La liberté, rien que la liberté

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samedi 13 mars 2010

Cameroun : Le régime dictatorial de Paul BIYA veut en finir avec les journalistes




Le Comité de protection des journalistes préoccupé sur la liberté de la presse


Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a exprimé vendredi sa "préoccupation face à une série" d'affaires concernant la liberté de la presse au Cameroun dans une lettre ouverte au président camerounais Paul Biya.

Le CPJ, basé à New York, exprime sa "préoccupation face à une série d’arrestations, de harcèlement, de poursuites en justice et même de mauvais traitement d’une douzaine de journalistes ayant soulevé des points sensibles sur des sujets d’intérêt public de l’actualité camerounaise".

D'après cette ONG internationale, les journalistes visés travaillaient sur "la gestion des finances publiques, la conduite des enquêtes judiciaires de la campagne anti-corruption baptisée « Opération Epervier » et les problèmes des administrations locales".

La lettre a été adressée en copie à plusieurs ambassadeurs, dont ceux de la France et des Etats-Unis au Cameroun, au secrétaire d'Etat adjoint américain aux droits de l'Homme, ou Manfred Nowak, le rapporteur Spécial de l’ONU sur la torture.

Le CPJ "convie" M. Biya "à prendre des mesures pour promouvoir une véritable culture d’ouverture, de conduite transparente des affaires publiques, et de respect des droits fondamentaux".

Le Comité demande aussi au président "d'engager la responsabilité des membres du gouvernement et personnalités impliquées dans l’instrumentalisation des forces de sécurité et du droit pénal pour régler des comptes avec leurs détracteurs dans la presse".

Le CPJ souligne que Serges Sabouang, Robert Mintsa et Bibi Ngota, directeurs de la rédaction respectivement des journaux La Nation, Le Devoir et Cameroun Express sont actuellement incarcérés, inculpés de faux et d'usage de faux : "Il enquêtaient sur des allégations de malversation autour de l’acquisition d’un bateau-hôtel par la Société nationale des hydrocarbures en 2008".

"Le reporter Simon Hervé Nko’o de l'hebdomadaire Bebela a été détenu pendant une semaine au secret et sans droit. Nous vous prions d’engager des enquêtes sur de graves allégations de torture psychologique et même physique, sur ce dernier qui a fui dans la clandestinité", écrit le CPJ.

"Nous sommes également alarmés par le harcèlement continu d'au moins huit autres journalistes", ajoute le CPJ.
AFP

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