Népotisme, tribalisme et décrépitude de la fonction publique camerounaise
Yaoundé, le 1er octobre 2009
Monsieur le Directeur général Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature
Réf : 95/DEN/RG/09
Objet : Dénonciation (par le COMICODI) des résultats d’admissibilité au concours d’entrée en 1ère année, de la division magistrature, section judiciaire, cycle A, pour l’année académique 2009/2010
Monsieur le Directeur,
Il n’y a pas très longtemps, les camerounais ont pris connaissance par voie de presse, des résultats du concours d’entrée en première année de l’Ecole nationale supérieure polytechnique. Ces résultats épousaient une configuration transparente par ordre de mérite, et il était facile de se faire une idée sur la valeur exacte des candidats, sur le sérieux des examinateurs, et finalement sur la crédibilité de cet établissement stratégique.
A l’opposé, les résultats que vous venez de rendre public concernant l’admissibilité en 1ère année du cycle A de la division judiciaire, section magistrature de votre établissement, épousent une configuration opaque, subjective et discriminatoire qui ne laisse aucun doute sur la volonté de tricher avec les principes de compétence, de mérite, et de transparence.
La commission rappelle que depuis plusieurs années, elle n’a de cesse d’attirer votre attention sur les dangers de telles méthodes, lesquelles en dépit de vos dénégations et menaces, constituent un immense frein au développement de ce pays. Votre établissement est à travers ses recrutements aléatoires et très contestables, la principale source de la décrépitude de la fonction publique, tous les corps confondus.
La Commission dénonce avec vigueur, énergie et détermination, cette pratique et exige le retour au mérite et à la compétence comme seuls critères d’admission des élèves. Les résultats doivent être produits par ordre de mérite et non par ordre alphabétique. Par ailleurs, il faut en finir avec le principe de l’oral qui comme vous le savez fort bien, alimente la corruption, la tricherie, le tribalisme, et la discrimination tentaculaire.
Il nous souvient que vous aviez par le passé, dénoncé des trafics de toutes natures et de diverses sources concernant votre établissement. Comment pouvez vous expliquer que rien n’ait été fait jusqu’à présent pour corriger certaines tares bien connues, à l’instar de cet oral dont on sait qu’elle sert beaucoup plus à monnayer le passage, à sonder les origines ethniques, à pratiquer l’inquisition sur les opinions des citoyens, à cerner les soutiens familiaux et politiques ?
Vous devez œuvrer pour des réformes ou alors conduire vous-mêmes cet établissement à disparaître, dans l’intérêt du développement du pays et de la restauration de sa crédibilité internationale. Ce que l’ENAM est devenue n’a plus rien de commun avec l’école des cracs et des élites universitaires que l’on a connu dans la décennie 1970. Elle ne sert plus les intérêts réels de l’Etat et de la république. Le mal est partout, au niveau de la gestion, au niveau du recrutement des élèves, au niveau de l’organisation des concours, au niveau du choix des enseignants et formateurs.
Il n’y a pas un seul camerounais qui croit encore au sérieux de cette institution. Même ceux qui y sont finalement admis en doutent et ne sont pas si fiers.
La Commission réitère ses protestations antérieures et persiste dans son idée d’une réforme radicale voire une conversion, ou à défaut une disparition pure et simple.
Avec, monsieur le Directeur Général, les assurances de la profonde considération de la Commission./.
Monsieur le Directeur,
Il n’y a pas très longtemps, les camerounais ont pris connaissance par voie de presse, des résultats du concours d’entrée en première année de l’Ecole nationale supérieure polytechnique. Ces résultats épousaient une configuration transparente par ordre de mérite, et il était facile de se faire une idée sur la valeur exacte des candidats, sur le sérieux des examinateurs, et finalement sur la crédibilité de cet établissement stratégique.
A l’opposé, les résultats que vous venez de rendre public concernant l’admissibilité en 1ère année du cycle A de la division judiciaire, section magistrature de votre établissement, épousent une configuration opaque, subjective et discriminatoire qui ne laisse aucun doute sur la volonté de tricher avec les principes de compétence, de mérite, et de transparence.
La commission rappelle que depuis plusieurs années, elle n’a de cesse d’attirer votre attention sur les dangers de telles méthodes, lesquelles en dépit de vos dénégations et menaces, constituent un immense frein au développement de ce pays. Votre établissement est à travers ses recrutements aléatoires et très contestables, la principale source de la décrépitude de la fonction publique, tous les corps confondus.
La Commission dénonce avec vigueur, énergie et détermination, cette pratique et exige le retour au mérite et à la compétence comme seuls critères d’admission des élèves. Les résultats doivent être produits par ordre de mérite et non par ordre alphabétique. Par ailleurs, il faut en finir avec le principe de l’oral qui comme vous le savez fort bien, alimente la corruption, la tricherie, le tribalisme, et la discrimination tentaculaire.
Il nous souvient que vous aviez par le passé, dénoncé des trafics de toutes natures et de diverses sources concernant votre établissement. Comment pouvez vous expliquer que rien n’ait été fait jusqu’à présent pour corriger certaines tares bien connues, à l’instar de cet oral dont on sait qu’elle sert beaucoup plus à monnayer le passage, à sonder les origines ethniques, à pratiquer l’inquisition sur les opinions des citoyens, à cerner les soutiens familiaux et politiques ?
Vous devez œuvrer pour des réformes ou alors conduire vous-mêmes cet établissement à disparaître, dans l’intérêt du développement du pays et de la restauration de sa crédibilité internationale. Ce que l’ENAM est devenue n’a plus rien de commun avec l’école des cracs et des élites universitaires que l’on a connu dans la décennie 1970. Elle ne sert plus les intérêts réels de l’Etat et de la république. Le mal est partout, au niveau de la gestion, au niveau du recrutement des élèves, au niveau de l’organisation des concours, au niveau du choix des enseignants et formateurs.
Il n’y a pas un seul camerounais qui croit encore au sérieux de cette institution. Même ceux qui y sont finalement admis en doutent et ne sont pas si fiers.
La Commission réitère ses protestations antérieures et persiste dans son idée d’une réforme radicale voire une conversion, ou à défaut une disparition pure et simple.
Avec, monsieur le Directeur Général, les assurances de la profonde considération de la Commission./.
Le président de la Commission (COMICODI)
SHANDA TONME
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