau ivre sur les eaux saumâtres de la misère, que Biya l’a appelée à la mangeoire. Mais on ne peut pas dire que la reconnaissance l’étouffe, comme nous le verrons dans les prochains articles.
Michel MOMBIO
NB : Le protocole d’interview envoyé à la ministre pour avoir sa version des faits est resté sans réponse.
Prochainement : Les commérages de Madeleine Tchuinté sur la famille présidentielle
© Correspondance camer be : Alain Didier Mbezele ( Lecteur)

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