La réplique d'une partie de l'opposition au célèbre Dictateur Paul BIYA
Où la nomenklatura rdpciste et ses alliés se sont donnés rendez-vous pour célébrer la publication de « Paul Biya, l’appel du peuple », une compilation des motions de soutien en faveur de la candidature de Paul Biya à l’élection présidentielle de 2011. L’exercice a en gros consisté à valider de la motion de soutien en tant que « mode de communication politique » en l’apparentant à d’autres procédés politiques en vigueur sous d’autres latitudes, aux Etats-Unis notamment. Il s’agissait aussi de légitimer une démarche par trop controversée du parti au pouvoir, une pilule ayant du mal à susciter l’adhésion d’une partie des Camerounais depuis la révision constitutionnelle d’avril 2008, assimilée alors à un coup de force.
D’autant qu’en l’espèce, cette mise en scène tranche cette fois avec le fameux appel des intellectuels de 1984.
« Paul Biya, l’appel du peuple » et surtout la théâtralisation de sa sortie ne pouvaient laisser indifférent. C’est la raison pour laquelle La Nouvelle Expression a sollicité l’avis de quelques leaders politiques et d’acteurs de la société civile actifs depuis quelque temps sur le terrain des revendications sociopolitiques.
Jean Michel Nintcheu, président du comité exécutif du Sdf pour le Littoral.
«Ce sont les signes d’une élection présidentielle anticipée »
« Je considère toute la mise en scène que le Premier ministre chef du gouvernement a présidée à Yaoundé comme une démarche banale. Ce sont les camarades du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) parti au pouvoir qui ont bien voulu faire la promotion de celui qu’ils considèrent comme leur « candidat naturel » à toute élection présidentielle au Cameroun. La première chose qui choque un citoyen ordinaire, c’est que les organisateurs d’une telle opération utilisent les moyens de l’Etat pour une opération purement partisane.
Parce qu’ils utilisent les moyens de la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopecam), une société d’Etat. Qui de surcroît est la société éditrice du quotidien gouvernemental, Cameroon tribune. C’est un média qui fonctionne avec l’argent de tous les contribuables camerounais, toutes chapelles politiques confondues. Dans l’opposition, nous avons toujours dénoncé cette propension à utiliser systématiquement ce média d’Etat pour la promotion politique du seul candidat du Rdpc. Je considère que monsieur Biya, fidèle à son habitude, est déjà en campagne électorale pour les prochaines élections présidentielles.
Ce sont là les signes que monsieur Biya est dans la logique d’une élection présidentielle anticipée. Et le scandale dans ce qu’il appelle lui-même « démocratie », c’est qu’il est le seul à maîtriser le calendrier électoral, comme dans une monarchie. Je tiens ici à rappeler qu’il y a, avant toute élection dans ce pays aujourd’hui, des préalables auxquels monsieur Biya doit donner des réponses. Mon parti, le Social democratic front, et une bonne frange de la communauté nationale et internationale, ont exigé que les textes de Elections Cameroon (Elecam), cet organe mis sur pied par Monsieur Biya pour organiser les élections, soient revus de fond en comble. Le pouvoir de Yaoundé a répondu comme à son habitude par un silence méprisant. Le Cameroun est le seul pays au monde où l’on se prépare à aller aux élections sans avoir aucune idée de la population. Alors que dans ce pays l’on a englouti une dizaine de milliards de l’argent des impôts des camerounais en 2005 pour organiser un recensement général de la population. Nous mettons le régime de Yaoundé en garde. Parce qu’il fonctionne comme ce pyromane qui mettre feu pour tenter par le suite de jouer aux sapeurs pompiers. C’est clair, nous n’accepteront pas dans ce pays une élection organisée avec Elecam dans sa forme actuelle ».
En tant que simple citoyen, je comprendrai mal qu’on soit à une étape comme celle-ci, une imprimerie d’Etat conçoive que les publications qu’elle doit mettre en exergue concerne le candidat d’un parti politique, président de la République. Et ce sont des poèmes suscités à la gloire d’un candidat. Parce que les éventuels poèmes écrits à la gloire du combattant Mboua Massock ne peuvent pas bénéficier d’une telle sollicitude. Sur le plan politique, ce qui s’est passé à Yaoundé est conforme aux méthodes coloniales qui fonctionnent sur la base de la tricherie. Et nous sommes ici face à une forme de tricherie. Et ce n’est pas du tout surprenant pour moi, le régime qui continue de nous gouverner est un régime néocolonial, le prolongement du régime colonial français. Les Français, et il faut entendre ici les gouvernants et non le peuple français, l’ont institué sur la base de la tricherie.
Et c’est avec cette même tricherie que les suppôts néocoloniaux se maintiennent. La particularité de ce type de système étant d’instrumentaliser quelques carriéristes comme ceux qui se produisent à Yaoundé. Je ne me sens pas concerné par ce genre de démarche politicienne, parce que je suis conscient de ce que le pouvoir en place navigue à contre courant des intérêts d’un peuple sur lequel je repose mon pouvoir. Les patriotes de ce pays malgré toutes les misères qu’on leur fait subir continuent de garder l’équilibre grâce à la philosophie que les nationalistes camerounais amis de Um Nyobe et ses autres camarades leur ont inculquée et qui repose sur la nécessité de prendre en main leur destin, tôt ou tard. Le président Biya avait sollicité deux mandats de sept ans. Cette échéance arrive à son terme en 2011. Il faut qu’il y aille jusqu’au bout de sa logique, en tant que chef d’Etat conséquent. Ceci dit, je ne suis pas naïf. Telle que les militants du Rdpc se mobilisent sur le terrain, tous les ingrédients d’une élection présidentielle anticipée sont en train d’être réunis. Il ne faut pas être sorcier pour savoir que c’est le président Biya qui est derrière toutes ces agitations que l’on enregistre depuis quelques temps à travers le pays. Il n’a pas besoin de parler. Les gens qui l’entourent et qui sont accrochés à leurs intérêts particuliers, regardent seulement son regard, et ils comprennent ce qu’il veut. Ils savent que lorsque le patron nous regarde comme ça, c’est qu’il attend telle chose. Cela fait bientôt cinquante ans qu’ils évoluent ensemble dans le même système. Mais les gens doivent retenir que le deuxième et dernier septennat du président Biya correspond à ce qu’il faut appeler cinquantenaire de « l’indépendance » du Cameroun. Et nous allons tout mettre en œuvre pour que le deuxième cinquantenaire soit entre les mains des patriotes ».
Mboua Massock,Leadear de la Nouvelle Dynamique nationaliste Africaine (Nodyna)
" C'est le président Biya qui est derrière toutes ces agitations "
En tant que simple citoyen, je comprendrai mal qu’on soit à une étape comme celle-ci, une imprimerie d’Etat conçoive que les publications qu’elle doit mettre en exergue concerne le candidat d’un parti politique, président de la République. Et ce sont des poèmes suscités à la gloire d’un candidat. Parce que les éventuels poèmes écrits à la gloire du combattant Mboua Massock ne peuvent pas bénéficier d’une telle sollicitude. Sur le plan politique, ce qui s’est passé à Yaoundé est conforme aux méthodes coloniales qui fonctionnent sur la base de la tricherie. Et nous sommes ici face à une forme de tricherie. Et ce n’est pas du tout surprenant pour moi, le régime qui continue de nous gouverner est un régime néocolonial, le prolongement du régime colonial français.
Les Français, et il faut entendre ici les gouvernants et non le peuple français, l’ont institué sur la base de la tricherie. Et c’est avec cette même tricherie que les suppôts néocoloniaux se maintiennent. La particularité de ce type de système étant d’instrumentaliser quelques carriéristes comme ceux qui se produisent à Yaoundé. Je ne me sens pas concerné par ce genre de démarche politicienne, parce que je suis conscient de ce que le pouvoir en place navigue à contre courant des intérêts d’un peuple sur lequel je repose mon pouvoir. Les patriotes de ce pays malgré toutes les misères qu’on leur fait subir continuent de garder l’équilibre grâce à la philosophie que les nationalistes camerounais amis de Um Nyobe et ses autres camarades leur ont inculquée et qui repose sur la nécessité de prendre en main leur destin, tôt ou tard.
Le président Biya avait sollicité deux mandats de sept ans. Cette échéance arrive à son terme en 2011. Il faut qu’il y aille jusqu’au bout de sa logique, en tant que chef d’Etat conséquent. Ceci dit, je ne suis pas naïf. Telle que les militants du Rdpc se mobilisent sur le terrain, tous les ingrédients d’une élection présidentielle anticipée sont en train d’être réunis. Il ne faut pas être sorcier pour savoir que c’est le président Biya qui est derrière toutes ces agitations que l’on enregistre depuis quelques temps à travers le pays. Il n’a pas besoin de parler. Les gens qui l’entourent et qui sont accrochés à leurs intérêts particuliers, regardent seulement son regard, et ils comprennent ce qu’il veut. Ils savent que lorsque le patron nous regarde comme ça, c’est qu’il attend telle chose. Cela fait bientôt cinquante ans qu’ils évoluent ensemble dans le même système.
Mais les gens doivent retenir que le deuxième et dernier septennat du président Biya correspond à ce qu’il faut appeler cinquantenaire de « l’indépendance » du Cameroun. Et nous allons tout mettre en œuvre pour que le deuxième cinquantenaire soit entre les mains des patriotes ».
André Banda Kani
« Nous sommes convaincus que paul Biya sera battu aux élections »
Réaction du président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) après la publication de « l’Appel du peuple ». « Ce qui s’est passé à Yaoundé relève des vieilles méthodes. Il n’ y a rien de nouveau sous le soleil. Ce rafistolage électoraliste, malgré les apparences, trahit l’impasse dans laquelle s’enlise le régime du Renouveau. Il trahit davantage l’incapacité à imaginer mieux que ce type de bricolage politicien qui, en réalité, n’émeut personne et ne surprend que les naïfs.
Nous sommes là en présence d’un régime dictatorial. Dans le régime dictatorial, le viol du peuple est permanent. Chacun sait très bien que les motions de soutien qu’ils ventent ainsi sont rédigées dans les officines et les salons des pontes du régime. Ensuite, ils en font porter le chapeau à leurs militants. La cérémonie de présentation de ce recueil de motions de soutien s’inscrit en droite ligne dans la préparation de l’élection présidentielle à horizon 2010-2011 pour maintenir le président Biya au pouvoir par un coup de force électoral. Mais nous disons au niveau du Manidem que les apparences ne doivent pas tromper. Ce régime a épuisé son répertoire des méthodes de conservation du pouvoir. Il n’a plus de ressort. Nous sommes convaincus qu’en 2010-2011, quelques soient les cas de figures, monsieur Biya sera battu au élections. Vous me direz que Elecam est là pour voler à son secours parce que ses membres qu’il a nommés sont ses camarades du parti. Mais Elecam ne peut pas s’opposer le moment venu à la volonté de tout un peuple déterminé à s’affranchir. En 1992, le président Biya a été battu dans les urnes mais il a réussi à se maintenir.
Le contexte de 2010 est différent. Regardez ce qui s’est passé en février 2008. C’est la manifestation d’un peuple qui est poussé à bout et qui manifeste spontanément son mal vivre et son ras-le bol. Et c’est tous les jours que ce régime multiplie des erreurs qui creusent sa propre tombe, par son incapacité à gérer ses propres contradictions. Il faut voir la frilosité qui s’ empare des dirigeants de ce parti lorsque quelqu’un dans leur camp est simplement soupçonné d’ambitions présidentielles. Le socle de cette formation politique ne tient que sur la façade. C’est un parti qui peut voler en éclat à tout moment lorsque Biya ne sera plus là. Il ne faut pas que l’agitation qu’il y a autour de lui vous impressionne ou vous trompe. Ça ne trompe personne parmi eux, même pas le président Biya lui- même ».
© La Nouvelle Expression : David Nouwou
Nous sommes là en présence d’un régime dictatorial. Dans le régime dictatorial, le viol du peuple est permanent. Chacun sait très bien que les motions de soutien qu’ils ventent ainsi sont rédigées dans les officines et les salons des pontes du régime. Ensuite, ils en font porter le chapeau à leurs militants. La cérémonie de présentation de ce recueil de motions de soutien s’inscrit en droite ligne dans la préparation de l’élection présidentielle à horizon 2010-2011 pour maintenir le président Biya au pouvoir par un coup de force électoral. Mais nous disons au niveau du Manidem que les apparences ne doivent pas tromper. Ce régime a épuisé son répertoire des méthodes de conservation du pouvoir. Il n’a plus de ressort. Nous sommes convaincus qu’en 2010-2011, quelques soient les cas de figures, monsieur Biya sera battu au élections. Vous me direz que Elecam est là pour voler à son secours parce que ses membres qu’il a nommés sont ses camarades du parti. Mais Elecam ne peut pas s’opposer le moment venu à la volonté de tout un peuple déterminé à s’affranchir. En 1992, le président Biya a été battu dans les urnes mais il a réussi à se maintenir.
Le contexte de 2010 est différent. Regardez ce qui s’est passé en février 2008. C’est la manifestation d’un peuple qui est poussé à bout et qui manifeste spontanément son mal vivre et son ras-le bol. Et c’est tous les jours que ce régime multiplie des erreurs qui creusent sa propre tombe, par son incapacité à gérer ses propres contradictions. Il faut voir la frilosité qui s’ empare des dirigeants de ce parti lorsque quelqu’un dans leur camp est simplement soupçonné d’ambitions présidentielles. Le socle de cette formation politique ne tient que sur la façade. C’est un parti qui peut voler en éclat à tout moment lorsque Biya ne sera plus là. Il ne faut pas que l’agitation qu’il y a autour de lui vous impressionne ou vous trompe. Ça ne trompe personne parmi eux, même pas le président Biya lui- même ».
© La Nouvelle Expression : David Nouwou
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