La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

vendredi 18 septembre 2009

DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS AU CAMEROUN

Le directeur de l’hôpital régional de Bertoua interpellé


Pierre Ngueko est soupçonné de détournement de fonds publics.
Le directeur de l’hôpital régional de Bertoua (Hrb), Pierre Ngueko, a été interpellé le 14 septembre 2009, après un séjour de 24 heures dans les cellules de la brigade de gendarmerie de Bertoua. Il a été présenté au procureur de la République, puis déféré à la prison centrale de Bertoua. Administrateur principal des hôpitaux, âgé de 61 ans, Pierre Ngueko est soupçonné de faux et usage de faux, surfacturation, mauvaise gestion et détournement de fonds publics.
Tout commence en 2008, par une pluie de lettres anonymes adressées au ministre de la Santé publique par les personnels de l’hôpital. Elles dénonçaient les pratiques de Pierre Ngueko. Une mission conjointe Contrôle supérieur de l’Etat / Conac descend sur le terrain afin de vérifier les faits dénoncés. C’est d’abord un détournement d’une somme de 8.000.000 Fcfa qui est décelé par les enquêteurs. Le directeur demande alors à ses collaborateurs de rembourser la moitié de cette somme, et s’engage, lui, à prendre sur lui l’autre moitié. Proposition qui ne reçoit pas l’onction de M. Damvoura, le receveur de l’hôpital, qui ne reconnaît pas avoir soustrait l’argent des caisses de l’Hrb: «Je ne pouvais pas accepter une telle proposition, car, malgré ma fonction, j’étais écarté du circuit financier de l’hôpital».Le mis en cause est également accusé de mauvaise gestion. Il aurait transformé la pharmacie de l’hôpital en une épicerie qu’il ravitaillait en dehors du circuit normal du Caps/Est qui est la seule structure agréée pour approvisionner les hôpitaux de la région en médicaments. Pierre Ngueko commandait les médicaments auprès des Ets Kamto. «On ne contrôlait plus rien sur le plan financier, il avait pris la peine de coopter des gens qui adhéraient à son réseau», déclare Damvoura. Et le receveur de l’Hrb d’ajouter : "On payait 1.000.000 Fcfa chaque mois pour le désherbage; pourtant, on a des agents d'entretien qu'on paye chaque fin de mois; il faisait acheter un thermomètre aux Ets Kamto à 18000 Fcfa, alors qu'on pouvait se le procurer à 260 Fcfa au Caps/Est ".La morgue de l'hôpital aurait aussi fait l'objet de l'enrichissement du directeur. Celle-ci était toujours dans un état de délabrement. "Il m'a licencié parce que j'avais établi une facture de 1.750.000 Fcfa en 2008 pour l’entretien des équipements de la morgue; il m'avait alors demandé de revoir ma facture à 3.250.000 Fcfa, ce que j'avais refusé de faire car mes convictions religieuses ne me permettent pas de telles pratiques. Il avait alors confié l'entretien de la morgue à une entreprise privée". Sur la préférence accordée à la même entreprise, les Ets Kamto, impliquée dans tous les marchés de l'Hrb, le receveur explique : «J’avais décrié cette situation bien avant ; cela m'a valu une demande d'explications". Pierre Ngueko passe ses premiers jours à la prison centrale de Bertoua. En attendant d'être rejoint par le directeur des Ets Kamto qui est activement recherché.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire