Une jeune élève abattue par un gendarme à Bandjoun
Le taximan qui tentait de dissimuler le corps de la jeune fille a été arrêté à Bangou. Albertine Kamdom Kamga, née le 16 janvier 1990 à Bandjoun et jusqu’au 11 février dernier, élève en 1ère D au lycée bilingue de Yom III, a été criblée de balles dans la nuit du 11 au 12 février. Vers 1h du matin, son corps sans vie a été découvert sur la banquette arrière du taxi de marque Toyota Ke 90, immatriculé Ou 989 Ab, par des ‘’bendskineurs’’ qui l’avaient pris en chasse. A l’adjudant Ronsard Menkouandé, commandant de la brigade de Balambo, alerté, le chauffeur, Hilaire Doubou Kouahou, né en 1989 à Lablé, a déclaré qu’il s’agissait du corps de la « copine de son ami gendarme » qu’il accompagnait.
Les faits paraissent plus complexes.
De ce qui filtre des auditions au poste de gendarmerie de Balambo, à moins de 20km de Bangangté, le taxi à bord duquel se trouvait Hilaire Doubou et celle qu'il présente comme sa petite amie a été interpellé à une heure tardive par un élément de la gendarmerie en civil. Malgré la présentation de sa carte d’identité, il a exigé du chauffeur qu’il lui remette le dossier du véhicule. Ce qu’il a refusé. Son collègue en tenue et portant deux armes, un pistolet automatique et une kalachnikov, est alors entré à la cabine où se trouvait la jeune fille, l’obligeant à aller prendre place sur la banquette arrière. Puis il a exigé du chauffeur qu’il se rende à la brigade. Celui-ci a démarré en trombes, vers Bafoussam. C’est en voyant la scène que le maréchal des logis, qui avait abandonné son poste de garde à la brigade, a ouvert le feu sur le véhicule, au mépris de la sécurité des enfants en fête dans les alentours. Derrière une moto, le sous-officier en civil a essayé de le suivre. Il fera demi-tour à l’entrée de Bafoussam, au lieudit « hôtel Ino ». Direction, Bangangté. Le poursuivant, d’après certains témoignages, s’est arrêté au péage de Batoufam.
Au carrefour de la Caplande, le chauffeur bifurque vers Bangou. Au péage de Bamena, l’autre gendarme peut-être inquiet pour sa propre sécurité, profite du ralentissement pour prendre la clef des champs. C’est en demandant à sa dulcinée de reprendre sa place devant qu’il constatera qu’elle ne vit plus. Des sources ici affirment l’avoir vu verser des larmes, sans savoir pourquoi. Décontenancé et maîtrisant mal le milieu, il aurait décidé de se débarrasser du cadavre. Au carrefour Bangou où il manœuvrait, il a été poursuivi puis bloqué derrière le dispensaire local par les conducteurs de motos, qui ont alerté le commandant Menkouandé, qui habite le voisinage. Sur le corps déposé à la morgue de l’hôpital de district de Bangangté, le médecin légiste a trouvé sept impacts de balle.
Tout autre est la version populaire à Bandjoun, où on parle de crime passionnel. La jeune fille assassinée aurait été, par le passé, la concubine de son bourreau. Elle s’était débarrassée de cet amant frivole pour se fiancer à un taximan. Le gendarme, communément appelé Waka « parce qu’il tourne trop autour des filles du lycée» selon Saurelle Meffo, sœur aînée de la victime, n’a pas accepté d’être ainsi éconduit. Il aurait demandé à son collègue Francis de lui apporter une arme, lorsque dans la soirée du 11 février, il n’arrivait pas à convaincre la fille de descendre du véhicule. Une fois en sa possession, il s’est mis aux trousses du taxi. De l’arrière, il a tiré plusieurs fois, côté passager. La fille a été atteinte au niveau du cou et du dos.
Franklin Kamtche, Le jour
De ce qui filtre des auditions au poste de gendarmerie de Balambo, à moins de 20km de Bangangté, le taxi à bord duquel se trouvait Hilaire Doubou et celle qu'il présente comme sa petite amie a été interpellé à une heure tardive par un élément de la gendarmerie en civil. Malgré la présentation de sa carte d’identité, il a exigé du chauffeur qu’il lui remette le dossier du véhicule. Ce qu’il a refusé. Son collègue en tenue et portant deux armes, un pistolet automatique et une kalachnikov, est alors entré à la cabine où se trouvait la jeune fille, l’obligeant à aller prendre place sur la banquette arrière. Puis il a exigé du chauffeur qu’il se rende à la brigade. Celui-ci a démarré en trombes, vers Bafoussam. C’est en voyant la scène que le maréchal des logis, qui avait abandonné son poste de garde à la brigade, a ouvert le feu sur le véhicule, au mépris de la sécurité des enfants en fête dans les alentours. Derrière une moto, le sous-officier en civil a essayé de le suivre. Il fera demi-tour à l’entrée de Bafoussam, au lieudit « hôtel Ino ». Direction, Bangangté. Le poursuivant, d’après certains témoignages, s’est arrêté au péage de Batoufam.
Au carrefour de la Caplande, le chauffeur bifurque vers Bangou. Au péage de Bamena, l’autre gendarme peut-être inquiet pour sa propre sécurité, profite du ralentissement pour prendre la clef des champs. C’est en demandant à sa dulcinée de reprendre sa place devant qu’il constatera qu’elle ne vit plus. Des sources ici affirment l’avoir vu verser des larmes, sans savoir pourquoi. Décontenancé et maîtrisant mal le milieu, il aurait décidé de se débarrasser du cadavre. Au carrefour Bangou où il manœuvrait, il a été poursuivi puis bloqué derrière le dispensaire local par les conducteurs de motos, qui ont alerté le commandant Menkouandé, qui habite le voisinage. Sur le corps déposé à la morgue de l’hôpital de district de Bangangté, le médecin légiste a trouvé sept impacts de balle.
Tout autre est la version populaire à Bandjoun, où on parle de crime passionnel. La jeune fille assassinée aurait été, par le passé, la concubine de son bourreau. Elle s’était débarrassée de cet amant frivole pour se fiancer à un taximan. Le gendarme, communément appelé Waka « parce qu’il tourne trop autour des filles du lycée» selon Saurelle Meffo, sœur aînée de la victime, n’a pas accepté d’être ainsi éconduit. Il aurait demandé à son collègue Francis de lui apporter une arme, lorsque dans la soirée du 11 février, il n’arrivait pas à convaincre la fille de descendre du véhicule. Une fois en sa possession, il s’est mis aux trousses du taxi. De l’arrière, il a tiré plusieurs fois, côté passager. La fille a été atteinte au niveau du cou et du dos.
Franklin Kamtche, Le jour
Chasse aux gendarmes dans la ville de Bandjoun
La famille et les proches de la victime ont fait sit-in devant la gendarmerie.
L’assassinat de l’élève Kamdom Kamga Albertine Laure par un gendarme, dans la nuit du jeudi 11 février 2010, continue de faire des vagues dans la ville de Bandjoun. Tous les gendarmes de cette ville évitent de circuler en tenue. Lorsqu’ils sont approchés, ils s’empressent de dire que le gendarme qui a tiré se trouve actuellement en garde à vue à la brigade de Bangoua (Balambo, Bangou, ndlr). Les gendarmes de la brigade de Bandjoun, demeurent enfermés dans leurs bureaux. Ils ont effectué ce repli stratégique le samedi 13 février 2010, pour échapper à la fureur d’une escouade de personnes en civils qui arrivaient en manifestant leur colère.
Le commandant et deux de ses hommes, en poste vers 9h lorsque ces derniers arrivaient ont fermé la porte principale. Les mototaximen et les élèves du lycée bilingue de Yom III Bandjoun, qui ont poussé les soldats à ce retrait, réclament justice au plus vite. Rosalie Kengne, la mère de la jeune fille s’est installée, en larmes, devant l’entrée de la brigade. Dans la même posture, les autres sœurs et tantes de la victime. Toutes en pleurs, elles réclament la tête du gendarme qui a tiré sur une élève. La mère de la défunte a noué l’une des tenues de sa fille sur la porte d’accès à la brigade, tandis que les élèves ficelaient la seconde tenue sur le mât, à la place du drapeau camerounais. Personne n’arrive encore à expliquer ce qui a bien pu pousser un sous officier de gendarmerie, maréchal des logis, à braquer son arme et à tirer plusieurs fois, dans le dos, sur une fille qui s’éloignait dans un taxi.
Honoré Feukouo, Le jour
L’assassinat de l’élève Kamdom Kamga Albertine Laure par un gendarme, dans la nuit du jeudi 11 février 2010, continue de faire des vagues dans la ville de Bandjoun. Tous les gendarmes de cette ville évitent de circuler en tenue. Lorsqu’ils sont approchés, ils s’empressent de dire que le gendarme qui a tiré se trouve actuellement en garde à vue à la brigade de Bangoua (Balambo, Bangou, ndlr). Les gendarmes de la brigade de Bandjoun, demeurent enfermés dans leurs bureaux. Ils ont effectué ce repli stratégique le samedi 13 février 2010, pour échapper à la fureur d’une escouade de personnes en civils qui arrivaient en manifestant leur colère.
Le commandant et deux de ses hommes, en poste vers 9h lorsque ces derniers arrivaient ont fermé la porte principale. Les mototaximen et les élèves du lycée bilingue de Yom III Bandjoun, qui ont poussé les soldats à ce retrait, réclament justice au plus vite. Rosalie Kengne, la mère de la jeune fille s’est installée, en larmes, devant l’entrée de la brigade. Dans la même posture, les autres sœurs et tantes de la victime. Toutes en pleurs, elles réclament la tête du gendarme qui a tiré sur une élève. La mère de la défunte a noué l’une des tenues de sa fille sur la porte d’accès à la brigade, tandis que les élèves ficelaient la seconde tenue sur le mât, à la place du drapeau camerounais. Personne n’arrive encore à expliquer ce qui a bien pu pousser un sous officier de gendarmerie, maréchal des logis, à braquer son arme et à tirer plusieurs fois, dans le dos, sur une fille qui s’éloignait dans un taxi.
Honoré Feukouo, Le jour
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