Mystère sur le salaire du président
Au Cameroun, le salaire de M.Biya reste un secret d'Etat. A Yaoundé, la capitale, il est impossible d'obtenir le montant des émoluments du président Biya. Le salaire du président camerounais ne fait pas parti du domaine public. Le sujet est tabou. C'est ''une question dont on ne parle pas'',avoue un proche collaborateur M. Biya. Pourtant, ''sur haute instruction du chef de l'Etat'', l'argent du contribuable est débloqué tous les jours. Autant dire que M. Biya est un coffre fort ambulant. M. Biya est une pupille de la République. Depuis près de cinquante ans, il est logé, nourri, blanchi et voituré par les ministères, par le Premier ministère et par le palais de l'Unité, qui prend en charge toutes les dépenses liées à sa fonction. Logé, nourri, habillé, équipé, le chef de l'Etat n'a donc quasiment aucune dépense.
Au Cameroun, le salaire de Paul Biya reste un secret d'Etat. A Yaoundé, la capitale, il est impossible d'obtenir le montant des émoluments du président Paul Biya. Le salaire du président camerounais ne fait pas parti du domaine public. Le sujet est tabou. C'est ''une question dont on ne parle pas'', avoue un proche collaborateur de Paul Biya. Pourtant, ''sur haute instruction du chef de l'Etat'', l'argent du contribuable est débloqué tous les jours. Autant dire que Paul Biya est un coffre fort ambulant. Il incarne jusqu'à la caricature, la confusion entre le budget de l'Etat et la cagnotte familiale. Une tradition tenace entretient l'opacité : les transferts d'avoirs sur des comptes à l'étranger, en Europe -Suisse en tête- aux Etats-Unis ou dans des paradis fiscaux exotiques et insulaires.
Pourtant, selon l'article 2 du décret 81- 407, du 10 septembre 1981, accordant une pension et des avantages en nature aux anciens présidents de la République, la pension accordée aux anciens présidents de la République ''est égale aux deux tiers de la liste civile du président en exercice. La pension n'est pas imposable. Elle est insaisissable à concurrence du quart.'' Pourtant d'autres chefs d'Etat africains ont déjà franchi le pas de la transparence.
Au sein du monde démocratique, les rétributions des chefs d'Etat et de gouvernement sont sujettes à un débat ouvert. De nombreux Anglo-Saxons, en particulier, prônent l'augmentation des revenus de ces hommes et de ces femmes dont chaque décision peut influer sur la vie de toute une nation. Les grandes démocraties occidentales de tradition anglo-saxonne et les pays d'Europe du Nord sont assurément ceux où règne le plus de transparence. Non seulement les salaires versés aux dirigeants y sont du domaine public, mais présidents, ministres ou élus doivent déclarer leurs autres revenus ainsi que leur patrimoine. Aux Etats- Unis, outre le salaire du président, on connaît le détail de sa feuille d'impôts, accessible à tout un chacun. On savait ainsi que George Bush a déclaré, pour l'année 2004, 524 141 € et qu'il s'est acquitté de 161 504 € d'impôts fédéraux. Il possédait par ailleurs, un ranch de 640 hectares, évalué entre 1 et 5 millions de dollars, des bons du Trésor pour un total de 3,11 millions d'euros, 584 225 € en certificats de dépôts, les droits d'exploitation minière d'une propriété évaluée à 11 685 €, une exploitation forestière d'une valeur de 467 417 €. Le salaire du président des Etats-Unis a doublé par rapport à 2001.
Il reste cependant très inférieur à celui que touchent beaucoup de grands patrons américains. Au Proche-Orient, où l'opacité est la règle, un pays se distingue par son souci du légalisme: le Liban. Le salaire du chef de l'Etat y fait l'objet d'un vote du Parlement, comme ceux des ministres et des députés. Depuis 1998, le budget spécial de la présidence - une ''caisse noire'' dans laquelle il pouvait puiser pour ses frais de représentation - a été supprimé. Toutes les dépenses du président doivent faire l'objet de factures remises au ministère des Finances, qui débloque les fonds nécessaires.
MONARCHIE
Dans plusieurs pays, le salaire annuel du chef de l'Etat est rendu public… même s'il est loin de représenter la totalité de ses revenus. C'est notamment le cas au Nigeria, au Sénégal, ou encore au Mali. Au Sénégal, le revenu annuel brut du président est modeste : 8 940 € Mais les députés votent aussi le budget de l'administration présidentielle, une enveloppe qui couvre pêle-mêle les frais de fonctionnement de la présidence et ceux des agences de l'Etat. Or celui-ci a explosé, passant de 39 milliards de francs Cfa en 2004 à 57 milliards en 2005. Au Nigeria, aussi, les émoluments du chef de l'Etat, tels qu'ils sont fournis par la Revenue Mobilisation, Allocation and Fiscal Commission, semblent très raisonnables: 1 405 822 nairas par an, soit 8 585 €. Mais les ''primes et indemnités'' ne sont pas incluses. Au Mali, le chef de l'Etat Amadou Toumani Touré avoue un salaire de 1 500 € par mois, il l'a confirmé lui-même à la correspondante de L'Express, le 17 mai 2006, en marge de l'enregistrement de l'émission Rfi/L'Express. Au Maghreb, les situations sont contrastées. En Algérie, les données chiffrées sont publiques. Le chef de l'Etat algérien reçoit un salaire de 260 000 dinars, soit environ 2 800 € par mois, auquel s'ajoutent des primes. Le montant total de ses émoluments est d'environ 4 000 € par mois.
Mais il faut ajouter à cette somme une allocation en devises de 700 € par jour, officiellement présentée comme destinée aux ''frais de représentation à l'étranger'' du chef de l'Etat, qui lui est versée… 360 jours par an. En Tunisie, le salaire du président Zine el-Abidine Ben Ali n'est pas du domaine public. Dans les pays de tradition anglo-saxonne, le salaire des chefs d'Etat et de gouvernement est généralement indexé soit sur celui du plus haut magistrat du pays, soit sur celui des parlementaires - c'est par exemple la solution retenue en Australie, où le Premier ministre touche 160% de ce que gagne un député. Un système abandonné en 2001 par le Canada, qui, depuis cette date, calcule les émoluments de ses élus et dirigeants politiques en prenant encompte les salaires des employés du secteur privé.
Parmi les pays qui figurent dans le ''peloton de tête'' de la transparence, deux sont des monarchies. En Norvège, l'apanage - la liste civile du couple royal - s'élève à 7 750 000 couronnes, soit 1 million d'euros par an. Au Japon, l'empereur lui-même ne perçoit pas de salaire. Mais ses dépenses personnelles s'inscrivent dans un budget qui englobe également les frais des membresde la famille impériale et de la cour.
Germinal, SERGE ALAIN KABESSINE
Pourtant, selon l'article 2 du décret 81- 407, du 10 septembre 1981, accordant une pension et des avantages en nature aux anciens présidents de la République, la pension accordée aux anciens présidents de la République ''est égale aux deux tiers de la liste civile du président en exercice. La pension n'est pas imposable. Elle est insaisissable à concurrence du quart.'' Pourtant d'autres chefs d'Etat africains ont déjà franchi le pas de la transparence.
Au sein du monde démocratique, les rétributions des chefs d'Etat et de gouvernement sont sujettes à un débat ouvert. De nombreux Anglo-Saxons, en particulier, prônent l'augmentation des revenus de ces hommes et de ces femmes dont chaque décision peut influer sur la vie de toute une nation. Les grandes démocraties occidentales de tradition anglo-saxonne et les pays d'Europe du Nord sont assurément ceux où règne le plus de transparence. Non seulement les salaires versés aux dirigeants y sont du domaine public, mais présidents, ministres ou élus doivent déclarer leurs autres revenus ainsi que leur patrimoine. Aux Etats- Unis, outre le salaire du président, on connaît le détail de sa feuille d'impôts, accessible à tout un chacun. On savait ainsi que George Bush a déclaré, pour l'année 2004, 524 141 € et qu'il s'est acquitté de 161 504 € d'impôts fédéraux. Il possédait par ailleurs, un ranch de 640 hectares, évalué entre 1 et 5 millions de dollars, des bons du Trésor pour un total de 3,11 millions d'euros, 584 225 € en certificats de dépôts, les droits d'exploitation minière d'une propriété évaluée à 11 685 €, une exploitation forestière d'une valeur de 467 417 €. Le salaire du président des Etats-Unis a doublé par rapport à 2001.
Il reste cependant très inférieur à celui que touchent beaucoup de grands patrons américains. Au Proche-Orient, où l'opacité est la règle, un pays se distingue par son souci du légalisme: le Liban. Le salaire du chef de l'Etat y fait l'objet d'un vote du Parlement, comme ceux des ministres et des députés. Depuis 1998, le budget spécial de la présidence - une ''caisse noire'' dans laquelle il pouvait puiser pour ses frais de représentation - a été supprimé. Toutes les dépenses du président doivent faire l'objet de factures remises au ministère des Finances, qui débloque les fonds nécessaires.
MONARCHIE
Dans plusieurs pays, le salaire annuel du chef de l'Etat est rendu public… même s'il est loin de représenter la totalité de ses revenus. C'est notamment le cas au Nigeria, au Sénégal, ou encore au Mali. Au Sénégal, le revenu annuel brut du président est modeste : 8 940 € Mais les députés votent aussi le budget de l'administration présidentielle, une enveloppe qui couvre pêle-mêle les frais de fonctionnement de la présidence et ceux des agences de l'Etat. Or celui-ci a explosé, passant de 39 milliards de francs Cfa en 2004 à 57 milliards en 2005. Au Nigeria, aussi, les émoluments du chef de l'Etat, tels qu'ils sont fournis par la Revenue Mobilisation, Allocation and Fiscal Commission, semblent très raisonnables: 1 405 822 nairas par an, soit 8 585 €. Mais les ''primes et indemnités'' ne sont pas incluses. Au Mali, le chef de l'Etat Amadou Toumani Touré avoue un salaire de 1 500 € par mois, il l'a confirmé lui-même à la correspondante de L'Express, le 17 mai 2006, en marge de l'enregistrement de l'émission Rfi/L'Express. Au Maghreb, les situations sont contrastées. En Algérie, les données chiffrées sont publiques. Le chef de l'Etat algérien reçoit un salaire de 260 000 dinars, soit environ 2 800 € par mois, auquel s'ajoutent des primes. Le montant total de ses émoluments est d'environ 4 000 € par mois.
Mais il faut ajouter à cette somme une allocation en devises de 700 € par jour, officiellement présentée comme destinée aux ''frais de représentation à l'étranger'' du chef de l'Etat, qui lui est versée… 360 jours par an. En Tunisie, le salaire du président Zine el-Abidine Ben Ali n'est pas du domaine public. Dans les pays de tradition anglo-saxonne, le salaire des chefs d'Etat et de gouvernement est généralement indexé soit sur celui du plus haut magistrat du pays, soit sur celui des parlementaires - c'est par exemple la solution retenue en Australie, où le Premier ministre touche 160% de ce que gagne un député. Un système abandonné en 2001 par le Canada, qui, depuis cette date, calcule les émoluments de ses élus et dirigeants politiques en prenant encompte les salaires des employés du secteur privé.
Parmi les pays qui figurent dans le ''peloton de tête'' de la transparence, deux sont des monarchies. En Norvège, l'apanage - la liste civile du couple royal - s'élève à 7 750 000 couronnes, soit 1 million d'euros par an. Au Japon, l'empereur lui-même ne perçoit pas de salaire. Mais ses dépenses personnelles s'inscrivent dans un budget qui englobe également les frais des membresde la famille impériale et de la cour.
Germinal, SERGE ALAIN KABESSINE
Je ne sais pas pour le salaire, mais les dépenses administratives de la présidence et du président sont votées par l'assemblée, et bientôt "contre-votées" par le Sénat....
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