Pierre Kwemo détenu au groupement territorial de gendarmerie du MFOUNDI
Le propriétaire du CESAR PALACE a été interpelle alors qu’il tentait d’empêcher l’expulsion de ses effets gardes dans des magasins en face de son night club.
"On vous a payés pour venir me casser", crie Pierre Kwemo, tandis que des gendarmes le conduisent tant bien que mal vers l’une de leurs voitures. Pierre Kwemo a été arrêté hier, 7 septembre 2009, à la suite d’un échange de coups entre les gendarmes et lui. Il tentait ainsi d’empêcher un huissier de justice de mettre ses effets hors des magasins qu’il a construits en face du César palace de Yaoundé.
Il est environ 10h30 hier, 7 septembre, lorsque trois voitures pleines de gendarmes se garent en face du lieu dit « ancien Capitole ». Ils créent aussitôt une ceinture de sécurité et empêchent les curieux de s’approcher de trop près de l’endroit qui servait autrefois de parking aux clients du César palace.
Pendant ce temps, quelques gros bras commencent l’expulsion des effets qui s’y trouvent. Sous l’œil vigilant d’un huissier de justice venant de l’étude de Me Thomas Biyik, ils font sortir trois voitures rouges de marque Daimler dont les pneus sont dégonflés. A l’aide d’un pied de biche, ils ouvrent ensuite les portes des magasins construits à côté du garage. Au fur et à mesure qu’on les vide, apparaissent des projecteurs, des matelas, des coffres et des machines à sous. C’est pendant le vidage du deuxième magasin que Pierre Kwemo arrive. Il y entre et interpelle immédiatement ses employés. « Mettez- moi ces gens dehors », crie-t-il. Face à l’immobilité de ceux-là, Pierre Kwemo décide de mettre lui-même les agents d’exécution hors du magasin : ce qui amène les gendarmes à s’interposer. Bomba Yene, commandant du groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi, intervient alors en montrant une réquisition à force publique signée le 2 septembre 2009 par le préfet du Mfoundi, Joseph Beti Assomo. On peut y lire « … Requérons en vertu de la loi : le chef d’escadron commandant le groupement de gendarmerie territoriale de Yaoundé ; (…), pour l’exécution de la décision de justice N°43/com du 22 décembre 2005 du tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif susmentionnée, ordonnant l’expulsion tant de corps, de biens que de tous occupants du local appartenant aux Ets Monkam… ».
"On vous a payés pour venir me casser", crie Pierre Kwemo, tandis que des gendarmes le conduisent tant bien que mal vers l’une de leurs voitures. Pierre Kwemo a été arrêté hier, 7 septembre 2009, à la suite d’un échange de coups entre les gendarmes et lui. Il tentait ainsi d’empêcher un huissier de justice de mettre ses effets hors des magasins qu’il a construits en face du César palace de Yaoundé.
Il est environ 10h30 hier, 7 septembre, lorsque trois voitures pleines de gendarmes se garent en face du lieu dit « ancien Capitole ». Ils créent aussitôt une ceinture de sécurité et empêchent les curieux de s’approcher de trop près de l’endroit qui servait autrefois de parking aux clients du César palace.
Pendant ce temps, quelques gros bras commencent l’expulsion des effets qui s’y trouvent. Sous l’œil vigilant d’un huissier de justice venant de l’étude de Me Thomas Biyik, ils font sortir trois voitures rouges de marque Daimler dont les pneus sont dégonflés. A l’aide d’un pied de biche, ils ouvrent ensuite les portes des magasins construits à côté du garage. Au fur et à mesure qu’on les vide, apparaissent des projecteurs, des matelas, des coffres et des machines à sous. C’est pendant le vidage du deuxième magasin que Pierre Kwemo arrive. Il y entre et interpelle immédiatement ses employés. « Mettez- moi ces gens dehors », crie-t-il. Face à l’immobilité de ceux-là, Pierre Kwemo décide de mettre lui-même les agents d’exécution hors du magasin : ce qui amène les gendarmes à s’interposer. Bomba Yene, commandant du groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi, intervient alors en montrant une réquisition à force publique signée le 2 septembre 2009 par le préfet du Mfoundi, Joseph Beti Assomo. On peut y lire « … Requérons en vertu de la loi : le chef d’escadron commandant le groupement de gendarmerie territoriale de Yaoundé ; (…), pour l’exécution de la décision de justice N°43/com du 22 décembre 2005 du tribunal de première instance de Yaoundé centre-administratif susmentionnée, ordonnant l’expulsion tant de corps, de biens que de tous occupants du local appartenant aux Ets Monkam… ».
Pierre Kwemo brandit à son tour la photocopie d’un document daté du 19 août 2009. Selon ses propos, ce document signé du procureur de la République, l’ « autorise à continuer à occuper les lieux ». Le document demande notamment au responsable des Ets Monkam de libérer l’accès aux lieux «qu’il continue à louer et à exploiter jusqu’à ce qu’une décision de justice en dispose autrement». Quelques gendarmes interviennent alors pour tenter de le maîtriser et de le mettre dehors. Pierre Kwemo qui ne l’entend pas de cette oreille se débat violemment et il s’en suit un échange de coups de poings et de matraques. Il est difficile de dire qui a donné le premier coup, mais toujours est-il qu’il a fallu six gendarmes pour réussir à maîtriser Pierre Kwemo. Pierre Kwemo a été conduit au groupement de gendarmerie territoriale du Mfoundi où il se trouvait encore au moment où nous allions sous presse. Bomba Yene, le commandant dudit groupement, dit s’appuyer sur la réquisition du préfet sur laquelle on peut lire : « Ordonnons l’interpellation et le déferrement par devant le procureur de la République de tout contrevenant à l’exécution de la présente réquisition ». Pierre Kwemo, lui, ne comprend pas l’intervention du préfet dans cette affaire qui est déjà en justice.L’expulsion s’est tout de même poursuivie après l’arrestation de Pierre Kwemo. Vers 12h30 une pelleteuse est arrivée sur les lieux et a commencé à enlever ce qui n’a pas pu l’être manuellement. Les différents objets qui s’y trouvaient ont été laissés à l’extérieur du terrain querellé.
Le Jour, Anne Mireille Nzouankeu
Le Jour, Anne Mireille Nzouankeu
Rappel: Le conflit dure depuis décembre 2005
Au départ, une affaire de loyer entre M. Monkam et M. Kwemo.L’expulsion des effets de Pierre Kwemo le 7 septembre 2009, fait suite à une décision du Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, rendue le 22 décembre 2005. Selon la plainte déposée par M. Monkam, représentant les Ets Monkam S.A, il ressort qu’à la date du 20 décembre 1998, Pierre Kwemo a loué un espace de 2000 m2 appartenant aux Ets Monkam, pour un bail mensuel de 100.000 Fcfa. Après la première année, Pierre Kwemo n’a plus payé de loyer, accumulant ainsi 49 mois impayés, soit un total de 4.900.000 Fcfa. Suite à une mise en demeure servie par voie d’huissier le 23 juillet 2004, « ce dernier a payé 10 mois de loyer, ce qui réduit à 39 mois les arriérés de loyer, restant encore à payer, soit 3.900.000 Fcfa, compte non tenu des six mois échus et dus depuis lors », peut-on lire dans une « copie grosse » du jugement N° 43/com du 22 décembre 2005. Après avoir prononcé la résiliation du bail unissant les Ets Monkam à Pierre Kwemo représentant la société Socadic, le Tpi « ordonne l’expulsion de ces derniers tant de corps, de biens que de tous occupants de leur chef, du local loué appartenant aux Ets Monkam ». Réagissant à la décision du Tpi, Pierre Kwemo a saisi la cour d’appel du Centre. Au cours de l’audience en appel du 10 janvier 2007, l’ancien député a parlé de «contradictions flagrantes », déclarant au passage que la procédure dudit jugement lui a été dissimulée. Le 20 février 2006, Me Raphaël Ebodé, huissier de justice, somme Pierre Kwemo de « libérer et laisser libre tant de corps, de biens que de tous occupants de son chef, l’immeuble du requérant qu’il occupe désormais sans droit ni titre ». Entre temps, M. Kwemo verse la somme de 6.400.000 Fcfa aux Ets Monkam le 31 juillet 2006. Il s’agit de l’aboutissement d’un protocole d’accord signé 6 juillet pour résoudre le litige à l’amiable.
Au départ, une affaire de loyer entre M. Monkam et M. Kwemo.L’expulsion des effets de Pierre Kwemo le 7 septembre 2009, fait suite à une décision du Tribunal de première instance de Yaoundé centre administratif, rendue le 22 décembre 2005. Selon la plainte déposée par M. Monkam, représentant les Ets Monkam S.A, il ressort qu’à la date du 20 décembre 1998, Pierre Kwemo a loué un espace de 2000 m2 appartenant aux Ets Monkam, pour un bail mensuel de 100.000 Fcfa. Après la première année, Pierre Kwemo n’a plus payé de loyer, accumulant ainsi 49 mois impayés, soit un total de 4.900.000 Fcfa. Suite à une mise en demeure servie par voie d’huissier le 23 juillet 2004, « ce dernier a payé 10 mois de loyer, ce qui réduit à 39 mois les arriérés de loyer, restant encore à payer, soit 3.900.000 Fcfa, compte non tenu des six mois échus et dus depuis lors », peut-on lire dans une « copie grosse » du jugement N° 43/com du 22 décembre 2005. Après avoir prononcé la résiliation du bail unissant les Ets Monkam à Pierre Kwemo représentant la société Socadic, le Tpi « ordonne l’expulsion de ces derniers tant de corps, de biens que de tous occupants de leur chef, du local loué appartenant aux Ets Monkam ». Réagissant à la décision du Tpi, Pierre Kwemo a saisi la cour d’appel du Centre. Au cours de l’audience en appel du 10 janvier 2007, l’ancien député a parlé de «contradictions flagrantes », déclarant au passage que la procédure dudit jugement lui a été dissimulée. Le 20 février 2006, Me Raphaël Ebodé, huissier de justice, somme Pierre Kwemo de « libérer et laisser libre tant de corps, de biens que de tous occupants de son chef, l’immeuble du requérant qu’il occupe désormais sans droit ni titre ». Entre temps, M. Kwemo verse la somme de 6.400.000 Fcfa aux Ets Monkam le 31 juillet 2006. Il s’agit de l’aboutissement d’un protocole d’accord signé 6 juillet pour résoudre le litige à l’amiable.
Malgré ce protocole d’accord, la procédure continue. Le 1er septembre 2009, une tentative d’expulsion de M. Kwemo échoue. Dans le procès verbal dressé par Me Thomas Biyik, on peut lire : « … sieur Kwemo Pierre qu’accompagnait une foule de délinquants armés de gourdins et de machettes s’est opposé à l’exécution de l’Arrêt ». Me Biyik demande à se « faire assister par la force publique ». C’est ainsi que le préfet signe le 2 septembre 2009 une réquisition à force publique demandant au commandant du groupement de gendarmerie territoriale de Yaoundé et au Commissaire central N°1 de la ville de Yaoundé de « prêter main forte en usant au besoin, de la contrainte sans usage d’armes, à Me Biyik, huissier de justice à Yaoundé, pour l’exécution de la décision de justice N°43/com du 22 décembre 2005 ». Le 3 septembre 2009, Me Biyik a servi une autre sommation à Pierre Kwemo de libérer les lieux sous 24h. Ce qu’il n’a pas fait, s’appuyant sur la note du procureur de la République du 19 août dernier. D’où l’expulsion forcée d’hier.
Le jour
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