La liberté, rien que la liberté

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mardi 13 octobre 2009

Alimentation des élèves au Cameroun


Au Cameroun, les élèves mangent mal à l’école


Une étude révèle que les aliments qui sont vendus en milieu scolaire sont souvent impropres à la consommation. Le sujet était d’une grande importance que des chefs d’établissements scolaires se sont retrouvés aux côtés des responsables des Associations des parents d’élèves et des enseignants (Apee), pour évoquer des pistes de solution. C’était au cours d’un atelier organisé les 8 et 9 octobre derniers à Bafoussam et ayant enregistré la participation des vendeurs de denrées alimentaires dans des écoles, lycées et collèges à l’Ouest. Une initiative de DK international, association de recherche basée à Bafoussam, qui voudrait parvenir à la mise sur pied d’un cadre participatif de réflexion pour une gestion durable de l’alimentation en milieu scolaire au Cameroun. Les travaux de la semaine dernière font suite à un constat déplorable. Au cours des mois d’octobre et novembre 2005, DK international a mené une étude diagnostique sur «l’alimentation de la rue, morbidité et performance scolaire des élèves dans les établissements secondaires à l’Ouest». L’objectif étant de rechercher les relations possibles entre le phénomène d’alimentation de la rue et l’état général des élèves, leur morbidité et leurs performances scolaires. Il était également question, en perspective, de faire une intervention, si nécessaire, en matière d’éducation nutritionnelle, sanitaire et environnementale auprès des acteurs impliqués dans ce circuit. Ainsi, treize établissements secondaires à l’Ouest, ont reçu des spécialistes. Pour un échantillon de 876 élèves dont 437 filles et 439 garçons, tirés au hasard. Par ailleurs 36 échantillons d’aliments prélevés auprès des vendeurs dans les cours de récréation ont été analysés au Centre Pasteur à Yaoundé. Il s’agissait d’une investigation de la flore microbienne. D’après les résultats, 75% des échantillons d’aliments analysés étaient impropres à la consommation humaine. On en déduit que les eaux de service, les restes d’aliments et les emballages mal gérés sont à l’origine de la pollution des enceintes scolaires.ImmunitéAfin de préserver la qualité de ces aliments et améliorer les conditions d’hygiène et de salubrité, les organisateurs ont réuni les principaux responsables de la chaîne pour parvenir à un plaidoyer. Etant entendu que 99,99% de collégiens mangent hors ménage. Quelquefois dans des conditions hygiéniques douteuses. «C’est la nourriture que nous consommons qui garantit notre immunité et éloigne de nous de nombreuses maladies. Notre santé est avant tout notre plat», préconise Robert Ngouffo, directeur de DK international et par ailleurs agronome-nutritionniste. Les vendeurs d’aliments en milieu scolaire exercent dans l’ignorance d’une circulaire du ministre des Enseignements secondaires, portant organisation de la police sanitaire dans les établissements scolaires publics et privés. Laquelle précise dans l’une de ses dispositions, s’agissant de l’hygiène des denrées alimentaires que : «Les aliments doivent être consommés entièrement. La conservation des restes d’aliments et boissons non vendus s’effectue dans les réfrigérateurs et congélateurs. Les aliments à conserver doivent être en petite quantité afin d’éviter la décongélation et la congélation». Combien sont-ils à les respecter dans un environnement où la course au gain est plus accrue ? Les participants à l’atelier de Bafoussam plaident pour le changement des comportements. En évitant de vendre des aliments à conditionnement difficile et en admettant les vendeurs d’aliments au sein du conseil d’établissement pour répondre aux exigences de la participation à la gouvernance scolaire.

Mutations, Michel Ferdinand

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