La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

samedi 1 août 2009

OUTRAGE AU PEUPLE CAMEROUNAIS

L'ARGENT DU PEUPLE DILAPIDE DANS LA PUBLICITE

Paul BIYA n'aime pas les journalistes camerounais

Comment Paul BIYA dépense outrageusement l’argent du Cameroun pour sa publicité dans Le Monde et l'Express


La visite du président Biya à Paris a occasionné des achats d'espace dans Le Monde et l'Express qui révoltent les journalistes camerounais. L'un d'entre eux explique pourquoi. En France, seule la société des journalistes de l'Express a protesté.

Mardi dernier, sur le plateau de l’émission « Cartes sur table » diffusée par la chaîne Stv, les invités de Thierry Ngogang ont débattu de la dernière visite du président Paul Biya en France. Me Emmanuel Pensy, Henriette Ekwe directeur de publication de Bebela, Hervé Emmanuel Nkom du Rdpc et Kah Wala du Social democratic front ont en effet abordé la question des publicités parues dans certains journaux français avec le cas particulier de l’hebdomadaire français L’Express.
La Société des journalistes (Sdj) de l’Express n’a pas apprécié que le magazine publie, sur une demi-page, un message de la présidence de la République du Cameroun, publicité vantant le site Internet du palais de l’Unité. La Sdj a même publié un communiqué le 24 juillet dans lequel elle estimait qu’une telle réclame « qui paraît opportunément à l’occasion de la visite officielle en France [de Paul Biya] nuit à l’image de L’Express en induisant le doute sur la caution qu’apporterait le journal à un homme régulièrement dénoncé pour ses manquements démocratiques ».
Au-delà de ces considérations éditoriales qui n’ont été relevées que par les journalistes de L’Express, les autorités camerounaises ont également payé des pages de publicité dans d’autres journaux français dont le prestigieux quotidien Le Monde. On a ainsi vu une double page centrale consacrée au Cameroun dans l’édition du quotidien fondé par Hubert Beuve Méry du 24 juillet dernier.

VERITABLE SCANDALE
Une publicité dans le journal Le Monde = un an d'aide à la presse au Cameroun !
Les tarifs de publicité y sont connus. Une double page ici coûte 190 000 euros soit 124 640 000 francs Cfa ! De la même manière, une page en quadrichromie à l’Express est facturée 25 200 euros soit 16 531 200 francs. Un montant qui permet de se faire une idée du prix de la demi page.
La presse camerounaise, toujours en proie à de cruelles difficultés financières, salive à la vue du pactole que la presse française a empoché à la faveur de la visite du chef de l’Etat en France. Pour un peu elle trouverait une telle générosité illégitime. Il faut en effet savoir que l’aide publique à la presse privée s’élève chaque année à 150 millions de francs Cfa. Le Monde, à lui tout seul, a donc reçu 124 640 000 francs Cfa. Mieux encore, le montant total de la publicité dans un quotidien privé au Cameroun s’élève à environ 125 millions sur une période de dix mois à un an.
Ateba Biwole - Le Jour

PAUL BIYA, UN HOMME RICHE .....

Ni John Fru Ndi parle :
« Nous savons tous que Paul Biya a des biens en Suisse »

Le président du Social Democratic Front (Sdf) affirme par ailleurs qu’il n’a
jamais reçu l’argent de Paul BIYA.

.Cet homme n’est plus un opposant depuis longtemps. Selon certaines sources, il aurait bénéficié des largesses du régime de Monsieur BIYA pour se taire. Il nie tout en bloc, mais révèle que le Président BIYA est un homme riche, très riche même, et qu’une partie de ses biens serait cachée en suisse. Cela ne surprend guère les Camerounais.
La leçon à tirer de ceci, c’est que le Président Camerounais préfère l’étranger à son propre pays. En effet, l’argent caché à l’étranger par ceux qui au plan institutionnel doivent défendre les intérêts du Cameroun partout dans le monde, ne sert nullement au peuple Camerounais ; cet argent sert à développer les pays étrangers. Pendant ce
temps, la misère s’installe au quotidien des Camerounais.


Interview.
Vous avez- certainement pris connaissance du rapport du comité catholique contre la faim. Qu’en pensez-vous ?
Je ne sais pas mais il me sera difficile de réagir promptement parce que je n’ai pas encore lu ce rapport. J’ai commandé ce rapport, que j’espère lire bientôt. Je ne sais pas ce que les gens veulent, mais s’il y a des documents crédibles attestant des biens ou de la fortune du chef de l’Etat, on verra. Je me souviens que certaines ONG telles que Amnesty international ont eu à révéler par le passé que j’aurais bénéficié des largesses du chef de l’Etat, mais ces allégations ne reposent sur aucun fondement. A mon avis, il s’agit d’un vaste mensonge.

Ce même rapport citant Africa Confidential d’octobre 2005 affirme que le leader de l’opposition John Fru Ndi aurait ainsi accumulé une fortune de plus de 125 millions de dollars de Paul Biya. Quelle somme avez-vous déjà reçue de lui ?
M. Biya ne m’a jamais rien donné directement ou indirectement et le fait que nous soyons opposés sur le plan politique ne veut pas dire que nous sommes des ennemis. Mais, je n’ai jamais rien perçu de lui. Nous savons tous qu’il a des biens en Suisse et il n’y a aucune importance à insister là-dessus.

Vous semblez catégorique, tous les Camerounais se rappellent de l’assistance du chef de l’Etat lors du décès de votre épouse…
Excusez- moi, mais l’argent qui a servi à l’évacuation de ma femme est l’argent du gouvernement. C’est son devoir de satisfaire les besoins sanitaires de ses ressortissants, quand les infrastructures sont déplorables ou inexistantes. Cela pouvait être le cas de tout citoyen ordinaire se trouvant dans la même situation. Ce n’est donc pas l’argent de M. Biya, c’est que le gouvernement n’a pas des facilités pour satisfaire le peuple. Vous imaginez que le simple appareil qui sert à dépister le sida et qui coûte 15 millions de francs se trouve uniquement à Yaoundé et à Douala.

Pensez-vous que le but de ce rapport soit de ternir l’image du chef de l’Etat ?
Je ne pense pas que ce soit le but de ce rapport en attendant confirmation ou vérification de leurs thèses. Il y a des choses que les Camerounais observent et voient. Je pense ainsi de la corruption et des détournements des deniers publics que nous décrions tous depuis des années. Il en est de même des Ong du président Biya.

Cela repose l’éternelle question de la publication des biens au Cameroun…
Mais permettez que ce comité puisse achever avec son rapport. Normalement, tous ceux qui occupent des postes de prestige ou qui sont en possession de certaines richesses doivent publier leurs biens, conformément aux lois de notre parlement. Tous les Camerounais savent que j’ai déjà déclaré mes biens, que ce soit ma librairie qui est à l’Avenue commerciale ici à Bamenda, mes plantations et autres.

Ecrit par Jean Philippe Nguemeta

jeudi 30 juillet 2009

LES PILLEURS DE LA REPUBLIQUE

FRAUDE DOUANIERE AU CAMEROUN
La complicité des agents des douanes
Que fait l'Etat camerounais face à une telle situation ? La question n'a pas leu d'être, lorsque l'on sait que le système de corruption est bien organisé, développé et soutenu par le pouvoir en place.

Certains fonctionnaires des Douanes ont développé un appétit vorace du gain, au point de sacrifier les caisses du trésor public. Certains se livrant même à des activités lucratives. Le journal Le Front, dans son édition n° 059 du 06 mars 2006, annonce que sur haute instruction du chef de l’Etat, une opération de recouvrement menée par la douane camerounaise est lancée sur toute l’étendue du territoire. Ladite commission est dirigée par l’inspecteur principal de douane Siade Assobo Antoine et le capitaine de douane Ze Bita.
Pour les besoins de la cause, une équipe d’une vingtaine de personnes est tout de suite constituée. Parmi ces agents de recouvrement, on retrouve des douaniers et des individus n’appartenant à aucune administration publique camerounaise.
Un informaticien de haut vol est recruté, Esaië Noumbissi. La commission Siade ainsi constituée, se met rapidement au travail. Elle annonce à travers les médias que le Trésor public camerounais subit une perte de 110 milliards de francs Cfa chaque année, du fait de la fraude douanière, de la contrebande et des sorties illégales des devises. Une liste de 330 contribuables indélicats est publiée, avec des détails sur la dette de chacun. L’on apprendra ainsi que Fokou doit 33 milliards de Fcfa à l’Etat, Universalis 7,5 milliards, AES Sonel 6 milliards, Camrail 2,5 milliards, Socadimg 200 millions…
Dans la même foulée, il ressort que, des entreprises tel que Congelcam, utiliseraient des fausses déclarations d’importations pour minorer la valeur réelle des marchandises importées, et surtout faire sortir illégalement les devises du pays. Dès les premiers jours de son existence, la commission fait des descentes sur le terrain pour traquer les entreprises reconnues coupables de fraude douanière. Une équipe de 05 douaniers dirigée par le capitaine des douanes Kamgain, aurait à l’époque, été envoyée à Bafoussam pour une enquête suivie du recouvrement auprès des sociétés Socomag et Socadimg. Des redressements sont adressés aux sociétés fautives. Des tractations sont engagées. Puis, quelques mois après, plus rien. La commission de recouvrement ne fait plus parler d’elle. Elle cesse même d’exister. Curieusement, les entreprises reconnues indélicates continuent de fonctionner normalement, sans être inquiétées, alors qu’elles ne se sont pas conformées vis-à-vis de l’Etat. Le trésor public n’a pas encaissé le moindre sou. Et depuis lors, le flou plane sur cette opération de recouvrement. La légitimité de la commission est mise en cause.
En effet, selon nos recoupements, ni la présidence de la République, ni le ministère des Finances n’ont instruit cette mission d’enquête et de recouvrement sur la fraude douanière. À la direction générale des Douanes, il n’existe aucune trace officielle de ladite mission. D’après nos sources, ce ne serait qu’une initiative de Manga Messina Antoine, Siade Assobo Antoine et Ze Bita. Lesquels seraient les principaux bénéficiaires de la mission de recouvrement. Les prébendes versées par les contribuables indélicats à la commission se chiffrant à des milliards de Fcfa.
Certains contribuables avouent avoir remis beaucoup d’argent pour arranger leur situation. Certaines sources indiquent que Fokou par exemple, aurait versé 2 milliards de Fcfa après d’âpres négociations entre Tekam Augustin et Antoîne Siade. Jean Edong, principal intermédiaire entre la commission Siade et Sifimex à Yaoundé, aurait recouvré 50 millions. En récompense, Siade Assobo Antoine lui aurait offert une Bmw 320.
La négociation entre la commission d’enquête et Congelcam, faite par l’entremise de Djoumessi Sylvestre, aurait généré près 500 millions. Aes Sonel, Camrail, Socadim, Socapalm, Ets Sadi, Socomag, Cocimencam, Universalis et biens d’autres entreprises seraient également passées à la caisse. Depuis cette mission fictive, Siade Assobo roule sur l’or. Son parking est bien fourni. On y trouve, entre autres, une Rav 4 immatriculée LT 949 AC, une Jaguar, une ML Mercedes LT 8811 U, une Mercedes AL LT 959 AC, une Mercedes classe C LT 818 AC et une pick-up version américaine, 10 tracteurs, 14 plateaux ainsi qu’un camion de 10 roues en location aux Brasseries.
L’homme dispose d’une immense palmeraie sur la route de Sangmelima et de somptueuses villas dont une à Odza. Il est prometteur, d’une société de transit (Trans – Inter SA) dirigée son frère Agoudi Assobo Jean. Divorcé avec Bell Marie Mélanie depuis décembre 1997, cette dernière aurait emporté des centaines de millions du foyer conjugal, ce qui serait d’ailleurs à l’origine de leur séparation. Le nommé Nyemb gardien de nuit de Siade a été accusé d’avoir emporté 14 millions Fcfa, tout comme Mbarga Foe Titus, soupçonné d’en avoir emporté huit.
Jean Calvin Ovono

SOUS LA REPUBLIQUE DES VOLEURS

UN MINISTRE DISTRIBUTEUR D'ARGENT
Un Million de francs cfa de frais de carburant par invité

Le nouveau Ministre des Sports et de l’Éducation physique, Michel ZOAH distribue de l’argent à ses invités de marque


Le moins que l’on puisse dire est que le nouveau ministre des Sports et de l’Éducation physique n’a pas attendu que la poule ait les dents pour s’illustrer.
Après avoir fait débloquer environ cent millions de francs Cfa pour accueillir le nouvel entraîneur - sélectionneur des Lions indomptables, Michel ZOAH, au gouvernement depuis un mois seulement, a montré son appétit au détournement de deniers publics, chose la mieux partagée dans le gouvernement camerounais.
Le Ministre ZOAH a préparé des enveloppes d’un million de francs Cfa pour chacun de ses invités de marque, au titre des « frais de carburant ».
Tous ont curieusement refusé publiquement ce « geste de cœur », et le tout nouveau ministre a rangé « son argent » en lieu sûr. En privé, ils ont peut-être trouvé un moyen de s’arranger, puisque telle est la règle sous une République Bananière comme le Cameroun.
Cette attitude du tout nouveau Ministre des sports ne surprend guère. En effet, sous le régime de Monsieur BIYA, la corruption et les détournements constituent des règles essentielles. Sinon comment comprendre qu’un mois à peine après son entrée au gouvernement, un ministre se permette de « distribuer » des frais de carburant à raison d’un million de francs cfa par invité, « comme si l’on ramassait de l’argent dans la rue ».
Cette affaire montre comment, sous le régime de camerounais actuel, l'argent du contribuable sert de jouet aux membres du gouvernement. La nomination rend fou et autorise tous les excès, à condition de faire parvenir des motions de soutien au Président de la République et d'acheter les consciences le moment venu.
Bien évidemment, ce "Ministre distributeur d'argent" sera récompensé aux prochaines nominations, à l’image de l’ancien ministre de la communication qui, en son temps, avait tenté de détourner 130 millions (lors de la visite du Pape au Cameroun), et qui a récemment été promu Ministre des télécommunications dans le nouveau gouvernement Camerounais.
Ainsi se porte le Cameroun des grandes ambitions, le Cameroun de la corruption, des détournements et du tribalisme institutionnel.

lundi 27 juillet 2009

LE CAMEROUN PILLE PAR SES DIRIGEANTS

DÉTOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS
La liste des 44 présumés milliardaires qui ont pillé le Cameroun

Cette liste non réactualisée a été publiée depuis des mois dans la presse.
Revisitons ce tableau de maître et méditons sur le sort du Cameroun, avec à sa tête ceux qui ont
fait cela ou ont laissé faire.

1- POLYCARPE ABAH ABAH 2- A.SIYAM SIWE 3- ONDO NDONG 4- GERVAIS MENDO ZE 5- REMY ZE MEKA 6- PIERRE DESIRE ENGO 7- EDOUAR AKAME MFOUMOU 8- EDOUARD ETONDE EKOTTO 9- ATANGANA MEBARA 10- MARAFA HAMIDOU 11- ZACHARIAS FORNJIDAM 12- NJANKOUO LAMARE 13- CHARLES METOUCK 14- PETER AKUMCHI AWA 15- ETOUNDI OYONO 16- Ibrahim TALBA MALLA OUMATE 17- ARISTIDE MARTIN OKOUDA 18- YVES MICHEL FOTSO 19- JEAN BAPTISTE BOKAM 20- URBAIN OLANGENA AWONO 21- IYA MOHAMED 22- JOSEPH EDOU 23- GILLES ROGER BELINGA 24- LOUIS PAUL MOTAZE 25- MEVA’E MEBOUTOU 26- ROGER MELINGUI 27- PIERRE TITI 28- SEYDOU MOUCHIPOU 29- GREGOIRE OWONA 30- PATRICIA ENAM 31- E MONGORI 32- NYAMSI MONGUE 33- CHARLES TAWAMBA 34- Célestin TAWAMBA 35- LAURENT NKODO 36- PAUL NGAMO HAMANI 37- A MANGA MASSINA 38- REBECCA NDEDI 39- ALAIN E MEBE NGO’O 40- PIERRE NYODOG 41- LUCIEN MEVA’A 42- JUSTIN NJOMATCHOUA 43- CAROLINE MEVA’A 44- FOUMANE AKAME

VISITE DU PRESIDENT BIYA EN FRANCE


LE PRESIDENT SARKOZY A ETE FERME
PARIS - Nicolas SARKOZY a invité Paul BIYA, au pouvoir au Cameroun depuis 27 ans malgré des contestations, à améliorer la gouvernance et la démocratie dans son pays, fait savoir la présidence française.


Lors d'un déjeuner de travail d'une heure vendredi à l'Elysée, Nicolas SARKOZY a invité Paul BIYA, au pouvoir au Cameroun depuis 27 ans malgré des contestations, à améliorer la gouvernance et la démocratie dans son pays. (Reuters/Benoît Tessier)
Lors d'un déjeuner de travail d'une heure, le président français a évoqué "librement" avec Paul Biya la situation intérieure du Cameroun, "y compris les questions de gouvernance, de démocratie et de droits de l'homme", a précisé l'Elysée.
"Il a dit au président BIYA que les efforts des dernières années devaient être poursuivis et approfondis", a-t-on ajouté de même source. "Il a rappelé que la bonne gouvernance était la condition essentielle du développement."
Selon l'Elysée, Nicolas SARKOZY a également jugé "essentiel" l'organisation d'élections dans les pays africains.
Paul Biya a remplacé fin juin sans explication son Premier ministre Ephraim Inoni, qui était en place depuis plus de quatre ans et tentait d'obtenir du Fonds monétaire international une aide pour amortir l'impact de la crise financière mondiale.
Paul Biya a dû faire face à une vague de mécontentement en raison de la hausse du coût de la vie et le gouvernement a annoncé en juin des réductions de 25% des prix de produits de base tels que le riz, le sel ou le poisson.
En 2008, un amendement constitutionnel l'autorisant à briguer un nouveau mandat en 2011 avait provoqué de violentes manifestations, greffées sur des émeutes de la faim.
En dépit d'un PIB supérieur à celui du Ghana ou du Sénégal, le Cameroun est à la traîne dans des domaines comme la santé et l'éducation, et il est considéré comme l'un des pays les plus corrompus d'Afrique.
Dans une interview accordée en mars à Reuters, le cardinal de Douala a estimé que la corruption et la mauvaise gouvernance alimentaient les frustrations et que la jeunesse du Cameroun chasserait le gouvernement actuel, en cas d'élections libres.
"Nous sommes plus proches d'une dictature que d'une démocratie", avait ajouté Mgr Christian TUMI.
L'opposition et des représentants de la société civile camerounaise accusent Paul BiIYA d'avoir truffé de partisans une nouvelle commission électorale censée être neutre.

Sources : LEXPRESS.fr - extraits

Pour voir la vidéo des manifestations des camerounais à Paris contre la visite du Président BIYA, allez au site : http://videos.nouvelobs.com/video/iLyROoafMW_u.html

TRISTE BILAN AU CAMEROUN

LES GRANDES AMBITIONS
Lisez ce texte tiré d'un ancien numéro du journal Le Monde diplomatique. Rien n'a changé au Cameroun depuis la publication de cet article.
Le Monde diplomatique du mardi 4 mars 2008
Triste bilan au Cameroun


Combien de morts au Cameroun au cours du vaste mouvement de révolte de la semaine dernière ? Personne n’est capable, à l’heure actuelle, de donner un chiffre précis. Mais, selon un décompte provisoire réalisé vendredi 29 février par Madeleine Afite, de la Maison des droits de l’homme du Cameroun, il pourrait s’élever à plus d’une centaine de morts, dont une bonne partie dans la seule ville de Douala, capitale économique du pays. Comme au début des années 1990, lors du mouvement de protestation « villes mortes » qui avait abouti à des élections multipartites « libres », le régime du président Paul Biya n’a pas lésiné sur les moyens militaires et policiers pour mater la population.

Parti de Douala lundi 25 février avant de gagner la capitale politique, Yaoundé, et les principales villes de l’Ouest et du Nord-Ouest du pays (Bafoussam, Bamenda, Dschang, Loum, Bafang, etc.), le mouvement de contestation a une double origine, sociale et politique.

Sociale d’abord puisque les Camerounais sont, à l’instar de nombreux autres Africains, pris à la gorge depuis des mois par la hausse vertigineuse du coût de la vie, consécutive à l’explosion du prix du pétrole. Mais la révolte est également politique, le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1982, ayant annoncé une « révision constitutionnelle » qui lui permettrait de briguer un nouveau mandat en 2011. Echaudée par l’interdiction depuis le 18 janvier de toutes les manifestations organisées contre ce projet et profitant de la paralysie du pays par la vaste grève lancée par les transporteurs routiers lundi 25 février contre les prix du carburant, la jeunesse camerounaise a investi les rues des grandes villes pour exprimer son ras-le-bol généralisé.

« Baissez le prix du ciment ! », « Non à la dictature ! », « Laissez-nous vivre ! ». Tels étaient, selon les témoins, quelques-uns des slogans entendus lors de ces cortèges improvisés. Mais les autorités, dont la principale ambition consiste à défendre M. Biya pour continuer à bénéficier des privilèges et des faveurs que leur accorde le régime, n’ont trouvé d’autre solution que de boucler militairement les quartiers et de faire tirer sur les « émeutiers ». Les habitants s’étant terrés chez eux, les manifestations se sont ainsi rapidement transformées en batailles rangées, derrière les barricades et les pneus enflammés, entre jeunes militaires et jeunes protestataires.

La vie semble reprendre un cours normal (après intervention parfois musclée des forces de l’ordre pour faire rouvrir les commerces). Si la psychose paraît avoir gagné une bonne partie de la population, les habitants de Yaoundé acceptent de raconter comment ils ont vécu les jours sanglants. Difficile de faire le tri entre la rumeur et l’information. Mais les récits sordides qui parviennent de Douala et des autres villes camerounaises, et les quelques images de cadavres atrocement mutilés que la presse locale commence à publier, confirment que les forces de l’ordre n’ont pas fait dans la dentelle.

La chasse à l’homme est d’ailleurs loin d’être terminée. Maintenant que les mitrailleuses se sont tues, et que les hélicoptères et les chars ont été remisés, les observateurs s’inquiètent de la répression souterraine qui a été déclenchée immédiatement après la très martiale déclaration télévisée du président Biya, mercredi soir 27 février. A peine avait-il mis en garde les « apprentis sorciers » qui, selon lui, manipulent la jeunesse à des fins politiques et assuré que « tous les moyens légaux dont dispose le gouvernement seront mis en œuvre pour que force reste à la loi », des centaines de jeunes anonymes étaient déférés devant les tribunaux et condamnés, sans témoins, à des années de prison.

A écouter les familles qui attendent avec anxiété devant le palais de justice de Yaoundé, il ne fait aucun doute que des centaines d’innocents, souvent très jeunes, ont été arrêtés au hasard, dans la rue ou chez eux, pour être envoyés dans les mouroirs que constituent les prisons camerounaises. Ce que confirment les quelques avocats qui ont approché les « suspects » et qui dénoncent une pure et simple « parodie de justice » ayant pour unique objectif d’étouffer dans l’œuf toute nouvelle contestation.

Preuve que le pouvoir craint une reprise de la contestation, ou que certains fonctionnaires zélés cherchent, coûte que coûte, à accréditer la thèse du « complot » claironnée par le chef de l’Etat lors de son allocution télévisée du 27 février, le militant Mboua Massock est porté « disparu » depuis samedi. Instigateur des « villes mortes » dans les années 1990, il avait appelé à un rassemblement pacifique à Douala pour le samedi 1er mars, rassemblement qui a finalement été empêché par le quadrillage militaire du quartier. L’artiste « Joe la Conscience » qui menait une grève de la faim contre la révision de la Constitution devant l’ambassade des Etats-Unis à Yaoundé serait quant à lui incarcéré au Secrétariat d’Etat à la défense (SED). Les deux hommes avaient déjà été arrêtés, respectivement les 16 et 17 février derniers. Et le fils de « Joe la Conscience », âgé de 11 ans seulement, a été tué par balle la semaine dernière par les forces de l’ordre. D’autre part, on apprend la mort d’un autre opposant, Jacques Tiwa.

Les médias sont également dans la ligne de mire. A Douala, la chaîne de télévision et la station de radio du groupe privé Equinoxe, fermées par les autorités après la diffusion des images de répression policère, n’a toujours pas reçu l’autorisation d’émettre. A Yaoundé, la radio privé Magic FM, réputée pour ses émissions interactives, a été fermée manu militari, et son matériel subtilisé par une escouade de gendarmerie jeudi 28 février, alors que les auditeurs commentaient le discours présidentiel de la veille. Ainsi mis en garde, les autres médias audiovisuels montrent une très grande prudence, préférant diffuser en boucle des « messages d’apaisement », des émissions de variété et des cérémonies religieuses…

Rien ne s’est amélioré au Cameroun après quinze ans d’« ouverture démocratique ». « Dans les années 1990, les mouvements étaient structurés, organisés, se souvient un responsable associatif rencontré au quartier Melen (Yaoundé). Ce n’est plus le cas aujourd’hui : personne ne contrôle rien du tout ». Un peu dépassé par les événements malgré des années de travail avec les jeunes des quartiers les plus déshérités de Yaoundé, ce responsable associatif ne peut que souscrire au sentiment général : « le pire est à venir ».

Tel est le triste bilan après vingt-cinq ans d’un régime Biya qui a réussi, par la répression, la corruption et le trucage systématique des élections (avec l’assentiment des gouvernants français) à broyer, compromettre ou tout simplement « acheter » ceux qui, il y a quinze ans, avaient incarné le changement. Alors que la précédente génération contestatrice avait bénéficié d’importants relais politiques, sociaux et médiatiques, et était portée par l’espoir d’une rupture radicale, la jeunesse camerounaise d’aujourd’hui sait qu’elle ne peut plus compter que sur elle-même.

Matthieu Tébuché

UNE VISITE EN FRANCE, DES QUESTIONS DEMEURENT

LES CAMEROUNAIS EN QUESTIONS
Pourquoi le même président au Cameroun depuis si longtemps ? Méditons


A la suite de la visite du Président BIYA en France, on est en droit de se poser quelques questions, notamment :

-Pourquoi a-t-il été reçu par le Président SARKOZY plusieurs jours seulement après son arrivée en France ?
Pour une visite officielle, c'est un signe fort. Le Président SARKOZY a certainement par là voulu montrer qu'il désapprouve les méthodes du régime de Monsieur BIYA.
- Pourquoi y a-t-il eu tant de manifestations des camerounais en France ?
Ceux qui défendent la démocratie et les droits de l'homme, les Camerounais de la diaspora, ont fait entendre leur voix face aux fanatiques du pouvoir et criminels contre la jeunesse Camerounaise. Le monde entier a vu les images et compris que les Camerounais ont soif de liberté et de démocratie ; qu'une poignée de Camerounais détruit les structures du pays en détournant les deniers publics.
-Pourquoi le RDPC a-t-il eu besoin de déporter tant de militants à Paris ?
Certainement parce que ses membres avaient peur de voir les Camerounais s'exprimer dans un pays libre comme la France. Il fallait faire croire, à l'opinion publique nationale et internationale, que le Président BIYA est encore soutenu par les camerounais, ce qui est faux évidemment.

-Pourquoi y a-t-il eu tant de forces de l'ordre pour protéger tous les déplacements du Président ?
Parce que le régime RDPC avait peur que les Camerounais de la diaspora ne disent la vérité au Président BIYA ; que ces démocrates ne dénoncent de vive voix les violations manifestes des droits de l'homme au Cameroun.
- Pourquoi n'y a-t-il pas eu un communiqué commun des deux Présidents à la suite de leur rencontre ?
Parce que le Président SARKOZY n'a pas voulu cautionner publiquement le régime de dictature que connaît le Cameroun ; il n'a pas voulu s'associer à cette mascarade perpétuelle qui consiste à chosifier sans mesure le Peuple Camerounais.

Au fait, pourquoi faut-il se poser tant de questions pour un homme toujours démocratiquement élu et tant aimé par son peuple ?
Une chose est sûre : en 27 ans de pouvoir, il n'a apporté que la misère à son peuple. C'est une raison suffisante de penser qu'il ne peut rien apporter aujourd'hui et demain.