La candidature du Cardinal Christian Tumi aux élections présidentielles de 2011 ?
Depuis quelques années déjà, le nom de l’ex Archevêque de Douala le Cardinal Christian W. Tumi a circulé et circule encore comme potentiel candidat, en suscitant au passage des interrogations et polémiques au sein du landernau politique local et voire même au delà par rapport à une probable candidature à l’élection présidentielle de 2011. Ce prélat, de part ses convictions, et très farouche au régime de Yaoundé, puisqu’on sait ses positions fermes à l’encontre de celui-ci, est interpellé, voire même invité par une certaine opinion qui pense qu’il est le seul à pouvoir apporter le changement au Cameroun, à se porter candidat à l’élection présidentielle.
Mais cet appel incessant et récurrent n’est pas vraiment pas anodin, ce qui nous amène à nous interroger sur l’idée même qui motive ceux-là qui invitent un vieil homme de 85 ans, usé par sa générosité, et qui a d’ailleurs été pendant longtemps au service de l’humanité à briguer un mandat, c’est-à-dire à entrer en politique.
Christian Tumi, candidat de la démission collective
Nous allons une fois de plus convenir avec Maurice Druon qui affirmait que « c’est dans la démission collective que les tyrans fondent leur puissance ». A observer la vie politique au Cameroun depuis 1988, il y a lieu de se poser des questions complexes qui trouveront pour la plupart des cas leurs réponses dans nos agissements au quotidien, dans nos peurs, dans nos petites faillites, dan nos lâchetés, dans nos complexes de grandeur, dans nos visions limitées de la chose politique, dans nôtre amour pour la dépendance à autrui, dans nos jugements hâtifs, ce qui est bien évidemment déplorable. Curieusement, l’actualité nationale et internationale qui traite les sujets concernant le Cameroun aurait focalisé son attention sur le différent juridique qui oppose la Commercial Bank of Cameroun (CBC) à la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), à l’aune des élections présidentielles capitales de 2011.
Le Rassemblement démocratique du peuple Camerounais, parti au pouvoir depuis 27 ans est déjà en campagne alors que le corps électoral n’a pas été convoqué et qu’en plus, l’organisme chargé de l’organisation des élections serait une boite à pandores- -j’ai dit un outils à semer le vent de la discorde selon le régime et dont Hilaire Kamga et Garga Haman stigmatisent les tours de passe-passe qui visent à faire du candidat naturel du RDPC un vainqueur à priori, candidat qui aurait déjà remporté l’élection à plus de 60% sur ses potentiels Candidats. Pour ceux qui pensent ainsi, le candidat déclaré Sosthène Fouda, Bello Bouba ou Célestin Djamen auraient déjà perdu face au Candidat Biya., qui, hier encore, était contesté pour avoir modifié la constitution pour s’éterniser au pouvoir, mais, entre-temps, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, et l’opinion semble avoir pardonné le Soldat Biya qui semble désormais jouir de tous les privilèges d’un candidat en lice qui aurait déjà été inverti par le RDPC puisqu’on parle déjà de sa candidature effective au rallye électoral de 2011. Ce désordre dans le militantisme, cette négligence, ce désintérêt à l’action citoyenne, à la chose politique, ne cautionne-t-il pas le Candidat naturel du RDPC à briguer un nouveau mandat de 7 ans et á manipuler les textes de la « république ethno-centrée » pour ses convenances personnelles ? Et qu’est ce qui nous dit qu’à 83 ans il ne briguera pas de nouveau un autre mandat, profitant ainsi de la caution politique que les Camerounais lui donnent ? S’il faut arrêter Biya c’est tout de suite et maintenant.
A ces questions assez simples, les camerounais trouvent qu’il serait nécessaire d’aller chercher un vieil homme de 85 ans, fatigué par un demi siècle de sacerdoce pour faire de lui le héros tant attendu ; celui-là même, qui viendra, comme le petit jésus, libérer les camerounais du joug, de l’oppression d’un clan extrêmement pourri et mafieux qui surfe sur le pays ,sans véritable partage depuis 27ans. Cette manière d’agir, je fais ici allusion à ces appels récurrents à l’encontre du cardinal Tumi ne serait-il pas une manière de l’inviter à tuer ? Doit-il venir essuyer la merde que certains Leaders incompétents, lâches et malins ont laissé sur le plancher depuis 1990 ? Doit-il venir mourir où aucun Camerounais ne veut mourir ? Le cardinal Tumi est un homme noble et aimé de tous, mais de grâce, laissons ce patriarche là ou il se trouve.
Si nous voulons exercer le pouvoir, si nous voulons proposer une alternative aux camerounais, engageons-nous au lieu de vouloir nous cacher derrière un homme qui a longtemps été au service des autres, afin d’assouvir nos envies, nôtre soif pour le changement. Je le sais, le cardinal ne se présentera pas puisque le Cardinal ne veut juger personne (Tu ne jugeras point). Le cardinal fait des constats clairs sur la gestion du pays et donne ses opinions comme vous et moi. Donner son opinion après un constat clair et rigoureux ne fera pas de lui-même pour la période de transition, un homme politique aux commandes d’un pays devenu un grand foyer de mafia car le prochain chef d’état doit être extrêmement libre, sévère et patriote.
Que ceux qui jettent les tomates sur le Paul Biya nous propose dans un plan détaillé et précis, leurs plans et programmes au cas ils venaient aux affaires en 2011.Que ceux qui critiquent et insultent Biya à longueur de journée nous présentent chacun un don offert à un parti politique ou à une ONG comme participation à la lutte pour le changement. On ne chassera pas Biya en nous cachant dans des bureaux, des chambres ou en lui lançant des tomates et œufs pourries.
C’est dans nos démissions collectives, dans nos excès de pessimismes, dans nos propensions à traiter l’autre de con, d’imbécile, de moins sage que Biya a pu asseoir sa Puissance. Biya gagne parce qu’il n’ y a pas rapport de force équitable. Un soldat n’a peur que d’un autre soldat. Un civil pour un soldat, dans un régime dictatorial ou autocratique, est comme un insecte qu’on peu tuer à sa guise.
A bon entendeur …
© Correspondance particulière (Camer.be) : Alain Nanzé, Militant politique
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