La liberté, rien que la liberté

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jeudi 3 septembre 2009

RESISTANCE FACE A LA DICTATURE DE PAUL BIYA


Madame Eva JOLY, présidente de la Commission Développement du Parlement Européen, Mesdames, Messieurs les députés,A partir d’informations récentes, largement diffusées dans les médias français qui ont bien voulu s’y pencher, le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE) vous informe que le chef du régime camerounais,M. Paul Biya, est actuellement en train de passer des vacances d’un coût exorbitant en France, et plus précisément dans la station balnéaire de La Baule.

Depuis plus de deux semaines, le dictateur camerounais et sa nombreuse suite résident aux hôtels Royal et Hermitage du groupe Barrière, où ils occupent 43 chambres à 42 000 € par nuit, sans compter les thalassothérapies, les casinos et le shopping. Les dépenses se chiffrent en millions, et elles ne sont pas finies, puisque le retour du président Biya vers son pays natal est prévu pour le début du mois de septembre. A titre de comparaison, le coût de ces vacances dépasse de très loin les vacances de MM. Obama et Sarkozy réunis, deux présidents dont les pays sont 1 million de fois plus riches que celui de M. Biya.

A cela, il faut ajouter que le récent rapport du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) sur les biens mal acquis, indexe nommément M. Biya et sa famille, dont notamment son fils Franck Biya qui a fait main basse sur le bois camerounais.Enfin, le tout dernier rapport de l’ONG Transparency International, continue de placer le Cameroun dans le peloton de tête des pays les plus corrompus au monde.

Dans le même temps, de nombreux étudiants ont été assassinés à balles réelles ces dernières années, pour avoir manifesté contre l’augmentation des frais d’inscriptions annuels à l’Université, qui sont d’au moins 50.000 F CFA (env. 75 €). Pour une population d’étudiants estimée à 80.000 étudiants, les vacances d’été de M. Biya (car il en a de nombreuses autres tout au long de l’année) représentent environ le double des frais d’inscription de tous les étudiants du Cameroun.Plus de la moitié de la population camerounaise vit en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 1 €/jour (soit 360 €/an). Les frais d’inscription à l’Université, sans aucun autre frais supplémentaire, représentent donc déjà près du quart des revenus de la majorité de la population. Cette pauvreté du peuple camerounais a d’ailleurs permis à M. Biya de faire « qualifier » le Cameroun à l’initiative des Pays Pauvres Très Endettés.
Ainsi peut-on comparer la manière dont le régime dictatorial et corrompu de M. Biya prend en compte d’une part, un secteur clé du développement à savoir l’éducation et notamment l’élévation du niveau de qualification d’à peine 0,4% de la population totale, et d’autre part les plaisirs charnels du prince.

Madame la présidente, Mesdames, Messieurs les députés,
Pour différentes raisons, dont notamment les mascarades électorales à répétition, les massacres de février 2008, le tripatouillage constitutionnel d’avril 2008 par lequel le dictateur sanguinaire M. Biya espère un jour mourir au pouvoir comme certains de ses pairs,Nous avons déjà sollicité à maintes reprises, sans résultats, la Commission européenne pour qu’elle applique les dispositions de l’article 96 de l’Accord de Cotonou, qui prévoient un régime de sanctions à l’encontre des régimes qui violent les droits de l’homme, les principes démocratiques et de bonne gouvernance. Pour rappel, l’Accord de Cotonou reconnaît qu’un « environnement politique garantissant la paix, la sécurité et la stabilité, le respect des droits de l’Homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit et la bonne gestion des affaires publiques, fait partie intégrante du développement à long terme ». Cet accord a aussi prévu un régime de sanctions lorsqu’une partie déroge au respect des droits de l’Homme, aux principes démocratiques et à l’Etat de droit.
Considérant la gravité de la situation du Cameroun, singulièrement éclairée par cette affaire des vacances à 1 million d’euros du dictateur corrompu d’un pays pauvre très endetté, le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise (CODE) estime que les conditions sont plus que remplies pour l’application de l’article 96 de l’Accord de Cotonou.
C’est pourquoi le CODE se tourne cette fois-ci vers le Parlement européen, sachant que ce dernier dispose de pouvoirs plus étendus que par le passé, pour réclamer l’application de cet article.

Nous savons que le gouvernement français, devant ses pairs européens, est l’un des fervents supporters de ce dictateur sanguinaire et corrompu qui défend les intérêts de certains hommes d’affaires français dans notre pays, le Cameroun.Mais, chère Mme JOLY, nous savons surtout votre engagement pour assainir les relations économiques entre la France et ses néo-colonies dont le Cameroun, contrairement à votre gouvernement. Nous savons enfin tout votre engagement contre le détournement des ressources publiques en général.Le CODE espère donc que la Commission développement que vous présidez sera sensible à notre demande et fera le nécessaire, dès que possible, pour faire interpeller le dictateur Paul Biya et sanctionner ce régime selon les accords de coopération ACP-UE.

Veuillez bien croire, Mme la présidente de la Commission développement, que ces sanctions telles que prévues par les Accords n’auront aucun impact sur le niveau de vie des populations, qui ont fini par ne plus attendre quoi que ce soit de ce régime corrompu, et même pire, qui le subissent. Comme le CODE vous l’a démontré, sanctionner le régime corrompu et dictatorial de M. Biya affectera principalement ses frais de vacances plutôt qu’un quelconque secteur-clé de la vie économique et sociale.Mais continuer à financer ce régime, c’est permettre au dictateur Biya de se payer des vacances ignobles par ces temps de crise économique internationale, en inscrivant le montant faramineux de ces plaisirs sur l’ardoise de l’Etat camerounais, c’est-à-dire du contribuable camerounais.

En somme, après de tels actes, ne pas sanctionner le régime de M. Biya,C’est sanctionner le peuple camerounais.Madame la présidente, Mmes et MM les députés, le CODE souhaite que vous soyez toujours, comme par le passé, du côté de l’intérêt public.
Dans l’attente, recevez nos salutations les plus distinguées.

Pour le Collectif des Organisations Démocratiques et Patriotiques de la Diaspora Camerounaise,
Moïse ESSOH, Secrétaire exécutif
Guillaume TENE SOP, Secrétaire de la communication
Patrice NDJOUMI, Secrétaire aux finances

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