Affaire de la fausse signature de Laurent Esso : Les journalistes libérés, sont de nouveau aux arrêts
Le célèbre document dont la paternité était attribuée au secrétaire général de présidence de la République (SGPR), Laurent Esso refait des vagues. Et pour cause, les directeurs de publication (DP) des titres « La Nation » et « Le Devoir », paraissant à Yaoundé, qui ont été relaxés des cachots de la direction de la recherche extérieure (DGRE) respectivement le 12 et le 03 février 2010 ont été de nouveau mis au frais. Les journalistes qui déferaient cette fois à une convocation de la direction de la police judiciaire (DPJ) y ont été retenus par les policiers depuis vendredi dernier, 26 février.
L’affaire fait suite à une plainte du SGPR portant sur un document qui aurait été utilisé pour de trafics d’influences.
La quintessence de la pièce querellée laisserait croire que Laurent Esso, de part sa position de SGPR a exercé des pressions sur le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). En cause, une injonction faite au DG pour que soient accordées gracieusement des commissions à certaines personnalités dont Dooh Collins. Selon des sources proches du dossier, la première interpellation des journalistes à la DGRE aurait été infructueuse malgré la torture à eux administrée par leurs bourreaux.
L’enquête ouverte n’aurait pas permis de mettre la main sur le concepteur du document qui s’est révélé à tous égards faux. Les règles de rédaction administrative n’auraient pas été respectées. Certaines sources affirment que le cachet portant le sceau de l’Etat est un faux. Serges Sabouang et Georges Mintsa sont ainsi interpellés pour la deuxième fois parce que ayant été, à un moment donné, détenteurs du faux document en question, selon des sources policières. Ils auraient été auditionnés plusieurs fois dans le cadre de l’enquête préliminaire qui s’est achevée. Les deux confrères ont été conduits plusieurs fois au parquet du Mfoundi à la demande du procureur de la République qui n’a pas encore consenti à les entendre. Ils croupissent toujours dans les cellules de la DPJ sans leurs anciens camarades de cellule à la DGRE, portés disparus.
Où sont Hervé Nko’o et Bibi Ngotta ?
De nombreuses sources indiquent que Hervé Nko’o, reporter à l’hebdomadaire Bebela, également concerné par l’affaire et sérieusement amoché par les multiples séances de bastonnade à la DGRE, serait en fuite depuis que l’affaire a rebondi. Au centre de l’enquête, le confrère aurait flairé le danger au moment de sa convocation à la DPJ vendredi dernier avant de fondre dans la nature. Il serait activement recherché par la police pour répondre des chefs d’accusation de « faux et usage de faux ». Il en est également de Bibi Ngotta, un des premiers interpellés dans l’affaire. Il reste injoignable au téléphone. Sa famille encore émue, dit ne pas savoir où se trouve le DP. Il s’était montré réservé pendant les entretiens qu’il a accordés à de nombreux journalistes qui voulaient savoir à quoi renvoie son arrestation depuis sa relaxe de la DGRE qui a précédé l’interpellation des autres journalistes.
© Le Messager : Rodrigue N. TONGUE
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