La fondation MOUMIE s'adresse aux Députés camerounais
L’information est passée inaperçue à Bruxelles, il y a de cela une semaine. La Fondation Moumié demande aux députés camerounais d’introduire dans un projet de loi des textes relatifs à la réhabilitation de nos héros indépendantistes. Pour la Fondation Moumié il s’agit d’interpeller et de solliciter le soutien des députés camerounais de faire oeuvre de mémoire qui consiste à rendre justice à tous ceux qui, quoi qu’ayant fait l’histoire, n’ont pas été favorisés par celle-ci. Cette dernière sollicite les députés camerounais afin qu’ils puissent inscrire ces points à l’ordre du jour de la séance ordinaire à l’assemblée nationale qui aura lieu au mois de mars 2010.
Um Nyobe, Félix Moumié, Ossendé Afana, Ernest Ouandié, Douala Manga Bell, Martin Paul Samba, Réné Jam Afane, Minkyo Bamba pour ne citer que ceux-là, font partie selon la Fondation Moumié du cercle très fermé des Camerounais qui, à un moment de l’histoire ont rêvé ambitieux et meilleur pour le Cameroun chacun dans son champ d’activité.
Pour la Fondation Moumié, notre continent et notre pays souffrent encore de la lecture de l’histoire faite par les vainqueurs internes et externes. Une lecture tendancielle qui évacue et évince très souvent des livres d’histoire ceux des nôtres qui ont refusé les compromissions, les combines et les indépendances au rabais, nos héros nationalistes en font partie.
L’impérieuse mission de travailler pour restituer à César ce qui lui revient dans l’histoire violente et tronquée de l’Afrique noire. C’est cette mission de la Fondation éponyme dont le rôle est à la fois d’éclairer non seulement les faits, mais aussi et surtout les masses pour une prise de conscience de leur situation au monde.
Nos héros constituent en eux-mêmes un objet de recherche qui peut donner lieu à des travaux scientifiques sur la place de la résistance, du courage et du rêve dans la libération des peuples africains et de l’Afrique.
Cette correspondance destinée aux députés camerounais a été remise solennellement par Thierry Amougou, président de la Fondation Moumié au député Jean Michel Nintcheu, le vice-président du groupe parlementaire du SDF à l’Assemblée nationale du Cameroun, de passage à Bruxelles pour une séance de travail avec les membres de cette Fondation le 13 décembre dernier.
La Fondation Moumié considère que le devoir de mémoire commencé par le Renouveau national en réhabilitant certaines figures de proue de notre histoire reste imparfait et inachevé pouvons-nous lire dans cette correspondance datant du 13 décembre 2009 et signée de Thierry Amougou.
Cette même correspondance souligne que la Fondation Moumié pense aussi que faire oeuvre complète de mémoire de ces héros de cette trempe politique implique "automatiquement aussi de faire preuve de justice à l’égard de leurs familles et de leur descendance".
Ce qui voudrait dans l’esprit de cette lettre destinée à nos 180 députés signifier que nos élus se doivent de voter un projet de loi pour une pension équivalent « au salaire d’un député qu’on accorde à vie aux veuves de nos leaders indépendantistes« , une invitation officielle de ces veuves ou d’un membre de la famille à toutes les cérémonies officielles, une inscription gratuite de leurs enfants et petits enfants dans tous les lycées de la République jusqu’en classe de terminale, idem pour les universités d’Etat….
Toujours dans la même lettre, la Fondation Moumié demande aux Députés camerounais d’introduire et de défendre également un projet de loi exigeant que tout livre d’histoire utilisé dans le système scolaire camerounais « restitue dans son intégralité les faits réels de ces héros nationalistes dans l’histoire du Cameroun ».
Un hommage mérité pour les auteurs et compositeurs de l’hymne national du Cameroun
Afin de rendre hommage à Samuel Minkyo Mbamba et Réné Jam Afane, par ailleurs lauréats à titre spécial et posthume du Prix Moumié 2009 aux côtés des figures vivantes telles l’Addec et Madeleine Afité, la Fondation Moumié souhaite que l’hymne national soit enseigné obligatoirement dans nos écoles, la réhabilitation des tombes de leurs auteurs « abandonnées », baptiser plusieurs rues, boulevards et avenues en leurs noms sur toute l’étendue du territoire national etc.
Pour le député Jean Michel Nintcheu, la démarche de la Fondation Moumié d’interpeller les députés camerounais, toute tendance politique confondue «se fonde sur un principe démocratique participatif et actif».
Le député SDF a confirmé en outre qu’il devra remettre avant le 18 décembre 2009 ladite correspondance dans les boîtes respectives de tous les élus de l’hémicycle de Ngoa Ekelle. Ce qui a déjà été fait au moment où nous mettions sous presse.
Avant la prochaine session ordinaire de l’Assemblée nationale qui aura lieu au mois de mars 2010, tous les députés auront déjà eu le temps de bien analyser le contenu de ladite lettre, nous a confié le député Nintcheu que nous avons pu joindre ce jour par téléphone.
Sans doute, le mérite de cet acte historique selon Thierry Amougou, est de sortir des carcans des communiqués de presse et des conférences stériles pour oser poser ouvertement cette question aux députés camerounais, toute tendance politique confondue.
C’est une situation à valoriser car la mémoire d’un peuple est quelque chose à préserver jalousement surtout lorsqu’elle lui donne des « hommes repères » pour son émancipation comme nos héros. Créer une Fondation et un Prix Moumié est déjà une façon de rendre hommage à tous ces gens à qui nous n’arrivons pas à la cheville. Ils étaient majoritairement plus jeunes que plusieurs d’entre nous mais n’ont pas hésité à sacrifier leurs vies à la fleur de l’âge. Tous ces Africains qui se battent aujourd’hui pour la promotion de la démocratie, de la dignité des femmes, la défense des peuples premiers, la défenses des paysanneries, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et de l’environnement, sont des continuateurs du combat de nos héros.
La Fondation Moumié dont le siège se trouve à Genève en Suisse, est une organisation active en Afrique et en Europe créée en mémoire aux nationalistes africains et camerounais. Elle décerne des prix initiés par la Fondation éponyme dans le but de récompenser un Camerounais, un Africain ou un ami de l’Afrique qui s’est illustré ces années dans la constance pour l’instauration d’un véritable Etat de droit au Cameroun ou en Afrique ou mieux encore, à toute personne qui se révèlerait par son combat démocratique. Ces manifestations ont un caractère annuel.
© Janvier Kingué, Pour le Messager
© Janvier Kingué, Pour le Messager
de toute façon, le régime de paul biya est très dangereux. c'est un dictateur sanguinaire
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