La liberté, rien que la liberté

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mardi 23 février 2010

Cameroun : Paul BIYA doir oeuvrer pour la réconciliation nationale




Vers le retour de la dépouille d’Ahidjo


Le comité d’organisation des cinquantenaires propose l’érection d’un Panthéon devant accueillir les restes des figures marquantes de l’histoire du Cameroun. En proposant, hier, l’érection d’un Panthéon devant accueillir les restes des figures marquantes de l’histoire du Cameroun, le comité ad hoc tente, implicitement, de résoudre le problème du rapatriement de la dépouille de l’«illustre prédécesseur» de Paul Biya.Un bout de phrase anodine. Mais lourd de conséquences. Hier, lors de l’une des premières sessions du Comité d’organisation des manifestations du Cinquantenaire de l’indépendance et de la Réunification, au Palais de l’unité, il a été fait mention de l’érection, entre autres propositions, d’un Panthéon devant accueillir les restes des figures marquantes de l’histoire du Cameroun.

Au-delà des figures dont on devine qu’elles prêteraient moins à controverse pour y figurer – Um Nyobe, Félix Moumie, Abel Kingue, Ernest Ouandié, Ossende Afana, etc… - se dessine, en toile de fond, celle du prédécesseur de Paul Biya. Car, le débat relatif au rapatriement des restes de Ahmadou Ahidjo ne cesse d’alimenter la polémique au sein du triangle national. D’autant que Paul Biya, en la matière, persiste à ménager ses effets.

Le 26 octobre 2007, devant les caméras de la chaîne France 24, le chef de l’Etat y va sur la pointe des pieds. «Le problème du rapatriement de la dépouille de l’ancien président est, selon moi, un problème d’ordre familial », tranche-t-il. A cause de la relance du présentateur du programme « Le Talk de Paris », Ulysse Gosset, Paul Biya précise : « Je n’ai pas d’objection, et je dois dire que le fils de mon prédécesseur est député. Je n’ai pas de problème avec la famille de mon prédécesseur, ses filles et ses fils vont et viennent et personne ne les a jamais inquiétés. Si la famille de mon prédécesseur décide de faire transférer les restes du Président rapatrier Ahidjo, c’est une décision qui ne dépend que d’eux, je n’ai pas d’objections ni d’observation à faire ». Ce à quoi rétorque la veuve. Germaine Ahidjo estime pour sa part que la question ressortit de la compétence des autorités camerounaises, au regard de l’étoffe de son défunt époux dans la fresque historique du Cameroun. Un sujet qui préoccupe, en sourdine, l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp), dont le fils aîné de l’ex-président, Mohamadou Badjika Ahidjo, est l’un des porte-étendards sur le front parlementaire. Depuis la signature de la plate-forme avec le Rdpc, certains militants de cette formation politique ont fait du rapatriement de la dépouille du « grand camarade » un impératif catégorique.

Il n’empêche, le 31 mars 2008, au Palais de l’unité, l’on déroule le tapis rouge à Emile Derlin Henri Zinsou, ex-chef d’Etat du Dahomey, devenu Bénin par la suite. Bien que le communiqué soit vague sur les 45 minutes de huis clos avec Paul Biya, peu d’observateurs ne se trompent pas sur l’un points abordés, tant la proximité entre l’homme d’Etat béninois et « l’illustre prédécesseur » de Paul Biya est proverbiale.

Entre temps, Martin Belinga Eboutou, qui préside le Comité d’organisation des manifestations du Cinquantenaire de l’indépendance et de la Réunification, alors conseiller spécial du chef de l’Etat, est obligé de démentir, en juin 2009, l’annonce par un quotidien camerounais d’une tractation de sa part avec des officiels sénégalais en vue du rapatriement des restes de Ahmadou Ahidjo au Cameroun en mars 2010.

Pour quelques observateurs du landernau politique camerounais, il ne fait point de doute que la suggestion du comité Belinga Eboutou a préalablement reçu l’onction implicite de Paul Biya. Encore faut-il savoir si le président de la République se montrera conséquent vis-à-vis de lui-même ? Après tout, il lui appartiendra, en dernier ressort, de valider cette proposition qui, somme toute, à quelques mois de la présidentielle de 2011, peut lui ôter une épine de plus du pied.
© La Nouvelle Expression : Omer Mbadi Otabela

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