La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

mardi 15 décembre 2009

CAMEROUN : LE REGIME BIYA VEUT LA MORT D’UN JOURNALISTE


La sécurité à tout prix pour un regime aux abois

(AGA MEDIAS, Douala) L’option d’arrêter le Dp de Germinal et sa probable traduction devant un juge pénal, pour une probable condamnation à des peines à la fois pécuniaire (amendes dans le cas d’espèce) et privative de liberté (l’emprisonnement que préfigure sa détention actuelle avant même l’ouverture d’un procès alors que le corps du délit présumé n’est plus à rechercher, le document ayant été publié dans le journal est un indicateur suffisant) confirme la volonté de prééminence de la tradition répressive des délits d’opinion par voie judiciaire au Cameroun. Privilège absolu des sécurocrates du régime qui ne veulent point le voir évoluer vers plus d’ouverture et de modernité.
Comment comprendre en effet autrement la gestion actuelle de l’affaire Talla/Germinal et autres moins d’un mois à peine que le Cameroun, ses autorités politiques et gouvernementales en tête, aient achevé de transporter, accueillir, loger et nourrir pendant plus de cinq jours quelque 300 professionnels des médias et spécialistes du droit des médias de l’espace francophone à un sommet qui s’est terminé avec deux résolutions fortes. Notamment, d’une part mettre fin, là où cela persiste encore, au règne de la sanction par les emprisonnements et autres détentions de journalistes d’éventuelles fautes déontologiques et/ou professionnelles ; et d’autre part, s’agissant de la nécessaire régulation des médias et l’exercice professionnel des journalistes, de renforcer les instances d’autorégulation là où elles existent et d’en créer là où ce n’est pas encore le cas. Ce qui apparaissait aux yeux de quelques observateurs comme la preuve de l’ouverture irréversible du gouvernement camerounais dont le ministre de la Communication Issa Tchiroma ainsi que le Premier ministre n’ont cessé d’en magnifier les dispositions d’esprit et l’occurrence ?
Ce qui sera probablement connu dans les prochaines heures comme l’affaire Ministère Public contre Jean Bosco Talla, le Journal Germinal et autres est une indication évidente qu’il ne faut pas trop vite pavoiser dans l’océan camerounais de résistance déterminée des sécurocrates et autres prédateurs de la liberté d’opinion formés et nourris à la surenchère répressive. Où l’on voit qu’alors que le Chef de la Communication présidentielle, Joseph Le, - et probablement le ministre de la Communication Issa Tchiroma et dans une moindre mesure le Premier ministre, sont courcicuités par les entrepreneurs du « tout-répressif ».
En effet, vendredi dernier, au moment où le monde entier apprenait par les médias le quasi-enlèvement du Directeur de Publication de Germinal et sa détention dans ce cabinet de Police judiciaire d’exception qu’est le SED/Yaoundé, dans la tribune publiée le même jour dans divers quotidiens de la capitale, - et probablement préparée plusieurs jours durant vue la délicatesse de la situation- le Chef de la Communication présidentielle, par ailleurs Directeur adjoint du cabinet civil de la Présidence de la république (DACC) qui ces derniers temps avait tenté quelques initiatives pour améliorer les rapports de la Présidence avec les médias nationaux, marquait sa préférence pour la sanction des pairs. A travers une éventuelle saisine par les services présidentiels des instances de régulation (Conseil national de la Communication) et/ou d’autorégulation (Conseil exécutif de l’Ujc à défaut du Conseil Camerounais des Médias, actuellement inactif) existant dans le secteur des médias. Bien qu’il n’exclut pas le recours juridictionnel éventuellement, il apparaissait assez clairement dans sa tribune par les quotidiens Mutations et Le Jour de vendredi 11 décembre 2009 sous le titre « Presse et Professionnalisme : l’urgence d’une reprise en main du métier de Journaliste) que sa préférence allait à la sanction des pairs.
L’arrestation avant tout débat de Jean Bosco Talla semble avoir ruiné cette posture-là relativement moderne, du moins conforme à l’image que le Cameroun tente péniblement du reste, de donner à l’opinion nationale et internationale, notamment celle d’un pays où la divergence d’opinion n’est pas sanctionnée par la prison? Voire Analyse du 14 décembre 2009
PS: AGA MEDIAS est une agence indépendante de nouvelles, d'informations stratégiques et d'analyses. Basée à Douala, son promoteur est Alex Gustave AZEBAZE.

Note de la rédaction de Camer.be ( Dernière minute Up Date)
Selon les dernières informations parvenues ce jour à la rédaction de Camer.be, Jean Bosco Talla Jean-Bosco Talla, le directeur de publication du journal Germinal, placé depuis quelques jours en garde à vue dans une cellule du Sécrétariat d'Etat à la Défense (SED), a été conduit hier dans la nuit (14 décembre 2009 autour de 20h30) à la prison centrale de Yaoundé-Kondengui où il a été placé en détention très provisoire. Toujours selon notre source M. Talla fera l'objet, "exceptionnellement", d'un procès marathon ce matin au tribunal de grande instance du Mfoundi à Yaoundé, lequel aboutira, "sur instruction du Palais", à une condamnation sur le chef d'atteinte à l'honneur du chef de l'Etat, M. Paul Biya.
© Source : AGA MEDIAS – camer be

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