L’opération Epervier ne saurait assurer le maintien de Paul BIYA au pouvoir en 2011
Même parti sur de mauvaises bases, un fait si banal puisse-t-il être, est susceptible d’être récupéré, corrigé, orienté et constituer un élément important de la cohésion sociale.
Cette réalité sied bien à l’opération épervier initiée depuis peu par M. Paul BIYA. On lui reproche légitimement son incertitude, son arbitraire, ses arrière-pensées politiques, ses méthodes hasardeuses et peu orthodoxes. Il n’empêche qu’elle pourrait être justifiée dans une société camerounaise aujourd’hui notoirement gangrénée par la corruption sous toutes ses formes. Il suffirait de la corriger, de la mettre véritablement au service de la justice.
En effet, dans son principe, l’opération épervier est une mesure opportune. Elle vise à traquer et à assainir de la gestion publique, les criminels économiques. Là-dessus, le besoin est criard : il n’y a pas un seul camerounais qui ne soit au courant de l’assassinat économique du pays ; il n’y a pas un seul camerounais même mineur qui ne ressente le besoin d’un assainissement des comptes de l’Etat, quitte à y voir un parent inculpé. Il faut le dire, la corruption a atteint le système à un degré tel que les camerounais ne jurent que de la voir sinon éradiquée, mais du moins suffisamment diminuée, même au prix d’y perdre les leurs. Le devenir du pays passe avant toutes considérations tribalistes, despotiques, copinistes et j’en passe. L’opération épervier tombe donc à point.
Seulement, il reste beaucoup à faire tant dans sa conception, sa procédure que ses résultats. Voyez-vous, elle a été jusqu’ici utilisée à des fins politiques, à des règlements de comptes aux cupides qui en veulent à la main qui les nourrit. L’épervier est une opération aujourd’hui à tête chercheuse dont le fonctionnement reflète sa dénomination : l’épervier est de nature myope et vit dans les airs. Par conséquent il n’attrape que les proies qui s’agitent et s’exhibent avec leur butin ; il ne suit ni les souris tapies dans leur terriers (les voleurs sages), ni les baleines qui se trouvent allègrement dans la mer (les voleurs trop forts). Cette description anecdotique nous paraît tout à fait compréhensible dans le contexte de l’opération épervier, car cela tient d’une volonté politique que de la voir corrigée. Il s’agit simplement de la rendre plus objective, de traquer tous les criminels économiques des caisses de l’Etat, de les punir. En tout cas, le système doit être de nature à favoriser la justice et non des expéditions punitives et ni des règlements de comptes.
Si M. Paul BIYA réussissait l’opération épervier, cela soulagerait beaucoup de camerounais et lui attirerait les faveurs véritables des populations au lieu des motions de soutien folkloriques auxquelles il est habitué. C’est une question de stratégie. Il vaut mieux un résultat qui satisfait les camerounais, qui préserve le devenir économique du pays qu’un résultat bouclé sur soi.
Et si M. Paul BIYA réussissait l’opération épervier, il devra quand même passer la main en 2011. Cela lui donnerait juste une petite porte de sortie. Le peuple camerounais a soif d’hommes d’actions capables de conduire son destin autrement. Après 27 ans de pouvoir stérile, il est normal qu’il se repose, car il ne peut plus rien apporter.
© Pr. Jean GATSI, Agrégé des facultés de droit, Président National du MPLC (Mouvement Pour la Libération des Camerounais)
C'est normal. Paul biya doit partir et laisser la place à un autre camerounais.
RépondreSupprimerNous devons tous soutenir le Président BIYA s'il mène cette action jusqu'au bout. Ce serait la preuve de son dévouement pour la cause du pays.
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