La liberté, rien que la liberté

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vendredi 16 octobre 2009

Le pilotage automatique du cameroun


Continuez à bien vous reposer, notre très cher son Excellence monsieur le président Biya


Le pouvoir par pilotage automatique est le triste constat que celui que nous devons faire aujourd’hui au sujet des courts et longs séjours privés répétés du président Paul Biya qui dirige le Cameroun depuis maintenant près de 30 ans. Depuis les 10 dernières années, l’homme Lion passe plus de temps à se reposer avec famille et quelques collaborateurs en Europe qu’à s’occuper des problèmes de son pays, le Cameroun. Au point où bon nombre de Camerounais le considère désormais comme faisant partie de la Diaspora Camerounaise
Même si quelques membres du gouvernement tentent de détourner l'attention chaque fois qu’elle se braque sur ces absences répétées et de longue durée, ces multiples voyages hors du pays et aux destinations inconnues inquiètent de plus en plus les camerounais.
Et pour cause, voici presque plus d’un mois que s’est terminée à New York aux États-Unis la 64e assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). M. Biya y avait prononcé un discours le 25 septembre 2009. Alors que tous ses pairs sont retournés dans leur pays respectifs aussitôt leur discours prononcé pour s’occuper de ceux qui les ont élus, notre président a quitté le pays de l’oncle Sam pour une autre destination inconnue en Europe.
Depuis donc la fin de cette Assemblée annuelle des Nations Unies, les Camerounais n’ont pas toujours de nouvelles de leur président. On se souvient que l’année dernière, après le sommet de la Francophonie qui s’était tenue dans la ville de Québec au Canada au mois d’octobre, M. Biya, très affaiblie sans doute par le long voyage ou la température automnale très froide du Canada, était repartie pour une autre destination inconnue en Europe au point où la traditionnelle coupe du Cameroun, qui n’arrêtait plus d’être reportée, s’est finalement jouée sans sa présence.
Pire, bien avant de se rendre au XIIe sommet de la Francophonie de Québec l’année dernière, Paul Biya avait du effectuer un voyage éclair au Cameroun, après que le quotidien Messager eut révélé que la Court constitutionnelle pouvait constater une vacance du pouvoir à Yaoundé suite aux absences répétées du locataire d’Étoudi. En effet selon un décompte effectué par le quotidien de Douala dans son édition du 15 octobre 2009: «Paul Biya avait séjourné pendant 48 jours à l’extérieur, soit un mois et demi sur 130 jours, ne passant que quelque 82 jours au pays, soit moins de trois mois ! Le décompte de ses sorties en 2008 est plus révélateur. La durée cumulée de ses courts séjours privés donnait 82 jours (deux mois et demi) en sept mois (de mai à novembre 2008) hors des frontières nationales et 130 jours sur 365 (5 mois plus 7 mois égale 12 mois égale un an). Et Messager de conclure : si le calcul s’étendait sur les 27 ans que dure son règne ?»
Ces séjours privés en Europe inquiètent de plus en plus les camerounais.
On se souvient aussi qu’en 2005, c’est une fausse rumeur, alimenté à l’époque par son entourage disaient certains, par la nébuleuse G11 argumentaient d’autres, qui aurait contraint l’homme Lion à réapparaître en public et à retourner manu militari en vainqueur, mais de quoi?, dans son pays natal.
On peut se souvenir également qu’avant de se rendre à New York cette année, Paul Biya a du effectuer un voyage étincelle au Cameroun après que les médias eurent révélé où lui, famille et quelques membres proches passaient leurs vacances et combien cette retraite dans un hôtel et casino huppés de la Baule en France coûtaient aux pauvres contribuables camerounais chaque jour. La question qu’on doit se poser aujourd’hui serait celle de savoir si Paul Biya est toujours le président du Cameroun? Si oui pourquoi une telle absence répétée?
Qui gouverne notre pays?
Tantôt le premier ministre, tantôt le Cabinet civil disent les gens biens introduit dans la gestion des affaires courantes. Depuis on savait que le Cameroun fonctionne sur commande automatique depuis l’étranger. Mais une chose est certaine, ces vacances prolongées en Europe, chaque année, peuvent être considérées comme une absence dans l'administration de notre pays. Est-ce la meilleure façon, pour un président, de remplir ses tâches et d'assumer ses responsabilités?
Autant d'absences sont souvent la conséquence de manque de sanctions et du flou juridique, mais surtout le signe évident d'un manque d'intérêt pour cette fonction et par delà un abandon de notre pays, le Cameroun. C’est aussi selon certains observateurs politiques, un indicateur d’une fin de règne. Ces voyants de la politique africaine argumentent aussi que le président Algérien a été réélu avait brio après une période de maladie en Europe. «La maladie est donc un fait normal pour tout être humain et est socialement bien acceptée», soutiennent-ils.
Ainsi donc les camerounais doivent être informés des causes et le lieu de déplacement de leur président car cela engendre des coûts pour le trésor public. Comme tout gestionnaire qui devrait avoir des comptes à rendre, Paul Biya reçoit une rémunération de plusieurs millions de Francs CFA par année pour administrer le Cameroun et le représenter aux différents ordres et organismes régionaux et internationaux. Il doit aussi être près de ceux qui l’ont élu quand surviennent des catastrophes.
Nous ne l’avons pas vu lors des grandes inondations de Douala, nous ne l’avons pas non plus vu lors des incidents de Van, qui ont laissé dans le deuil et la tristesse plusieurs familles de cette localité de la Capitale Yaoundé. Même si un président ne peut pas être partout, il se doit tout de même de montrer son côté humain en sympathisant avait les familles endeuillées ou victimes de catastrophe.
Les multiples détournements de biens publics au Cameroun sont, croient plusieurs spécialistes, le résultat d’un laisser-aller instauré depuis la tête de l’État. C’est aussi une culture de l’impunité pendant des années mais surtout, une absence du capitaine du bateau qui fait croire à certains que l’adage selon lequel « Quand le chat n’est pas là les souris dansent » n’a jamais été aussi vrai que dans la situation actuelle de notre pays. À cette allure, on peut craindre que le Cameroun fonctionne sans véritable capitaine de bord dans les prochaines années.
Un vrai président qui aime son pays et son peuple, se doit d’effectuer régulièrement des visites à l’intérieur de son propre pays. Il se doit de prendre des vacances dans des camps de villégiatures de son pays, question de mousser l’économie de la région, surtout en ces temps de récession mondiale.
Nous devons bien y penser lors de la prochaine présidentielle. Qui est le plus apte à diriger le Cameroun depuis le Cameroun? Car cette personne doit être au près des familles endeuillées et en situations difficiles. Qui est le plus apte à visiter le Cameroun profond et vivre la réalité de ces concitoyens au quotidien? Qui fustige la diaspora alors qu’il vit avec eux à l’étranger ?
Peut-on démettre un président pour absences répétées du pays ?
La fonction de président de la république ne doit pas être prise à la légère. La Loi fondamentale de notre pays en son Chapitre I Du Président De La République Art. 5.- sous section (4) stipule en noir et blanc qu’«En cas de vacance de Présidence de la République pour cause de décès, de démission ou d’empêchement définitif constaté par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l’élection du nouveau Président de la République doit impérativement avoir lieu vingt (20) jours au moins et quarante (40) au plus après l’ouverture de la vacance. a- l’intérim du Président de la République est exercé de plein droit, jusqu'à l’élection du nouveau Président de la République, par le président du Sénat, et si ce dernier est, à son tour, empêché, par son suppléant, suivant l’ordre de préséance du Sénat.»
Souhaitons de tout cœur qu’on ne fasse pas appel à cet article de la Constitution.
Martin Stéphane Fongang, Copyright © 2009 icicemac.com

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