La liberté, rien que la liberté

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dimanche 23 mai 2010

Cameroun : Issa TCHIROMA BAKARY est tout aussi dangereux pour Paul BIYA




Tchiroma Issa Bakary ou le bourreau de la presse écrite


Sacrifié sur l’autel de l’injustice, Biby Ngota a servi une tribune au porte pactole du gouvernement. Ce dernier s’y est déchiré comme un vulgaire torchon. Paul Biya était certainement fou le jour qu’il signe le décret qui exhume Tchiroma en lui confiant encore une fois une charge gouvernementale. Plus d’un observateur en était stupéfait au souvenir rétrospectif des actions menées et invectives crachées par ce fils du Garoua dont le rêve n’a jamais cessé d’être à l’origine de la chute de l’homme Lion. En privé, dans les médias et dans les lobbies, les paroles plaines de haine de cet homme sont reprises comme le refrain de notre hymne.

Mais seulement, l’homme s’est joué les caméléons : politicien pragmatique et opportuniste, il n’hésite pas à piétiner son honneur et sa dignité d’homme pour se tirer d’affaire. On comprend donc que, pour lui, tous les héros sont tous des imbéciles. Il est bien vrai que certains lui collent bien l’image d’un champion de la traitrise toute catégorie. Bello Bouba Maïgari (président national de l’UNDP), Amadou Moustapha de l’Andp et tous les activistes du « mémorandum du grand Nord » en savent davantage sur l’homme. On comprend alors pourquoi pendant sa traversée de désert, il n’avait reçu aucun soutien significatif d’un frère ou d’un ami (si jamais il en a un). Il se contentait alors de quelques expédients que des âmes généreuses pouvaient lui donner.

On se rappelle aussi que, pendant ce temps, il allait négocier de toutes les formes de rabais d’un titre de voyage avec le chef de gare pour passer au moins dix sept heures dans le train qui relie Yaoundé à Ngaoundéré. A Garoua (sa ville natale), une fois Tchiroma arrivé, ceux sur qui il comptait pour attraper une nuitée à l’auberge fermaient leurs téléphones. C’est à cela et quelque fois à moins que tripette que l’homme était réduit.

Nous n’irons pas chercher pourquoi un ex-cheminot, ex-ministre des transports en est arrivé jusque-là. C’est donc cet homme vomi par ses propres frères que le président Biya a choisi pour confier le département ministériel de la communication avec une haute distinction : porte parole du gouvernement… On voit là l’acte d’un parent qui sait tendre la main en premier à son fils pour le relever en signe de pardon. Mais cette « grâce » présidentielle ne trouvera pas auprès du bénéficiaire la juste interprétation. Car ce dernier ne manquera pas l’occasion de poignarder (comme il sait le faire) le président Biya dans le dos.

Tchiroma dans le gouvernement, c’est un véritable loup dans la bergerie. C’est un fossoyeur juré du système Biya. Et quoique ce dernier fasse, ce fils de Garoua reste inamovible, imperturbable dans sa logique. Sinon pourquoi monsieur Issa a continué à faire des sorties médiatiques alors même que le chef de l’Etat avait déjà prescrit une enquête judiciaire au sujet de l’affaire Biby Ngota ? Vous comprendrez donc pourquoi aussi cet ennemi juré du régime Biya a donné le résultat de l’autopsie qui était une source importante de l’enquête prescrite. Ces sorties médiatiques étaient de nature à couler le navire pour sauver un ami.

Bakari Tchiroma : le Goliath
« L’homme est mauvais » dit un chanteur de chez nous. Le Mincom n’échappe pas à cette triste référence. Une fois promu, il a abandonné les « misérables ». Difficile de comprendre que l’homme qui s’accrochait, il y a peu, sur tous les « serpents » pour se faire entendre et exposer ses appels de pied adressés à qui de droit, crache aujourd’hui dans les mains qui l’ont soutenu.

Il s’est hissé sur l’Himalaya de l’immoralité pour déclarer que Biby Ngota est mort de Sida. Une gaffe : on ne meurt pas de Sida mais des maladies dites opportunistes. Il peut s’agir de diarrhées, paludisme, tuberculose ou de tout autre pathologie dont viendrait à souffrir la personne infectée au Vih. Il a prétendu que ce qui tient lieu d’hôpital à Kondengui est le prolongement d’un établissement hospitalier de référence.

Seulement, lui qui connaît la prison pour y avoir séjourné pendant sept ans, a manqué de dire qu’il irait s’y soigner volontiers. Or on sait que, pour n’importe quelle pathologie, tous les malades ici pris en charge n’ont droit qu’à quelques paracétamols. Les salles d’hospitalisation sont fermées à 4 heures de l’après midi pour être ré-ouvertes le lendemain à 8 heures au meilleur des cas. Pour un hypertendu comme Biby Ngota qui dormait dans les conditions qu’on sait dans cette prison, le moins qu’on puisse dire est qu’il a été tué. Tout au moins, rien n’a été fait pour qu’il échappe au pire. Après qu’il l’ait affublé des insultes et autres préjugés péjoratifs, Tchiroma a diligenté l’appui du gouvernement à la famille éprouvée non sans envoyer un laquait pour le représenter aux obsèques.

Tout cela pour un vulgaire malfrat qui n’avait rien à avoir avec le journalisme, un chanteur répondra tout simplement « du jamais vu ». Toutefois, et somme toute, Biby s’en est allé, tué en prison.
Issa Tchiroma qui s’est amusé à salir sa mémoire est un ex-prisonnier. Il n’est pas exclu qu’il y retourne et meurt. C’est une prophétie.
© Cyprien Nkoa : Le Zenith

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