La liberté, rien que la liberté

La liberté, rien que la liberté

samedi 6 février 2010

Cameroun : Absence de solidarité gouvernementale

Robert Nkili accuse Essimi Menyé


« Le ministre du Travail vient de nous confirmer qu’il y’a des liquidités, il faut se remobiliser ». C’est Philipe Yambeng, le coordonnateur général du Collectif des ex employés des sociétés d’Etat qui l’annonce à la trentaine de camarades massés devant l’entrée principale du bâtiment du ministère du Travail. Il leur apprend que le ministre des céans, Robert Nkili, qui vient de le recevoir en compagnie de trois autres camarades leur a confirmé que l’argent représentant leurs frais de séparation d’avec leurs employeurs a déjà été viré dans des banques locales.

Quelques heures en effet avant cette nouvelle, ces anciens employés d’une quarantaine d’entreprises prenaient d’assaut le ministère du Travail pour revendiquer le paiement des droits liés, soit à leur déflation, soit à la fermeture de leurs entreprises. Des droits qui n’ont pour la plupart, jamais été payés. Ils sont d’autant plus remontés qu’ «un semblant de paiement s’est opéré en août 2009 ». Car de nombreux employés n’ont pas été payés pendant cette opération, pire, ils évoquent le cas de personnes qui ont touché de l’argent auquel ils n’avaient pas droit.
Ce mouvement d’humeur qui se situe à la suite d’autres menés depuis décembre 2009, vise à faire pressions sur le ministre du Travail pour qu’il exerce envers eux, sa fonction de « chantre du dialogue social ». Objectif quelque peu atteint au regard de l’enthousiasme qui se dégage après la rencontre avec leur hôte. Ils annoncent tenir le bon bout. « Le ministre du Travail nous a envoyés au ministère des Finances. Car plus d’un milliard FCfa a été débloqué pour nous payer », indique le président du Collectif, visiblement, pour rassurer les troupes.
Mais la chose n’est pas aisée parce que cette annonce crée de la suspicion dans les rangs des manifestants. Ils soupçonnent le ministère des Finances de concocter des manœuvres dans le sens de préparer le « même coup qu’en août dernier ». Pour « contrecarrer » cet éventuel détournement, ils choisissent de se réunir à huis clos, au bureau du travail à Messa pour affiner la bonne stratégie. « On ne peut pas comprendre que notre argent soit dans des banques et qu’on ne nous communique pas cette information. Pourtant le ministre des Finances est notre interlocuteur sur ce dossier alors même qu’il était encore ministre délégué », Souligne Philipe Yambeng qui annonce la tenue d’une autre manifestation ce vendredi 5 janvier 2010 ; mais cette fois là devant le MINFI.
© Le Messager, Rodrigue N. TONGUE

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire