La liberté, rien que la liberté

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lundi 18 juillet 2011

Cameroun : La dictature de Paul BIYA et ses amis préparent un crime contre l’humanité



Fraude présidentielle télé-soutenue et conscience populaire



A l'heure où les suspicions augmentent exponentiellement quant à l'ingérence française dans les affaires électorales au Cameroun, il serait bon de rappeler le passé militaire français au Cameroun notamment. On parle de 300'000 à 400'000 Camerounais bombardés au napalm pendant la guerre d'indépendance.
A l'heure où François Fillion, Premier Ministre de Sarkozy, se pavane en Côte d'Ivoire le jour de la fête nationale française, pour marquer son territoire, il est bon de se rappeler que ce même monsieur qualifié les massacres au Cameroun de foutaises lors de son passage en 2009.
Pourtant les témoignages sont multiples, à l’instar de celui-ci : «Ils ont massacré de 300 à 400 000 personnes. Un vrai génocide. Ils ont pratiquement anéanti la race. Sagaies contre armes automatiques. Les Bamilékés n'avaient aucune chance.(…) Les villages avaient été rasés, un peu comme Attila », témoigne le pilote d'hélicoptère Max Bardet. (Extrait de La Françafrique. Le plus long scandale de la République, par F-X Verschave)
La même clique – Sarkozy, Fillon et Cie - qui est sur le point de vouloir assurer les arrières d'un Paul Biya vieillissant et incompétent, qui veut se cramponner à un pouvoir qu'il occupe déjà depuis 29 ans. Une clique appuyée par une Union Européenne sclérosée et totalement dépendante des ressources naturelles qu'elle exploite d'une façon foncièrement inéquitable en Afrique depuis de multiples décennies, ainsi que des Etats-Unis en mal de repères géostratégiques.
Ce qui est en train de se préparer au Cameroun, au nez et à la barbe d'un peuple Camerounais complètement désespéré et appauvri, embrouillé par une opposition qui à 85% pense que "ils ont bouffé, maintenant c'est à notre tour de bouffer", n'est ni plus ni moins une monstrueuse mascarade électorale, au nom des intérêts français et occidentaux au Cameroun.
L'intérêt de la nation n'est qu'un très vague alibi, pour la multitude de partis politiques et d'opposants de tout genre, qui poussent à droite à gauche comme des champignons depuis des mois. Entre les manifestations publiques à force de mégaphone devant une dizaines de Camerounais bravant le froid à Washington ou ailleurs, des bagarres sporadiques entre pro-rdpcistes et anti-rdpcistes aux quatre coins du globe, beaucoup cherchent à se faire un nom d’une manière ou d’une autre. Le raz-le-bol est toujours là, sous une forme ou une autre. La frustration de ne pas être en mesure de vivre décemment sur la terre de ses ancêtres, aussi. Tous ne sont pas des pseudo-opposants bling-bling. Certains semblent plus sincères que d’autres, mais finalement aucun ne réussit à faire ciller le benskin de Douala, ou le taximan de Garoua, qui ne cherchent qu’à fuir pour trouver une vie décente ailleurs. Les femmes continuent à faire leur marché en se battant avec une vie de plus en plus chère, et ne se plaignent même plus.

Fraude présidentielle télé-soutenue et conscience populaire
Le désespoir somatisé s’est transformé en profonde désillusion et résignation, malgré une criminalité qui devient de plus en plus incontrôlable et faisant partie du paysage naturel du Camerounais moyen. L’ouvrier travaillant plus de 40 heures par semaine à Socopalm pour 40 000 FCFA mensuels, est content tant qu’il reçoit sa maigre pitance et qu’il arrive à donner les 10 000 à la mère de son enfant qui l’a quitté parce qu’il est toujours foiré. La paupérisation rampante a atteint l’âme de la société camerounaise, déchire les familles, déchire le demain.
Le peuple Camerounais souffre gravement, mais de moins en moins en silence, et en désordre. Le souvenir des émeutes et des morts de février 2008 est encore très vif dans les esprits. Beaucoup, surtout à l’extérieur, se demandent pourquoi ce peuple ne se rebelle pas une fois pour toute, comme l’on fait les Tunisiens après la mort de Bouazizi. La diaspora se tenait au bord de sa fenêtre, bien au chaud et loin du cœur de l’enfer, quand le Combattant Mboua Massok a appelé le 23 février 2011 le début d’une série d’actes de désobéissance civile. Une diaspora, qui ayant quitté le bateau qui coule parce que justement il coule, a souvent oublié les souffrances qu’elle ne voit plus que comme dans un lointain souvenir. Une diaspora munie d’un courage en dent de scie, déchirée au même titre que les oppositions sur le terrain. « Y a qu’à… y a qu’à… ». Un leitmotiv qui ne convainc personne au Cameroun. Sur le terrain, les uns attendent à la maison. D’autres tournent en rond comme des lions en cage. D’autres encore s’évertuent autour de diverses micro-initiatives qui s’essoufflent dans leur volonté de conscientiser les gens, se heurtant aux tentatives désespérées des forces de l’ordre dans la contention sans véritable avenir, d’une colère populaire de plus en plus assourdissante.
Aucun Camerounais n’est dupe de la fraude électorale qui se prépare, grosse comme un éléphant dans un couloir, appuyée sans le moindre doute par la France et ses alliés. C’est un crime contre l’humanité de plus qui se prépare, implacable, écrasant toute tentative de dénonciation sur son passage. La France, par ses intérêts commerciaux divers, est omniprésente, haïe par un peuple impuissant, colonisé puis néo-colonisé, soumis depuis si longtemps à une force profondément négrophobe et brutale, dont les hauts dignitaires comme François Fillon viennent encore étaler leur arrogance à travers un révisionnisme despotique et méprisant.

C’est tellement intolérable, que cela en devient douloureux dans la poitrine.
Et puis, il est presque naturel de se dire que le peuple va se soulever spontanément à un moment ou à un autre. Car on a de la peine à croire que la fraude énorme qui se prépare se passera sans réaction. Trop de choses se fomentent dans les esprits, échappant au consentement du pouvoir malgré ses efforts de tout contrôler. Trop de sueur au front d’un peuple qui en a vraiment assez de se faire berner systématiquement.
« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps » disait Abraham Lincoln.
Le problème néanmoins qui se pose dans tous les esprits est de taille. On ne veut plus de Biya car on lui en veut d’avoir paupérisé et bradé le Cameroun depuis 29 ans. C’est un fait et nul ne peut le nier. Il est bel et bien au moins co-responsable d’une débâcle qui n’a pas de nom. Mais il est surtout localement garant politique d’un système d’échanges commerciaux profondément inéquitables et indécents, dont les bénéfices ne profitent qu’à lui-même et à son entourage. Pendant que les taux de scolarité au Cameroun restent bas à cause notamment des coûts de scolarité, et qu’on parle de classes qui varient entre 80 à 120 élèves dans les écoles publiques de Douala, les enfants de Paul Biya fréquentent les écoles privées en Suisse, que même le citoyen suisse moyen est incapable d’offrir à ses enfants. Tous les ministres et haut-dignitaires ont fait sortir leur progéniture d’un pays qu’ils ont contribué à ruiner et dont ils connaissent bien eux même le manque d’espérance en terme d’avenir.
Devant une telle débâcle si nauséabonde, il est parfaitement naturel de vouloir se débarrasser de Paul Biya. La question cruciale est de savoir qui va donc être en mesure de gouverner le Cameroun à sa place. Les candidats ne se comptent plus, le plus souvent avec des argumentaires faussement ingénus, mais très rarement avec un programme réaliste et viable. L’ambiance de désordre et d’anarchie autour de ces nombreux faiseurs de rêves, ne fait qu’augmenter à l’approche de la période électorale fatidique d’octobre prochain, atteignant un nouveau palier à l’heure où Paul Biya se proclame une fois de plus candidat du RDPC aux élections. L’énervement, on le sent, est à son comble. Quoi ? Biya encore… !? Après 29 ans d’un pouvoir progressivement désastreux ? Il est de toute évidence très sûr de son succès, après avoir introduit début 2008 dans la Constitution, l’abolition du nombre de mandats présidentiels.
La nouvelle de sa candidature ne change rien au fait que les candidats vraiment sérieux ne sont pas suivis de façon consensuelle, pour différentes raison. Les candidats bling-bling sont si nombreux et palabreurs, que ceux qui ont les vraies compétences pour servir la nation, se noient dans la masse d’un peuple qui ne sait même plus vers quel saint se vouer. Tout ce qu’il sait, c’est les autres ont suffisamment bouffé, maintenant c’est à eux. La vengeance est au cœur de bien des passions. Trop rares encore sont ceux qui pensent à l’intérêt collectif de la nation avant tout, par manque d’éloignement du nez du mur et de vision à long terme.
La conscientisation du peuple Camerounais, et surtout l’inculcation de valeurs civiques solides, avec la connaissance des droits et des devoirs, lui permettraient de voir bien plus clair, et d’exiger de façon plus convaincante et organisée ce auquel il a droit, autour du conscience nationale bien plus homogène.
L’éducation civique des Mamadous et des Binetas camerounais… voilà donc un des programmes des plus ambitieux. L’école et l’accès à la lecture pour tous, surtout le combat pour des conditions favorables - où on ne verrait plus de petites vendeuses d’oranges ou de Lotus aux carrefours de Douala, ou des enfants sans parents dormant sous les étals du marché de Mokolo de Yaoundé -, pour l’apprentissage de valeurs académiques indispensables pour la formation d’une jeunesse consciente et responsable, qui refuseraient à tout jamais la répétition de massacres sur ses terres par des colonisateurs qui ne sont jamais partis, malgré le simulacre des indépendances de 1960.
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