Plaidoyer pour une sortie honorable de l’affaire "Germinal "
D’entrée, vous comprendrez que je ne me prononce pas sur le fond du dossier judiciaire de l’affaire désormais connue publiquement comme « Affaire Ministère public contre Jean Bosco Talla, Germinal et autres ». Où le journaliste et directeur de publication du journal Germinal est accusé par le ministère public «d’outrage au Président de la République du Cameroun».
Ma position s’explique par deux raisons principales. D’une part, l’affaire étant déjà entre les mains des juges, je me soumets au principe juridique qui veut qu’on ne commente pas une procédure tant qu’elle est encore pendante.
D’autre part, et au surplus, n’ayant pas au moment de la rédaction de ce commentaire (14 décembre 2009) une connaissance assez précise des faits qui sont reprochés à notre confrère Jean Bosco Talla par le ministère public, bras agissant du pouvoir exécutif, je reste absolument réservé sur le fond en attendant les débats qui se déroulent en audience publique.
Ceci dit, j’espère que ces débats, se tiennent dans les conditions d’équité et du respect absolu des droits de la défense tels que prévus et organisés par notre (nouveau) code de procédure pénale. D’autant, que du peu que j’en ai entendu parler depuis l’interpellation le 10 décembre 2009 de notre confrère, sur la base des comptes rendus qui sont faits, il ne m’a pas semblé que, lors de l’enclenchement de cette procédure dite de flagrant délit, l’Accusation se soit particulièrement souciée du respect scrupuleux des règles de procédure publiquement édictées.
Par contre en tant que membre et responsable de plusieurs organisations professionnelles de l’échiquier national et international des médias – outre le Bureau de l’UJC ; je suis 2ème secrétaire national du Snjc affilié à l’USYPAC, à la FAJ et à la FIJ ; Membre de la section camerounaise de l’UPF ; Membre fondateur de Médiations ; Conseiller au Bureau de PRODHOP, entre autres – je ne peux que regretter et m'inquiéter de la manière dont notre confrère a été informé de sa traduction devant les instances juridictionnelles nationales pour répondre du contenu éventuellement délictueux du texte repris par le journal Germinal qu’il dirige.
J’ai en effet appris de diverses sources crédibles que M. Talla a été conduit par des inconnus dans les locaux du Secrétaiat d'Etat à la Défense (Sed chargée de la gendarmerie) à Yaoundé, sans convocation d’un officier de police judiciaire; ni sommation interpellative d’un huissier ; encore moins citation à comparaître en bonne et due forme. Cela peut dès lors valablement fonder les opinions qui ont fait état, au début de cette affaire, de "l’enlèvement et de la séquestration" de ce journaliste. De fait, tout citoyen épris de justice et du respect de l'Etat de droit ne peut que condamner l’interpellation dans ces conditions et la détention prolongée de ce compatriote journaliste. Je suis naturellement de ces citoyens-là.
D’autre part, et au surplus, n’ayant pas au moment de la rédaction de ce commentaire (14 décembre 2009) une connaissance assez précise des faits qui sont reprochés à notre confrère Jean Bosco Talla par le ministère public, bras agissant du pouvoir exécutif, je reste absolument réservé sur le fond en attendant les débats qui se déroulent en audience publique.
Ceci dit, j’espère que ces débats, se tiennent dans les conditions d’équité et du respect absolu des droits de la défense tels que prévus et organisés par notre (nouveau) code de procédure pénale. D’autant, que du peu que j’en ai entendu parler depuis l’interpellation le 10 décembre 2009 de notre confrère, sur la base des comptes rendus qui sont faits, il ne m’a pas semblé que, lors de l’enclenchement de cette procédure dite de flagrant délit, l’Accusation se soit particulièrement souciée du respect scrupuleux des règles de procédure publiquement édictées.
Par contre en tant que membre et responsable de plusieurs organisations professionnelles de l’échiquier national et international des médias – outre le Bureau de l’UJC ; je suis 2ème secrétaire national du Snjc affilié à l’USYPAC, à la FAJ et à la FIJ ; Membre de la section camerounaise de l’UPF ; Membre fondateur de Médiations ; Conseiller au Bureau de PRODHOP, entre autres – je ne peux que regretter et m'inquiéter de la manière dont notre confrère a été informé de sa traduction devant les instances juridictionnelles nationales pour répondre du contenu éventuellement délictueux du texte repris par le journal Germinal qu’il dirige.
J’ai en effet appris de diverses sources crédibles que M. Talla a été conduit par des inconnus dans les locaux du Secrétaiat d'Etat à la Défense (Sed chargée de la gendarmerie) à Yaoundé, sans convocation d’un officier de police judiciaire; ni sommation interpellative d’un huissier ; encore moins citation à comparaître en bonne et due forme. Cela peut dès lors valablement fonder les opinions qui ont fait état, au début de cette affaire, de "l’enlèvement et de la séquestration" de ce journaliste. De fait, tout citoyen épris de justice et du respect de l'Etat de droit ne peut que condamner l’interpellation dans ces conditions et la détention prolongée de ce compatriote journaliste. Je suis naturellement de ces citoyens-là.
Incompréhensible, l'emprisonnement du journaliste avant tout débat !
Quant à son emprisonnement actuel à la prison de Yaoundé Kondengui, et qui découlerait d’un mandat de dépôt du Procureur de la république de céans, je continue à me demander s’il est absolument nécessaire, au cas où l’objectif de la justice qui a désormais le dossier en main reste de rechercher la vérité et sanctionner d’éventuelles violations des dispositions de la loi en matière des délits de presse. Si c’est le cas, - et je l’espère fortement puis que c’est ce qui est officiellement déclaré par les autorités judiciaires selon les actes posés jusqu’ici - point n’est besoin de le maintenir en détention.
En effet, le corps du délit de presse supposé - un extrait d’un livre repris par le journal qu’il dirige - est sécurisé dès sa diffusion publique d’une part. D’autre part Jean Bosco Talla, responsable de la publication et suspect selon la loi pénale, est bien identifié et localisable. En plus, il a des activités et domiciles connus par toutes les autorités publiques, qu’elles soient administratives ou judiciaires.
C’est pourquoi, je pense, à la suite de toutes les organisations civiles qui se sont prononcées jusque-là, que la détention en prison de M. Talla est inutile et totalement contraire aux évolutions contemporaines en matière de sanction des délits de presse. Il faudrait donc, à mon avis, que les autorités judiciaires trouvent les formes requises pour accéder à la demande de remise en liberté formulée par sa défense, en vue d’une part d’apaiser les esprits, aussi bien sur le plan national qu’international. D’autre part, cela permettrait de conduire son procès sans aucun soupçon de partialité dont l’emprisonnement préalable ne peut que préjuger. Or nous ne devons jamais perdre de vue que dans chaque affaire portée devant les juridictions, que ce soit par les justiciables ou par le pouvoir politique via le parquet, la justice qui doit rester le dernier rempart de l’Etat de droit auquel nous aspirons tous, y joue une bonne partie de sa réputation.
Enfin, je pense que si Jean Bosco Talla est effectivement inquiété pour des faits relevant de l’exercice de son magistère professionnel de Journaliste-Directeur de Publication d’un Journal, (Germinal Hebdo), comme semble l’indiquer l’Accusation qui a visé les extraits de son journal, il n’est aucunement nécessaire de le priver de liberté quand bien même est ouverte une procédure judiciaire contre son journal et lui-même, en tant que responsable du contenu.
Cette position que je soutiens est totalement partagée non seulement par les organisations professionnelles nationales aux quelles j’appartiens, et dont j’ai cité quelques unes ci-dessus mais aussi, sur le plan international, par les organisations (étatiques ou non gouvernementales) spécialisées dans le fonctionnement des médias en général et l’exercice du métier de journaliste en particulier. C’est le cas de l’Unesco, une institution spécialisée des Nations Unies en charge du développement des médias et des produits culturels en général. Elle a été la première, sous Fédérico Mayor Saragoza, à appeler les Etats membres à supprimer les peines privatives de liberté en matière de délits de presse. Le cas échéant, les peines pécuniaires sont conseillées. C’est également la position de l’Union de la Presse Francophone (UPF); de Reporters sans Frontières (RSF) ; du Commettee to Protect Journalist (CPJ) ; du Commonwealth Press Union (CPU) ; de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) ; de l’Association Mondiale des Journaux (AMJ) ; de l’Union des Syndicats des Professionnels de la Communication de l’Afrique Centrale (USYPAC) ; de la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) entre autres.
Pour une justice apaisée... des pairs
Ces organisations-là, avec lesquelles notre Etat, le Cameroun, coopère, - comme peut en témoigner la tenue en novembre dernier à Yaoundé, du 16 au 20, des 41èmes assises de l’UPF - réaffirment régulièrement le principe de la primauté de la sanction des pairs, en cas de conflit lié au contenu d’un article de presse, plutôt que le recours aux sanctions juridictionnelles. C’est ce que nous appelons l’autorégulation.
En l’espèce, bien que le Conseil Camerounais des Médias (CCM) soit en veilleuse depuis quelque temps, du fait notamment du non renouvellement du mandat de son exécutif lui-même lié à une procédure illégale et contestée de révision de sa charte, le Conseil exécutif de l’Union des Journalistes du Cameroun (UJC) examine régulièrement les plaintes à elles soumises, par les victimes supposées des médias. Le Bureau de l’UJC qui se mue ainsi en organe d’autorégulation rend à cet effet une Déclaration motivée, connue comme étant la sanction des pairs. Dans notre contexte judiciaire et institutionnel actuel, en l’absence de juges et juridictions spécialisés en matière de droit de la presse et des médias, une telle éventuelle sanction des pairs est plus infâmante qu’une décision de justice au cas où la responsabilité du journaliste ou du média mis en cause serait établie. S’il est en effet clairement établi par les professionnels engagés pour la crédibilité de leur métier, que tel confrère ou organe de presse a violé les règles déontologiques et éthiques convenues et en vigueur dans le métier, la sanction s’avère plus juste et crédible que celle de la justice d’Etat actuelle généralement perçue comme étant aux ordres du pouvoir exécutif.
Plaider pour la justice des pairs n’est aucunement tenter de soustraire les journalistes professionnels du champ de la justice pénale. Bien au contraire. Les organisations professionnelles, nationales et internationales, estiment à ce sujet qu’au cas où les justiciables choisiraient la voie juridictionnelle, que les Etats encouragent leurs agents que sont les magistrats, qu’ils soient du parquet ou du siège, à ne pas recourir, à des peines privatives de liberté. Cette posture est doublement valable là où comme chez nous au Cameroun, les délits de presse ne sont pas encore légalement sortis du champ de compétence du juge pénal, d’une part ; et d’autre part en raison de ce que le gouvernement de l’Etat vient de mobiliser plus de 300 millions Fcfa de nos rares ressources financières publiques pour accueillir des assises internationales comme celles récentes de l’UPF. Qui plus est, les participants à ces assises, venus de plus de 50 pays de l’espace francophone, ont unanimement réaffirmé leur attachement au principe de la suppression des peines privatives de liberté en matière de sanction de délit de presse.
C’est fort de tout ce contexte national et international que je m’échine depuis l’arrestation ce 10 décembre, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, que notre pays a intégré dans sa Loi Fondamentale, à vouloir comprendre ce qui a bien pu motiver la gestion de la contestation des publications de Germinal par cette forme plutôt violente. D’où vient-il en effet que moins d’un mois après cet événement politico-diplomatique majeur qu’étaient les 41èmes assises de l’UPF, présidées et encadrées par les plus hautes autorités de l’Etat, le Premier Ministre en tête qui a ouvert les travaux, le premier conflit opposant le pouvoir politique national aux médias soit sanctionné par les agents de l’Etat par un emprisonnement préalable du responsable de la publication avant même tout procès et tout débat au fond? Voudrait-on donner du Cameroun une image d'Etat résistant aux évolutions universellement admises qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
Quant à son emprisonnement actuel à la prison de Yaoundé Kondengui, et qui découlerait d’un mandat de dépôt du Procureur de la république de céans, je continue à me demander s’il est absolument nécessaire, au cas où l’objectif de la justice qui a désormais le dossier en main reste de rechercher la vérité et sanctionner d’éventuelles violations des dispositions de la loi en matière des délits de presse. Si c’est le cas, - et je l’espère fortement puis que c’est ce qui est officiellement déclaré par les autorités judiciaires selon les actes posés jusqu’ici - point n’est besoin de le maintenir en détention.
En effet, le corps du délit de presse supposé - un extrait d’un livre repris par le journal qu’il dirige - est sécurisé dès sa diffusion publique d’une part. D’autre part Jean Bosco Talla, responsable de la publication et suspect selon la loi pénale, est bien identifié et localisable. En plus, il a des activités et domiciles connus par toutes les autorités publiques, qu’elles soient administratives ou judiciaires.
C’est pourquoi, je pense, à la suite de toutes les organisations civiles qui se sont prononcées jusque-là, que la détention en prison de M. Talla est inutile et totalement contraire aux évolutions contemporaines en matière de sanction des délits de presse. Il faudrait donc, à mon avis, que les autorités judiciaires trouvent les formes requises pour accéder à la demande de remise en liberté formulée par sa défense, en vue d’une part d’apaiser les esprits, aussi bien sur le plan national qu’international. D’autre part, cela permettrait de conduire son procès sans aucun soupçon de partialité dont l’emprisonnement préalable ne peut que préjuger. Or nous ne devons jamais perdre de vue que dans chaque affaire portée devant les juridictions, que ce soit par les justiciables ou par le pouvoir politique via le parquet, la justice qui doit rester le dernier rempart de l’Etat de droit auquel nous aspirons tous, y joue une bonne partie de sa réputation.
Enfin, je pense que si Jean Bosco Talla est effectivement inquiété pour des faits relevant de l’exercice de son magistère professionnel de Journaliste-Directeur de Publication d’un Journal, (Germinal Hebdo), comme semble l’indiquer l’Accusation qui a visé les extraits de son journal, il n’est aucunement nécessaire de le priver de liberté quand bien même est ouverte une procédure judiciaire contre son journal et lui-même, en tant que responsable du contenu.
Cette position que je soutiens est totalement partagée non seulement par les organisations professionnelles nationales aux quelles j’appartiens, et dont j’ai cité quelques unes ci-dessus mais aussi, sur le plan international, par les organisations (étatiques ou non gouvernementales) spécialisées dans le fonctionnement des médias en général et l’exercice du métier de journaliste en particulier. C’est le cas de l’Unesco, une institution spécialisée des Nations Unies en charge du développement des médias et des produits culturels en général. Elle a été la première, sous Fédérico Mayor Saragoza, à appeler les Etats membres à supprimer les peines privatives de liberté en matière de délits de presse. Le cas échéant, les peines pécuniaires sont conseillées. C’est également la position de l’Union de la Presse Francophone (UPF); de Reporters sans Frontières (RSF) ; du Commettee to Protect Journalist (CPJ) ; du Commonwealth Press Union (CPU) ; de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) ; de l’Association Mondiale des Journaux (AMJ) ; de l’Union des Syndicats des Professionnels de la Communication de l’Afrique Centrale (USYPAC) ; de la Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) entre autres.
Pour une justice apaisée... des pairs
Ces organisations-là, avec lesquelles notre Etat, le Cameroun, coopère, - comme peut en témoigner la tenue en novembre dernier à Yaoundé, du 16 au 20, des 41èmes assises de l’UPF - réaffirment régulièrement le principe de la primauté de la sanction des pairs, en cas de conflit lié au contenu d’un article de presse, plutôt que le recours aux sanctions juridictionnelles. C’est ce que nous appelons l’autorégulation.
En l’espèce, bien que le Conseil Camerounais des Médias (CCM) soit en veilleuse depuis quelque temps, du fait notamment du non renouvellement du mandat de son exécutif lui-même lié à une procédure illégale et contestée de révision de sa charte, le Conseil exécutif de l’Union des Journalistes du Cameroun (UJC) examine régulièrement les plaintes à elles soumises, par les victimes supposées des médias. Le Bureau de l’UJC qui se mue ainsi en organe d’autorégulation rend à cet effet une Déclaration motivée, connue comme étant la sanction des pairs. Dans notre contexte judiciaire et institutionnel actuel, en l’absence de juges et juridictions spécialisés en matière de droit de la presse et des médias, une telle éventuelle sanction des pairs est plus infâmante qu’une décision de justice au cas où la responsabilité du journaliste ou du média mis en cause serait établie. S’il est en effet clairement établi par les professionnels engagés pour la crédibilité de leur métier, que tel confrère ou organe de presse a violé les règles déontologiques et éthiques convenues et en vigueur dans le métier, la sanction s’avère plus juste et crédible que celle de la justice d’Etat actuelle généralement perçue comme étant aux ordres du pouvoir exécutif.
Plaider pour la justice des pairs n’est aucunement tenter de soustraire les journalistes professionnels du champ de la justice pénale. Bien au contraire. Les organisations professionnelles, nationales et internationales, estiment à ce sujet qu’au cas où les justiciables choisiraient la voie juridictionnelle, que les Etats encouragent leurs agents que sont les magistrats, qu’ils soient du parquet ou du siège, à ne pas recourir, à des peines privatives de liberté. Cette posture est doublement valable là où comme chez nous au Cameroun, les délits de presse ne sont pas encore légalement sortis du champ de compétence du juge pénal, d’une part ; et d’autre part en raison de ce que le gouvernement de l’Etat vient de mobiliser plus de 300 millions Fcfa de nos rares ressources financières publiques pour accueillir des assises internationales comme celles récentes de l’UPF. Qui plus est, les participants à ces assises, venus de plus de 50 pays de l’espace francophone, ont unanimement réaffirmé leur attachement au principe de la suppression des peines privatives de liberté en matière de sanction de délit de presse.
C’est fort de tout ce contexte national et international que je m’échine depuis l’arrestation ce 10 décembre, jour anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, que notre pays a intégré dans sa Loi Fondamentale, à vouloir comprendre ce qui a bien pu motiver la gestion de la contestation des publications de Germinal par cette forme plutôt violente. D’où vient-il en effet que moins d’un mois après cet événement politico-diplomatique majeur qu’étaient les 41èmes assises de l’UPF, présidées et encadrées par les plus hautes autorités de l’Etat, le Premier Ministre en tête qui a ouvert les travaux, le premier conflit opposant le pouvoir politique national aux médias soit sanctionné par les agents de l’Etat par un emprisonnement préalable du responsable de la publication avant même tout procès et tout débat au fond? Voudrait-on donner du Cameroun une image d'Etat résistant aux évolutions universellement admises qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
S’arrimer aux principes rappelés aux assises de l’UPF de Yaoundé
Bien entendu, il s’en trouvera dans les milieux politico administratifs nationaux pour soutenir que les journalistes ne sont pas au-dessus de la loi. Tel n’est pas mon propos. Mon propos est de dire que notre système public doit accepter d’évoluer avec l’environnement international et même régional. Pour ne prendre que la sous-région CEMAC réputée la moins ouverte au respect des droits humains, notre pays est, avec la Guinée Equatoriale, des seuls Etats de l’Afrique Centrale où est encore appliqué l’emprisonnement des journalistes pour leurs écrits ou la diffusion des écrits n’épargnant pas les dirigeants de l’Etat. N’est-ce pas une bien triste réputation pour un pays qui peut se vanter de compter parmi les Etats africains ayant le plus d’intellectuels et autres diplômés de haut niveau, donc potentiellement libres d’esprit et conséquemment susceptibles d’être très peu sensibles au discours inhibant qui veut qu’on ne critique pas le Chef (de l’Etat) ainsi que son proche entourage? A quoi servirait alors au fond le pluralisme d’opinion, acquis jusque-là indiscutable du Renouveau, par ailleurs constitutionnalisé dans notre pays ? Car il nous semble, au regard du traitement à la hussarde de la procédure entreprise contre Jean Bosco Talla et son journal, que qu’est davantage sanctionnée la liberté de ton de M. Talla et de son Germinal, qui en moins de deux ans d’existence, s’est taillé la réputation d’être assez critique sur la gouvernance camerounaise actuelle. J’espère vivement me tromper.
Mais si nombre d’observateurs nationaux et internationaux ont la même compréhension que nous de cette évolution brutale de cette actualité à la fois politique, juridique et médiatique, à nous imposée, il serait simplement regrettable que la liberté de ce compatriote et confrère ait été supprimée uniquement dans le dessein d’assouvir un compte d’ordre politicien. Et à supposer même qu’il s’agisse d’un différend d’ordre politique, comme il a été susurré dans une tribune de M. Joseph Anderson Le, Journaliste principal, mais non moins Chef de la Communication présidentielle et Directeur adjoint du Cabinet civil de la Présidence, qui accusait en de mots à peine voilés M. Talla d’être le bras armé d’adversaires politiques du Chef de l’Etat actuel, président national du Rdpc, on ne peut les régler en dessous de la ceinture. C’est malheureusement le sentiment qui transparaît dans cette bien malheureuse affaire. Sa gestion actuelle ne va pas améliorer le record du Cameroun dans les rapports des organisations de défense des droits humains en général et de la liberté de la presse et d’expression en particulier.
Il serait par conséquent logique et bien inspiré que les plus hautes autorités, administratives politiques et/ou judiciaires, de notre pays usent de leur imperium pour y mettre rapidement un terme. Quitte à ce que les mandataires du Président Biya déferrent ce dossier aux organes professionnels en charge de l’examen de l’application des règles déontologiques et éthiques en vigueur dans la profession de Journaliste et éditeur au Cameroun.
Alex Gustave AZEBAZE DJOUAKA, Journaliste , Membre Section UPF Cameroun, Membre du Bureau de l’UJC, 2ème Secrétaire du SNJC, affilié à la FIJ, Conseiller au Bureau de PRODHOP
Nota: La mouture originelle de cette opinion a été publiée, à leur demande, dans l’édition spéciale N°47 (18 décembre 2009) de l’Hebdomadaire camerounais Germinal
© Correspondance camer be : Alex Gustave AZEBAZE DJOUAKA
Bien entendu, il s’en trouvera dans les milieux politico administratifs nationaux pour soutenir que les journalistes ne sont pas au-dessus de la loi. Tel n’est pas mon propos. Mon propos est de dire que notre système public doit accepter d’évoluer avec l’environnement international et même régional. Pour ne prendre que la sous-région CEMAC réputée la moins ouverte au respect des droits humains, notre pays est, avec la Guinée Equatoriale, des seuls Etats de l’Afrique Centrale où est encore appliqué l’emprisonnement des journalistes pour leurs écrits ou la diffusion des écrits n’épargnant pas les dirigeants de l’Etat. N’est-ce pas une bien triste réputation pour un pays qui peut se vanter de compter parmi les Etats africains ayant le plus d’intellectuels et autres diplômés de haut niveau, donc potentiellement libres d’esprit et conséquemment susceptibles d’être très peu sensibles au discours inhibant qui veut qu’on ne critique pas le Chef (de l’Etat) ainsi que son proche entourage? A quoi servirait alors au fond le pluralisme d’opinion, acquis jusque-là indiscutable du Renouveau, par ailleurs constitutionnalisé dans notre pays ? Car il nous semble, au regard du traitement à la hussarde de la procédure entreprise contre Jean Bosco Talla et son journal, que qu’est davantage sanctionnée la liberté de ton de M. Talla et de son Germinal, qui en moins de deux ans d’existence, s’est taillé la réputation d’être assez critique sur la gouvernance camerounaise actuelle. J’espère vivement me tromper.
Mais si nombre d’observateurs nationaux et internationaux ont la même compréhension que nous de cette évolution brutale de cette actualité à la fois politique, juridique et médiatique, à nous imposée, il serait simplement regrettable que la liberté de ce compatriote et confrère ait été supprimée uniquement dans le dessein d’assouvir un compte d’ordre politicien. Et à supposer même qu’il s’agisse d’un différend d’ordre politique, comme il a été susurré dans une tribune de M. Joseph Anderson Le, Journaliste principal, mais non moins Chef de la Communication présidentielle et Directeur adjoint du Cabinet civil de la Présidence, qui accusait en de mots à peine voilés M. Talla d’être le bras armé d’adversaires politiques du Chef de l’Etat actuel, président national du Rdpc, on ne peut les régler en dessous de la ceinture. C’est malheureusement le sentiment qui transparaît dans cette bien malheureuse affaire. Sa gestion actuelle ne va pas améliorer le record du Cameroun dans les rapports des organisations de défense des droits humains en général et de la liberté de la presse et d’expression en particulier.
Il serait par conséquent logique et bien inspiré que les plus hautes autorités, administratives politiques et/ou judiciaires, de notre pays usent de leur imperium pour y mettre rapidement un terme. Quitte à ce que les mandataires du Président Biya déferrent ce dossier aux organes professionnels en charge de l’examen de l’application des règles déontologiques et éthiques en vigueur dans la profession de Journaliste et éditeur au Cameroun.
Alex Gustave AZEBAZE DJOUAKA, Journaliste , Membre Section UPF Cameroun, Membre du Bureau de l’UJC, 2ème Secrétaire du SNJC, affilié à la FIJ, Conseiller au Bureau de PRODHOP
Nota: La mouture originelle de cette opinion a été publiée, à leur demande, dans l’édition spéciale N°47 (18 décembre 2009) de l’Hebdomadaire camerounais Germinal
© Correspondance camer be : Alex Gustave AZEBAZE DJOUAKA
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