La liberté, rien que la liberté

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dimanche 4 octobre 2009

Castration du délinquant sexuel

La castration chimique, la bonne solution ?

Le débat sur la castration chimique est désormais ouvertement évoqué à la tête du gouvernement, après le meurtre d'une joggeuse avoué mercredi par un délinquant sexuel libéré en 2007. Le Premier ministre a affirmé vendredi que le meurtre de Marie-Christine Hodeau, 42 ans, par un criminel déjà «connu», «aurait pu être évité», précisant que le gouvernement ne s'interdisait «aucune réflexion sur aucun sujet», notamment sur la castration chimique. Expérimentée au début des années 2000, elle est proposée aux détenus depuis une loi de décembre 2005. Amendé en 2007, le texte stipule qu'en cas d'abandon de ce traitement hormonal à renouveler tous les trois mois ils ne peuvent prétendre à la liberté conditionnelle. La ministre de la Justice va proposer une loi d'ici à la fin du mois pour étendre la castration chimique après l'incarcération.

Au PS, le sujet ne fait pas l'unanimité : si le porte-parole Benoît Hamon a jugé jeudi «indécent» le plaidoyer de son homologue de l'UMP, Frédéric Lefebvre, en faveur de la castration chimique, Elisabeth Guigou a indiqué n'avoir «aucun tabou» sur le sujet et le député de Paris Jean-Marie Le Guen a affirmé que cette castration pouvait être «tout à fait envisagée» pour prévenir les crimes sexuels, mais dans «le cadre du volontariat» et en respectant le fait que «la médecine n'est pas un auxiliaire de justice». Le débat divise aussi le milieu médical entre ceux qui considèrent qu'il ne sert à rien de ne traiter que les symptômes violents et les partisans d'une réponse chimique.

Interview Par JACKY DURAND
Le psychiatre Louis Albrand dénonce l’inutilité de la castration chimique
:

«Les empêcher de bander ne va pas régler la récidive»
Le docteur Louis Albrand, qui fut récemment l’auteur d’un rapport sur la prévention du suicide en prison pour le ministère de la Justice, s’intéresse depuis vingt ans à la castration chimique et en a mesuré les limites. A la demande de Jacques Toubon, garde des Sceaux de 1995 à 1997, il avait étudié l’expérience canadienne. A l’époque, affirme-t-il, le Canada avait déjà tiré les leçons de la castration en instaurant des traitements reposant, en partie, sur la cure psychanalytique et les groupes de parole.

Que pensez-vous de la castration chimique ?
Je suis scandalisé par ce débat où des ministres, comme Nadine Morano, se ridiculisent en affirmant que «la réflexion sur la castration chimique est indispensable». Tous les psychiatres savent que la castration médicale, ça ne marche pas, c’est une hérésie de faire croire aux bonnes gens que la chimie va couper les couilles aux délinquants.

Pourquoi ?
Parce qu’il ne suffit pas que les testicules soient pleins d’hormones pour passer à l’acte. La délinquance sexuelle trouve son origine dans le cerveau, dans le passé psychique, et les causes sont beaucoup plus profondes qu’une montée de testostérone. Parmi les auteurs, 70% ont eux-mêmes été victimes de délinquance sexuelle.

Comment opère la castration chimique ?
On prescrit un produit pour que la testostérone n’agisse plus. Vous bandez moins, mais le désir sexuel est toujours là et nous, psychiatres, savons que les trois quarts des délinquants sexuels sont impuissants. Ce n’est pas en les empêchant de bander que l’on va régler la question de la récidive.

Que faire alors ?
Les délinquants sexuels, comme les cleptomanes, sont des malades. Avec des neuroleptiques, la psychanalyse, des groupes de parole, on arrive à sortir les gens de leur maladie. Quand j’ai étudié l’expérience des Canadiens, il y a plus de dix ans, ils avaient déjà tiré les leçons de l’échec de la castration chimique et mis en place des groupes de parole réunissant détenus, surveillants et psychiatres. Ça marche comme pour les Alcooliques anonymes, et les Canadiens sont les champions du monde dans la réduction de la récidive. En France, il n’y a que 1,6% des auteurs de crimes sexuels et 3,4% des auteurs de délits de mœurs qui récidivent.

N’est-ce pas encore trop ?
Dans mon rapport à Rachida Dati, j’ai montré que 50% à 60% des délinquants sexuels emprisonnés ne voient aucun psychiatre. A la prison de Riom [Puy-de-Dôme, ndlr], j’ai rencontré des délinquants sexuels qui avaient été condamnés à dix ou quinze ans de réclusion et qui n’avaient jamais vu de psy. C’est pour cela aussi qu’il y a autant de suicides, 107 depuis le début de l’année, derrière les barreaux. Le problème, c’est que les délinquants sexuels sont considérés comme des «pointeurs» en prison. On les isole pour éviter la violence des autres détenus, et ils sont oubliés par tout le monde.

Et à la sortie de prison ?
Il faut que le délinquant sexuel qui a purgé sa peine et a été remis en liberté voie un psychiatre tous les huit à dix jours. Si ce n’est pas le cas, le juge d’application des peines [JAP, ndlr] doit lui dire : «Soit tu fais les soins, soit tu retournes en prison.» Le problème, c’est qu’il n’y a pas assez de JAP et peu de suivi [350 juges pour 250 000 dossiers, toutes peines confondues].

Vous n’êtes pas tendre avec les politiques pour un ancien conseiller ministériel…
Chaque fois qu’il se passe un drame, Nicolas Sarkozy dit : «On va faire une loi.» J’étais conseiller technique de Rachida Dati quand un schizophrène a poignardé un jeune homme à Grenoble. Le soir même, on nous a dit qu’il fallait refaire une loi sur l’hospitalisation d’office. Le lendemain, l’Elysée et la garde des Sceaux s’étaient un peu calmés et l’on nous a dit : «On va faire une commission mixte justice-santé.»
Au final, cette commission n’a accouché de rien.
Libération

1 commentaire:

  1. Bonjour a tous.
    J'etais un exhibitionniste compulsif qui se masturbait tout nu devant les filles pubères et les jeunes femmes .
    Je savais que pour arreter mon comportement réprimé par la loi,et rèster tranquile ,il falait que je me fasse castrer,mais cette pèrspèctive me faisait trés peur .L'opignon populare a l'égard de la castration chirurgicale est tres négative,je crois .
    J'ai reçu aprés consutation,a plusieures reprises dés les années 1967-1969,puis plus tard,des traitement chimiques pour calmer mes pultions sexuelles qui risquaient de me conduir en prison.
    A chaques fois j'arretais mon traitement et tout recommençait helas .
    Ce n'est que vèrs quarante ans,que j'ai eu le courage de me faire enlever defintivement les glandes génitales et recevoir un petit traitement hormonal .
    Je ne regrète pas mon choix ,ni mes pultions sexuelles ,meme si j'ai pris du poids,et suis un peut plus lent ou moins vigoureux .
    Je trouve que la castration est trés efficace pour soulager les comportments sexuels intèrdits par la loi .
    Salutations.

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