La liberté, rien que la liberté

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vendredi 18 septembre 2009

LE VICE PREMIER MINISTRE DE PAUL BIYA ACCUSE

Sous la République des voleurs de Paul BIYA


L’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs accuse Jean Nkuété, le vice-premier ministre en charge du portefeuille de l’Agriculture et du Développement Rural, de complicité et de complaisance face au détournement de près de 700 millions de Francs Cfa dans le cadre du programme national d’appui à la filière maïs.
Au Cameroun, une telle démarche sort de l’ordinaire. L’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs ‘ACDIC) entend user de tous les moyens en sa possession et faire au besoin du lobbying et, à défaut, obtenir le limogeage du vice-premier ministre et ministre de l’Agriculture et du Développement Rural (Minader), M. Jean Nkuété. Le dévolu jeté sur lui, selon un communiqué rendu public par l’Acdic, s’explique surtout par le fait que, « en sa qualité de chef de ce département, il est le premier responsable des détournements » opérés au sein du programme national d’appui à la filière maïs (Pnafm). Grâce à « un système huilé mis en place depuis la coordination nationale du Pnafm à Yaoundé jusqu’au chef de poste agricole des zones les plus reculées, en passant par les responsables départements et régionaux du Minader ».
En effet, une mission d’investigation sur les pratiques de corruption menée du 22 décembre 2008 au 20 janvier 2009 par la commission nationale anti-corruption (Conac) a permis de mettre à nu, un vaste scandale financier dans la gestion du Pnfam. D’après le rapport, une portion congrue seulement des 2 milliards de Francs cfa alloués par les pouvoirs publics au titre du soutien à la filière maïs depuis 3 ans est allée dans les champs de maïs. Presque 700 millions de Francs cfa, chiffre provisoire après une première et sommaire investigation, ont pris une autre destination. Le rapport reconnaît même que « ce constat amer pourrait permettre d’affirmer que le phénomène est étendu dans toutes les régions du pays ».
L’action de l’Acdic est aussi motivée par ce qu’elle qualifie d’ « étonnante complaisance voire l’indifférence (du Minader) face aux actes de mauvaise gouvernance. » La Conac s’était pourtant voulu plus précise en établissant une liste de plus de 47 suspects, dont plusieurs responsables du Minader. Près de trois mois après, ils occupent toujours leurs postes. Le ministre n’a donc pris aucune mesure conservatoire, en les suspendant par exemple de leurs fonctions. Certains d’entre eux peuvent donc continuer à narguer l’Acdic qui a eu le mérite d’avoir démantelé ce réseau de corruption en premier. Ils peuvent aussi se moquer de la presse qui, de leur point de vue, « a jeté d’honnêtes responsables en pâture en relayant les fantasmes d’un activiste ».
A fortiori, le Minader fait très peu de cas des recommandations de la Conac qui, « compte tenu de l’ampleur et de l’étendu de ces actes de corruption dont les conséquences peuvent affecter l’équilibre alimentaire de notre pays et entraîner des secousses sociales aux conséquences imprévisibles », suggérait aux pouvoirs publics de prescrire « une information judiciaire en vue de déterminer avec exactitude la responsabilité des uns et des autres dans cette affaire ». Face à cette inertie notoire du vice-premier ministre, l’Acdic a décidé de prendre ses responsabilités en se constituant partie civile pour déposer une plainte contre toutes les personnes mises en cause par le rapport de la Conac.
M.H

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