La liberté, rien que la liberté

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dimanche 27 juin 2010

Cameroun : Le président Paul BIYA proche de l’asphyxie politique





Paul Le Guen pulvérise le plan secret de Paul Biya

Les Lions Indomptables ont perdu la course aux huitièmes de finale. Partie outsider, l’équipe nipponne a remporté une victoire sur le fil devant le Cameroun, ensuite le Danemark. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour le Premier ministre japonais, qui avait soutenu avec conviction son équipe, croyant en ses chances de qualification. C’est, en revanche, un coup dur pour Paul Biya, le président camerounais, qui s’était lui aussi investi personnellement pour promouvoir le recrutement d’un entraîneur français de haut niveau. Paris, lui a conseillé, le meilleur du moment, Paul Le Guen. Après l’échec des festivités du cinquantenaire, l’incarcération de leaders politiques, l’assassinat du journaliste Bibi Ngota, voici qu’il perd sa dernière chance de redorer le blason du Cameroun et de requinquer sa cote de popularité.

Paul Le Guen vainqueur, Paul Biya battu.
La décision du terrain de football d’attribuer les qualifications pour les huitièmes de finale aux Pays-Bas et au Japon, a sonné comme des airs de bérézina pour le Cameroun qui subit, avec cette quatrième rebuffade de la part de l’establishment footballistique (après 1994,1998 et 2002), un échec de plus. Et Paul Biya, le président camerounais, qui a appris la victoire du Danemark, samedi dernier, dans l’hélicoptère qui le conduisait dans son village à Mvomeka, va devoir encore une fois avaler une mauvaise nouvelle après l’échec de toutes ses politiques envers les jeunes. Surtout, cette troisième et dernière défaite du Cameroun, ce 24 juin, face aux Pays-Bas. Cette défaite-là sera peut-être encore plus difficile à digérer que les précédentes, puisque l’élimination précoce du Cameroun était inattendue.

Dans les abîmes de la République
L’équipe du Cameroun était «parfaite». Les Lions Indomptables étaient donnés favoris. Les stages de préparation s’étaient bien déroulés. A priori, les membres du staff, au premier duquel trônait Paul Le Guen, n’avaient aucune raison d’être soucieux avant le déroulement des rencontres. Si ce n’est qu’une partie de football, s’effectue en fonction de motivations et d’alliances bien spécifiques aux joueurs. A la lumière du résultat qui a montré que les adversaires du Cameroun, sans exclusive, ont tranquillement devancé notre équipe à chaque match pour l’emporter finalement démontre à n’en plus douter, que les Lions Indomptables étaient une pseudo-formation, une semblant d’équipe. Oubliant qu’une victoire sportive, il faut aller la chercher, la construire, des bases au sommet, sans oublier un étage au passage. C’est peut-être là que les Camerounais ont perdu, en étant moins performants pour promouvoir leur football et renouer avec les bons reflexes, faire bloc, instaurer le dialogue qui manque tant entre les officiels et les acteurs.
Après tout, il fallait un gagnant et un perdant et le fait, pour le Cameroun, d’arriver en phase finale de la coupe du monde, devrait pas être une simple satisfaction de participation, mais de victoire aussi. Mais il ne faut pas oublier que cet affrontement économico-footballistique, pour les Camerounais s’inscrit dans un contexte politique global de tensions très vives entre l’Etat et le peuple, entre Paul Biya et l’opposition, qui a débuté avec l’avènement du multipartisme. Si l’important c’est de participer, dans le cas présent, l’esprit olympique ne sera pas suffisant pour faire accepter de bon cœur la défaite contre un adversaire à qui on ne prêtait aucune chance de réussir. D’autant que le président camerounais et le peuple vont se retrouver, dans quelques mois, pour le bilan des sept années passées par Paul Biya au pouvoir. Nous pensons que le Peuple n’aura pas beaucoup d’appétit.

Le devoir de bilan
Pour le peuple, en revanche, rien ne semble devoir agrémenter les mets. Hôte d’une pléiade de dictateurs pour le cinquantenaire, nouveau leader de la sous région, après le décès d’Omar Bongo, président d’un pays qui n’est pas en guerre, Paul Biya se trouvait presque en état de grâce. Malgré son soutien à George W. Bush dans la guerre en Irak, qui lui a valu des critiques et des attaques dans la communauté internationale mais aussi des camerounais, il n’est pas isolé et peut même envisager de jouer un rôle diplomatique moteur. Il a déjà pris l’initiative sur la scène africaine en se positionnant face à France, dans le conflit ivoirien, justement comme l’homme du renouveau.
Il a obtenu la qualification de la coupe du monde FIFA, et devrait pouvoir rassembler encore plus de camerounais et d’Africains, qui auraient pu plébisciter son action, derrière l’ambition sportive d’une nation qui gagne. Et la CEEAC pourrait lui offrir la cerise sur le gâteau s’il réussit à obtenir des engagements des pays riches sur les dossiers phares du réchauffement climatique et de l’aide au développement de l’Afrique.
Cet éclatant fiasco du Cameroun met bien évidemment en valeur la morosité d’un pays qui n’a pas réussi à mobiliser autour de lui son peuple, malgré un engagement fort et unanime sur le football, qui a toujours été la tribune du Cameroun. L’échec de la participation camerounaise à ce Mondial, représente une occasion manquée de redonner un coup de fouet aux ambitions camerounaises sur la scène internationale mais aussi d’améliorer le moral des Camerounais qui n’ont cessé, ces derniers mois, de manifester leur déception et leur inquiétude. L’échec de Yaoundé ne pourra donc pas manquer d’être analysé, comme un nouveau coup d’épée dans l’eau, pour un président dont la popularité ne cesse de s’effriter. Désavoué à l’intérieur, fragilisé en Europe et sur la scène internationale, avec le meurtre et l’emprisonnement des journalistes, le président camerounais, proche de l’asphyxie politique, n’aura même pas bénéficié d’un petit bol d’oxygène footballistique.
© Aimé Mathurin Moussy

8 commentaires:

  1. Un argument de taille est tombé. Les lions étaient le fonds de commerce du Président Biya. Les camerounais n'ont plus aucun motif de fierté. Ils vont le sanctionner à la prochaine élection présidentielle, s'il y a un bon candidat présenté par l'opposition.

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  2. Croyez-vous vraiment que les lions indomptables sont un programme politique du président Biya ? C’est un raisonnement léger, le renouveau a plus de réalisation qu’une simple participation des lions à la coupe du monde. Le football n’est pas le ciment politique au Cameroun, c’est une distraction. De grâce vous faites injure à tous ces brillants intellectuels et hommes politiques qui pensent à l’avenir du Cameroun au quotidien.

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  3. Mon cher, en lisant votre post, j’ai l’impression que vous voulez faire croire aux camerounais que pour être élu président de la république, il faut faire campagne autour des lions, ou faire gagner les lions. J’ai l’impression que vous vous trompez d’élections, la présidentielle n’est pas l’élection à la FECAFOOT, où d’ailleurs le peuple n’est pas appelé à voter. Le président camerounais est élu sur la base d’un programme politique élaboré.

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  4. Le Président Biya a toujours triché aux élections et utilisé les lions pour tromper la vigilance du peuple qui souffre au quotidien. Il a perdu cet argument de campagne. Je suis d'accord qu'il est en grande difficulté. Mais comme le Cameroun c'est le Cameroun, il va renforcer ses méthodes de fraude pour rester à Etoudi. Qu'il sache au moin que le vie dépend d'un être suprême : DIEU.

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  5. @ Anonyme, Quelle divagation intellectuelle…je croyais en vous lisant qu’avec la défaite des Lions, c’était la fin politique de Biya.

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  6. La Fifa est claire dans les clivages qu’elle dresse entre la politique et le football. Il ne faut surtout pas faire un mélange de genres hâtifs. Paul Biya ne comptait pas sur les Lions indomptables pour sa réélection de 2011. C’est là un procès d’intention gratuit et infondé. La force et la victoire de Biya en 2011 est du reste plausible et prévisible au regard de la faillite de l’opposition qui ne fait plus foule au Cameroun. Elle s’égare dans des querelles vaines au lieu de s’unir afin de concurrencer le candidat Biya, elle se perde en querelles oisives et évasives. Pendant qu’une opposition divisée comme l’est celle du Cameroun s’égare dans des appels à boycott non suivis par le peuple, Biya gagne du terrain en réalisant ses chantiers sous le prisme des Grandes ambitions.

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  7. On ne remporte pas une élection sur un terrain de foot même si c’est l’opium du peuple. C’est sur un programme à la fois économique, politique et social que l’on arrache au peuple sa sympathie et son adhésion aux suffrages. L’opposition camerounaise porte en elle les germes de son échec. Sa division est une tare. Le ver est dans le fruit.

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  8. C’est vrai que Paul Biya ne comptait pas sur les Lions indomptables pour sa réélection de 2011.

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