La liberté, rien que la liberté

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lundi 15 février 2010

Cameroun : Un pays de torture de la jeunesse



La jeunesse camerounaise muselée par l’administration

Contrairement aux années antérieures, les jeunes n’ont affiché aucune revendication.

Le défilé marquant la célébration de la 44e édition de la fête de la jeunesse au Cameroun,pour ce qui est de la région du Littoral, n’a enregistré aucune dérive selon le vœux des autorités administratives. « Une occasion qui s’achève comme si les jeunes n’avaient plus de problèmes à poser ». Tel est le constat qui a suscité hier à la place de l’Udeac, une controverse entre les partisans de la paix sociale établie, et les défaitistes à qui la conduite à tenir dans la gestion de la chose publique, synonyme de la dictature, est imposée.
Pour cette célébration de la fête de la jeunesse, 117 établissements publics et privés dans le secteur de l’enseignement primaire, 86 les lycées et collèges, 15 grandes écoles, 38 centres de formation et 39 associations et mouvements de jeunes, un établissement islamique, y compris l’université de Douala, y ont pris part. Ils sont tous passés sans enthousiasme devant le gouverneur de la région du Littoral, Francis Faï Yengo.
En dehors des chants laudateurs pour Paul Biya, le chef de l’Etat, réitéré l’unité nationale, ils se sont interpellés eux-mêmes pour des vertus. L’honnêteté figurant en bonne place. Le défilé, comme un devoir sans enjeu, s’est ainsi achevé sans aucune revendication, alors même que les problèmes que les jeunes rencontrent aujourd’hui au Cameroun sont nombreux. A l’instar de celui du chômage. L’appel à la participation collective à la lutte contre le sida a tout de même marqué les esprits présents. Mais, la jeunesse du Littoral a insisté sur la mise à leur disposition du nécessaire pour ce faire.

Défilé terne
Le défilé pour le reste a été terne, à l’avantage des autorités administratives dont, les consignes d’après certaines sources, ont été suivies par les responsables de établissements et formations universitaires qui ont pris par à cette célébration. « Ne pas passer devant la tribune avec un message sur la pancarte, en dehors du nom de l’établissement », a révélé un promoteur d’un centre de formation. Le loisir a été cependant de découvrir que la région du Littoral dispose disposait d’un nouveau club, à savoir, celui des meilleurs élèves de la région.
Quelques images fortes ont, à l’occasion, constitué les faits du jour. Notamment, la conversation très amicale peu avant le début du défilé, entre les deux antagonistes que sont le préfet du Wouri, Bernard Okalia Bilaï et le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala, Fritz Ntonè Ntonè. Dans la même rubrique, l’indiscipline et l’incivisme des éléments des forces de maintien de l’ordre est à signaler. Ce qui a été observé pendant l’exécution de l’hymne national, où plusieurs hommes en tenues, à l’instar d’un capitaine de gendarmerie, qui est resté accroché à son téléphone portable bavardant bruyamment, à quelques mètres du gouverneur.
Tout au long du défilé, aucun établissement n’a manifesté son engagement pour le thème de l’année, « jeunesse et consolidation des cinquante ans de l’indépendance du Cameroun », qui appelle pourtant l’implication de la jeunesse dans la célébration du cinquantenaire du Cameroun.
© Louis Blaise Ongolo, La Nouvelle Expression

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