La liberté, rien que la liberté

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vendredi 4 juin 2010

Cameroun : Si proche de Paul BIYA, si habitué aux scandales




Cameroun : Laurent Esso rattrapé par ses scandales


On peut citer notamment son implication dans l'affaire du Groupe Brutus, le limogeage d'Etoundi Oyono du Pad ou celui de Célestin Ndonga de Edc. Le cumul de toutes ces affaires portera-t-il un coup fatal au ministre d’Etat Sg/Pr dont la présence n'aura pas été particulièrement visible lors de la célébration de la fête du 20 mai et de l'indépendance ? Né le 10 août 1942, Laurent Marie Esso est réputé ne pas aimer les honneurs, ni les bains de foule. Magistrat hors hiérarchie de classe exceptionnelle, il a été nommé au très convoité poste de ministre d'Etat, secrétaire général de la présidence de la République le 22 septembre 2009. S'il est avéré qu’il passe actuellement de mauvais jours au sein du gouvernement, à la faveur du décès de Bibi Ngota survenu à la prison centrale de Kondengui, seulement bien avant çà, son nom avait déjà été cité dans plusieurs affaires d'envergure. On peut citer notamment son implication dans l'affaire du Groupe Brutus, le limogeage d'Etoundi Oyono du Pad ou celui de Célestin Ndonga de Edc. Le cumul de toutes ces affaires portera-t-il un coup fatal au ministre d’Etat Sg/Pr dont la présence n'aura pas été particulièrement visible lors de la célébration de la fête du 20 mai et de l'indépendance ? La Nouvelle dans cette synthèse de Boris Armelle Mbock revisite quelques dossiers qui suivent désormais Laurent Marie Esso comme son ombre.

Laurent Esso et le Groupe Brutus
En publiant dans notre édition, N°045 du lundi 23 novembre 2009 une note d'informations adressée au chef de l’Etat de l'existence d'un groupe dénommé le Groupe Brutus, nous étions à l'époque très loin de nous imaginer que nous frappions en plein dans l'un des réseaux pouvoiristes qui s'échauffe pour l'après-Biya. Pour la petite histoire, dans l'affaire de Groupe Brutus, il s'agirait des réseaux maçonniques qui tentent de noyauter l'entourage Présidentiel avec l'implication avérée de la présidente de Pb Com International, la française Patricia Balme. Curieusement ici, et comme dans l'affaire du Rio Del Rey, ce sont encore les caisses de la SNH qui sont à chaque fois sollicitées par les mêmes acteurs de la "Sawa connexion". Le Groupe Brutus en lui-même avait été présenté dans une note confidentielle adressée au chef de l'Etat le 27 mai 2009. A en croire les auteurs de cette note confidentielle, certains collaborateurs du président Paul Biya manœuvreraient dans l'ombre des batailles de succession à la tête de l’Etat Peur se positionner. Et justement, au montent où nous publiions, dans notre édition N° 043-du lundi 9 novembre 2009, l'intégralité de ce pamphlet, certains observateurs de la Scène politique nationale avaient rapidement établi un lien avec les propos tenus 3 jours auparavant par Relié Emmanuel Sadi, secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. En effet, lors de la réunion de lancement des festivités du 27ème anniversaire du Renouveau, le Sg du Rdpc était sorti de sa réserve habituelle pour fustiger, dans une salle archi comble du palais des Congrès de Yaoundé, la duplicité des cadres de sa formation politique. "L'ennemi n'est pas loin de nous. L'ennemi peut se manifester en notre sein", avait-il alors martelé. Si dans la liste annexée à la note confidentielle destinée au chef de l'Etat, certains commentateurs avaient tôt fait de relever quelques rares cas de mélange de genres pour noyer le poisson, l'on observe quand même que Laurent Esso est bel et bien cité parmi les membres du Groupe Brutus.

Laurent Esso et l'affaire du Rio Del Rey
Tout serait en réalité parti du décès du directeur de publication de Cameroun Express dans les geôles de la prison centrale de Kondengui. Dans un feuilleton que certains appellent déjà le "Rio Del Rey gate" Une histoire de faux document portant le seing de Laurent Esso. Ici, les mis en cause sont des hommes de médias à savoir, Robert Harrys Mintya Meka, Serge Sabouang, Hervé Nko'o et feu Bibi Ngota. Les journalistes sont notamment accusés de "faux, usage de faux et imitation de signature de hauts responsables de la République". Seulement, entre faux document, arrestations arbitraires, auditions musclées, décès équivoque et obsèques sur fond de tensions de Bibi Ngota, un véritable problème se pose, celui de l'acquisition du Rio Del Rey et des commissions exorbitantes y afférentes. Pourtant, au lieu de traiter le problème dans le fond, celui des bakchichs ou des commissions d'un montant estimé à 1,342 milliards de FCFA, et réparties entre la coterie, toute l'attention se serait plutôt focalisée sur la signature imitée du "chat", où l'on a voulu éluder le rôle trouble de nombreux acteurs clés.

Laurent Esso et ses nominations
Si la nomination à un poste dans la haute administration reste à la discrétion du chef de l'Etat, l'on soupçonne depuis quelques temps, la main invisible de Laurent Esso derrière le limogeage de certains Dg. Il en ainsi de Emmanuel Etoundi Oyono, ancien Dg du Port autonome de Douala et de Célestin Ndonga, ex-Dg de Electricity development corporation (Edc). Ce qui est resté curieux dans le limogeage d'Emmanuel Etoundi Oyono, c'est que ce limogeage est intervenu quelques temps seulement après la sortie médiatique de Paul Biya sur les antennes de France 24, pendant que le chef de l'Etat était entrain de convaincre l'opinion mondiale au sujet des prouesses réalisées par l'équipe dirigeante du Pad. C'est paradoxalement Jean Marcel Dayas Mounoumé, dont la gestion laissait déjà à désirer à l'APN, qui est choisi pour le succéder. La "Sawa Connection" a dicté sa loi, n'ont pas hésité à indiquer les contempteurs du Sg/Pr.
Idem dans le cas du limogeage de Célestin Ndonga du poste de directeur de Edc. Au cours d'un conseil d'administration couru sur fond de marathon, l'on va faire usage outrancier et même pratiquement frauduleux du nom du chef de l'Etat pour limoger Célestin Ndonga à la tête de Electricity development corporation (Edc). A l'époque, certains observateurs se posaient la question sur les véritables mobiles de ce limogeage. Mais en parcourant la lettre signée de Laurent Marie Esso, tout porte à croire que le Sg/Pr serait le bourreau de Célestin Ndonga. Car c'est bien lui en personne qui avait demandé, et "sur hautes instructions du chef de l'Etat", à travers une lettre signée du, 17 juillet 2009, le départ de Célestin N'donga. "(...) Prendre toutes dispositions appropriées, afin qu'une session du conseil d'administration de la société Electricity development corporation (Edc) soit convoquée dans les meilleurs délais, à l'effet de procéder à la nomination de monsieur Nsangou Théodore au poste de directeur général, en remplacement de monsieur Ndonga Célestin", dicte-t-il. L'ex-Premier ministre de l’époque, Thomas Ephraim Inoni avait même demandé le report de ce conseil d'administration tendancieux, du fait de l’inauguration du palais polyvalent des Sports qui se tenait à Warda. Rien n'y fera. Théodore Nsangou sera désigné comme directeur général "contesté," d'Edc.

Laurent Esso et le sommet de l'OUA
Lors de l'organisation du 32ème sommet de l'OUA en 1996, la présidence de la République avait débloqué près de 4 milliards de FCFA pour acheter 30 voitures de marque Mercedes. A la demande expresse du directeur du cabinet civil de l'époque, Laurent Marie Esso, le paiement s'est fait sans hésitation. Seulement, apprend-on aujourd'hui, ce marché de 30 véhicules livrés par Globauto ne fut pas déclaré aux services du fisc. Plus curieux encore, pour le même marché, et selon les mêmes sources, Justin Ndorio, le ministre de l'Economie et des Finances de l'époque, va dans la même foulée débloquer 1 milliard FCFA. Ce qui va davantage étonner par la suite, c'est qu'après le sommet de l'OUA, ces 30 Mercedes seront revendues par Globauto à raison de 28 millions de FCFA chacune. Aujourd'hui, Laurent Esso devrait dire aux Camerounais où sont passés le reliquat en termes de milliards de FCFA, surtout que paradoxalement, d'autres protagonistes sont actuellement en prison dans le cadre de la gestion de ce même sommet de l'OUA.

Laurent Esso et le poisson d'avril 2010
Certains analystes pointilleux du microcosme politique national pensent que le Sg/Pr serait vraisemblablement à l'origine de ce poisson d'avril grossier. Les faits. Jeudi 1er avril 2010. Le quotidien Mutations titre à sa une "Rdpc: René Sadi, candidat à la présidence 2011. Interview exclusive du secrétaire général de Comité central du parti au pouvoir". La publication de ce poisson d'avril burlesque aura provoqué une onde de choc dans te sérail politique camerounais. Toutes proportions prises, l'on va se rendre en fin de compte que, ce canular sorti tout droit des berges du Wouri portait en lui quelque chose de malsain. Si dans une certaine mesure, René Sadi a le droit comme tout Camerounais dé se présenter à une élection présidentielle, il n'en demeure pourtant pas moins vrai que, en lui faisant un procès d'intention, les rédacteurs de ce poisson d'avril semblaient être mus par toute autre intention qu'une simple plaisanterie d'occasion. C'est justement en se situant dans le champ de vision des faits qu'il transparait à travers ce poisson d'avril, quelques relents de manipulation et de déstabilisation. Avec un brin de lucidité, on avait déjà observé pendant le Séjour du secrétaire du Comité central à Douala avec quelle perfidie Laurent Esso tentait de se jouer de René Sadi à travers les "Monsieur le président ..." peu complimenteurs, que d'aucuns trouvaient d'ailleurs très facétieux. Ce qu'il faut dire d'emblée c'est que, la dérive de cette starisation n'était pas gratuite. Et dans la foulée, très peu de militants l'avaient remarqué. Pourtant, en parfaite harmonie avec leurs prétentions, et après avoir évalué les conséquences d'un tel acte, les prévisions de nos Cassandre, assis sur leurs cathèdres, menaient tout droit René Sadi vers un autodafé populaire. Ce poisson d'avril, loin d'être un boniment pour René Sadi, restera néanmoins inscrit dans les annales des coups bas comme un coup de maître, et ressemble à un archétype constant avec lequel le proche entourage du chef de l'Etat se délecte pour ternir une image encombrante. Au point de se demander si l'actuel secrétaire général du Comité central fait-il autant peur ? Certainement. Car en utilisant quelques perroquets de la volière médiatique pour tenter de noircir davantage la tête du maure, le commanditaire démasqué ne voulait-il pas nuire à un simple serviteur du président national du Rdpc ?
© La Nouvelle : Boris Armelle Mbock

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