Presidentielle : Qui contre Biya en 2011 ?
Biya pourra-t-il tenir 90 minutes du temps réglementaire face à Djamen, Bedzigui et autres CODE ? A 78 ans en 2011, Biya survivra-t-il politiquement à une bataille électorale qui s'annonce sans merci ? Il est habitué à ses "opposants" et peut encore en fabriquer. Mais Pourra-t-il tenir 90 minutes du temps réglementaire face à Djamen, Bedzigui et autres CODEs qui ont choisi les médias et les organisations internationales pour des attaques sur la personne du président, des dénonciations et autres calomnies ?
Si tout s'était passé dans un pays normal, Paul Biya serait entrain de faire ses valises pour quitter le palais d'Etoudi ou le locataire doré avait signé en 1997, un bail de sept ans renouvelable une fois jusqu'en 2011. Mais à cause de la modification de la constitution, il faudra tout reprendre à zéro. Le locataire d'Etoudi s'est offert un bail à vie et les camerounais, malgré leurs gesticulations de salon, malgré les émeutes de la faim février 2008, semblent s'être résignés de voir le père du renouveau rempiler pour 7 ans… ad vitam aeternam. Comme il faut donc faire avec, la question n'est plus de savoir si Paul Biya sera candidat pour sa propre succession; la question n'est même pas de savoir s'il sera élu. Quand on se taille un costard sur mesure, c'est pour le porter. L'inquiétude que manifestent aujourd'hui les camerounais est de savoir qui acceptera d'aller au casse-pipe présidentiel; quel masochiste acceptera de se présenter contre le candidat naturelle du RDPC élu d’office pour une présidentielle contrôlée des pieds à la tête par le régime.
Assez curieusement, c'est véritablement le drame qui stresse le RDPC et de son goleador de charme: quel cobaye donner au candidat du parti, un faire-valoir qui ait une certaine dimension susceptible de crédibiliser la présidentielle ? Pour l'élection présidentielle d'octobre 2004, le candidat Président Paul Biya déclarait solennellement à Monatélé, « croyez moi, j'ai vraiment changé ». Se projetant dans son premier septennat, il annonçait et proposait ainsi une nouvelle dynamique politique dans la marche de l'Etat, conceptualisée sous l'acronyme de « politique des Grandes Ambitions ». Séduit, le peuple lui avait massivement renouvelé sa confiance et exprimé de ce fait clairement son espoir de meilleures conditions de vie au cours dudit mandat.
Vengeance
Il avait en face de lui, l’inusable Fru Ndi de 10 ans son cadet, un caillou dans la chaussure du SDF dont la popularité fond comme neige au soleil. Certes, il y avait quelques lampistes de plus, mais il était question de faire oublier les déboires rdpécistes de 1992 en battant à plate couture le leader de l'opposition, le seul qui avait osé (ô insolence !) déboulonner Biya dans ses certitudes du seul miracle du Cameroun. La vengeance est un plat qui se mange froid ! Que d'eau a coulé sous le pont ! Pour ce mandat qui s'achève comme un crépuscule de rêves inaboutis, le président sortant a multiplié slogans et autres billevesées de toutes sortes pour retenir l’attention, en vain. Il a mobilisé le gouvernement qui réussit (sic) en 2006 l'atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, avec pour corollaire le desserrement des contraintes du Programme avec le FMI et la disponibilité de ressources financières additionnelles découlant du réaménagement du service de la dette.
Au RDPC, on danse et... 'Panse'
La même année, lors du congrès extraordinaire du RDPC, Paul Biya fustige vigoureusement l'inertie, les voleurs à col blanc appelés à rendre gorge et le conservatisme du parti proche du pouvoir, mué en « parti d'état-major », où l'on « danse plus qu'on, ne pense». Dans la foulée, il a déclenché ce qui deviendra une vaste opération d'assainissement des mœurs publiques connue dans l'opinion sous le vocable « opération épervier », et qui à mi-juin 2009, aura déjà conduit à l'arrestation et l'incarcération de plus de trois cent dirigeants et responsables des administrations et des entreprises publiques issus majoritairement des rangs du Rdpc. Sur ces trois faits d'armes marquants du septennat en cours, Paul Biya aura suscité l'adhésion et un large soutien populaire à son action. Hélas, sans réussir a faire exploser sa côte de popularité comme à son accession au pouvoir en 1982. A son passif aussi depuis quelques mois, la récurrence des controverses médiatiques sur la personne du Chef de l'Etat, au prétexte des affaires dites des Biens mal acquis et des vacances à la Baule, indique clairement que son crédit de confiance populaire diminue progressivement.
Tout ceci indique que même sans candidat d'envergure à lui opposer, Paul Biya aura fort à faire dans les prochains mois, en attendant l'élection majeure.
L'opposition, du moins les activistes sans identités particulières qui se réclament de la diaspora comme Célestin Bedzigui ou encore la nébuleuse du CODE, ou encore Célestin Djamen, ont déjà engagé la bataille électorale et choisi le terrain ou se jouera la compétition: les médias. Le premier a choisi de porter le débat à l'ONU avec une vaste médiatisation. Le Code est en campagne de 'nuisance' permanente. Célestin Djamen a choisi de porter plainte pour les biens mal acquis de qui on sait ! Ho ! Ce n’est pas tant parce qu'ils espèrent gagner quelques strapontins que parce qu’ils veulent pousser le régime dans ses derniers retranchement pour le conduire à faire la faute.
Toilettage présidentiel
Pour un membre éminent du parti au pouvoir, le rapport du CCFD sur les bien mal acquis et les révélations sur les coûts des vacances présidentielles sont intervenues dans le cadre d'une incontestable cabale contre le Président de la République, violemment attaqué dans sa personne même. Ces attaques frontales ne sont que les prémices d'un combat politique à venir et qui s'annonce impitoyable, car désormais sans règles. Les adversaires de Paul Biya, dont certains se recruteraient parmi les « apparatchiks » et Dauphins autoproclamés membres de réseaux politiques construits sur la rapine et la félonie et désormais ébranlés par « l'Opération Epervier », ont fait recours à des armes de déstabilisation redoutables, « contre les quelles il faudrait se prémunir et protéger plus efficacement le président, dont l'image de marque est mise à mal. Le constat est net et il convient de le redire sans ambages, au baromètre de la confiance nationale, Paul Biya est en position délicate, sa côte de popularité baisse. La situation n'est pas encore critique certes, mais elle paraît tout de même assez préoccupante pour laisser indifférent. Le RDPC devrait se sentir concerné par le nécessaire toilettage de l'image présidentielle, en commençant d'ailleurs par la sienne, assombrie par ses incertitudes existentielles ».
Or, qu'observe t-on ? De l'affaire de la Baule à celle de l'ONU en passant par le rapport de la CCFD sur les biens mal acquis, le régime et le RDPC sont en position de défense. Ils subissent et réagissent, souvent maladroitement, parfois mollement.
Pourtant il y a deux ans, une vaste réorganisation des structures de base du RDPC avait eu lieu, avec la nomination de René Sadi au secrétariat général. Prenant d'emblée la bonne mesure de sa tâche, le Secrétaire général a défini sa mission en de termes simples: « travailler à ce que le RDPC demeure la première force politique du pays, avec une grande fidélité au président et dans une relation de confiance avec les camerounais » Quelle évaluation peut-on faire de cette feuille de route au moment où l'adversaire sans visage porte l'estocade sur un terrain médiatique mal maîtrisé par le parti ?
© Aurore Plus : DALLE NGOK PIERRE
Vous êtes de simples jaloux du Président de la République. Dans tous les cas il va gagner les élections de 2011 car il le mérite et il n'y a personne en face. Vous bavardez beaucoup et pour rien. Cet homme a tant donné à ce pays. Soyez objectifs pour une fois au moins.
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