La liberté, rien que la liberté

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lundi 5 octobre 2009

Marginalisation des enseignants du supérieur par le régime de Paul BIYA

Les enseignants d’université réclament plus de prime de recherche

Ils estiment que celle concédée par le gouvernement en avril dernier n’est pas suffisante.La gratification spécifique accordée aux enseignants d’universités, appelée ici prime de recherche, afin de les encourager à plus de recherches, lesquelles recherches sont indissociables de l’enseignement, sont au centre de toutes les préoccupations dans les «salles des profs». Avant la dernière revendication qui a donné suite au décret présidentiel instituant un fond de modernisation de la recherche au mois d’avril dernier, la prime d’un chargé de cours était évaluée à 300.000 Fcfa par an. Dotation attribuée en deux versements de 150.000 Fcfa chacun. Après la dévaluation de 1993, les salaires ont été revus à la baisse. Mais ce que les enseignants de l’Enseignement supérieur souhaitent avant tout c’est d’avoir une rémunération semblable à celle des enseignants des pays à revenus comparables à celui du Cameroun. Selon le professeur de chimie en service à la faculté des sciences de l’université de Yaoundé I, par ailleurs secrétaire national du Syndicat des enseignants du supérieur (Synes), Emmanuel Ngameni, «un chargé de cours en Côte d’Ivoire a une prime de recherche de 1.200.000 Fcfa, payée en deux tranches. Un professeur en fin de carrière au Cameroun gagne 530.000 Fcfa et son équivalent en Côte d’Ivoire touche 1.300.000 Fcfa». Le professeur Ngameni explique par la suite que la recherche coûte extrêmement cher et les conditions de travail ne sont pas des meilleures. La prime de recherche est instituée en 1976. Jusqu’en 2002, elle n’était alors versée qu’une fois l’an. C’est alors qu’après des revendications, le programme triennal d’amélioration des conditions de vie des enseignants naît dans les années 90, pour la période de 2001 à 2004. «Ce que nous avons qualifié de première phase du programme a été réalisée en 2002 avec la semestrialisation de la prime de recherche», renchérit l’enseignant. Désormais celle-ci leur est versée deux fois l’an, et est prélevé sur le budget de chaque établissement ou faculté. Avec le décret d’avril 2009 portant sur la modernisation de la recherche dans les universités d’Etat, que les enseignants ont qualifié de «deuxième phase du programme triennal», la prime de recherche est servie «sous forme d’une allocation trimestrielle». Cette allocation rentre dans «un compte d’affectation spéciale» géré par le ministre des Finances.En rappel, pour avoir droit à la prime de recherche, il faut, entre autres, avoir rendu public des ouvrages ou des résultats des recherches et encadré de jeunes chercheurs. La prime est donc versée en fonction des grades qui vont d’assistant, à professeur, en passant par le chargé de cours et le maître de conférences. D’après le Professeur Ngameni, l’objectif n’est pas encore atteint. «Nous avons proposé que ces primes soient une composante de nos salaires pour une meilleure garantie de paiement, parce qu’il y a dans certaines universités des arriérés de 2 à 3 primes impayées», développe t-il. «Il faut rendre le traitement attractif afin de retenir les enseignants au pays. Plusieurs ont déjà déserté le campus de l’école nationale polytechnique.Certes nous réclamons que la troisième phase du programme triennal soit réalisée, mais nous mesurons l'effort qui a été fait par le gouvernement à travers le décret présidentiel d'avril dernier».
Mutations, Leyla Doup Kaïgama

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