La liberté, rien que la liberté

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jeudi 28 janvier 2010

Cameroun : Le régime ne doit plus menacer les journalistes


La FAJ s’indigne des menaces récurrentes contre des journalistes au Cameroun


La Fédération Africaine des Journalistes (FAJ) lors de la réunion de son Comité Directeur à Addis Abéba en Ethiopie a montré toute son indignation et son inquiétude face à la montée des menaces pesant sur les journalistes Thierry Ngogang, Rédacteur en chef à la chaîne privée STV2, Alex Gustave Azebaze, journaliste indépendant et deuxième secrétaire du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC), Anani Rabier Bindzi, journaliste à la chaîne de télévision privée Canal2 International et Manassé Aboya Endong, directeur de publication de Africa Top Secret cités à comparaître devant le tribunal pénal de Douala le 12 janvier 2010 et récemment de Jean Marc Soboth, Premier Secrétaire du Sécrétaire du Syndicat National des Journalistes du Cameroun (SNJC) affilié à la FIJ et à la FAJ dont il est membre du comité directeur et de la journaliste Nadège Christelle Bowa du journal Le Messager violentée le 17 janvier dans les locaux de la gendarmerie pendant plusieurs heures.
«Nous sommes indignés par la tournure de plus en plus politisée du procès de nos collègues », a déclaré Omar Faruk Osman, Président de la FAJ. « La liberté d’opinion est un de piliers de la démocratie et le Cameroun ne doit pas être une exception», a-t-il ajouté.
Le 1er juin 2008, lors d’une émission très suivie « cartes sur table » de la chaîne STV2, les journalistes cités, ainsi que Jean Marc Soboth, 1er Secrétaire du SNJC avaient débattu sur les enquêtes policières autour d’anciens gestionnaires de deniers publics soupçonnés de corruption. Plus d’une année après et à la surprise générale, le 7 janvier 2010, des citations à comparaître leur ont été servies par le procureur qui leur reproche d’avoir « ensemble et de concert relaté publiquement une procédure judiciaire non définitivement jugée » et d’avoir « révélé sans autorisation de celui à qui appartient un fait confidentiel qu’il n’a connu ou qui ne lui a été confié qu’en raison de sa profession ou de sa fonction ». Selon le code pénal camerounais, ces journalistes risquent jusqu’à 3 ans de prison et d’une amende pouvant aller à 5 millions de F CFA.
Lors de l’audience du 14 janvier, le procureur de la République a promis d’user de tous les moyens légaux pour contraindre Jean Marc Soboth à comparaître lors de la prochaine audience et dans un communiqué, le SNJC a pris acte de la décision de faire comparaître notre collègue.
Pire, Jean Marc Soboth aurait reçu des menaces de mort sur son portable et le Dimanche 17 janvier, Nadège Christelle Bowa a été sérieusement violentée pour avoir pris des notes en rendant visite à un compatriote en prison. Depuis quelques jours, on sent la pression monter principalement contre les journalistes. C’est pourquoi, la FAJ demande aux autorités camerounaises de veiller sur la sécurité de nos collègues et les tient désormais pour responsable de tout ce qui leur arriverait. La FAJ appelle les autorités camerounaises à mettre un terme à la procédure judiciaire en cours et d’engager un dialogue direct avec les médias pour favoriser une plus grande sérénité dans le respect des principes démocratiques.
© Fédération Africaine des Journalistes (FAJ)

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